Mardi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé une réunion sur le lancement des zones franches, un projet ambitieux pour le Sahel qu’il avait annoncé il y a une semaine.
Alors que la zone franche entre Tindouf et la Mauritanie offre de nombreuses opportunités pour dynamiser l’économie locale, entre autres la création d’emplois et au développement économique, le renforcement de la coopération régionale permettra d’attirer des investisseurs et de développer les infrastructures pour rendre les zones franches attractives. À cet égard, Abdelmadjid Tebboune, et suite à la renaissance majeure du pays dans le domaine de l’agro-industrie, de l’industrie pharmaceutique et des industries pétrolières, outre ses ambitions de diversification de l’économique et de l’industrialisation, a réaffirmé l’engagement total de l’Algérie à « soutenir l’initiative de renforcer la coopération commerciale régionale ». En l’occurrence la mise en place de mécanismes de contrôle efficaces pour garantir que les avantages économiques profitent à la population et aux entreprises locales.
189 millions USD d’exportations vers la Mauritanie
Au cours du troisième trimestre de 2020, les ventes algériennes vers la Mauritanie ont enregistré une hausse de 100% par rapport à la même période de 2019, soit près de 9 millions de dollars. Cette cadence à la hausse a été maintenue en 2021, notamment grâce à l’entrée en vigueur de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Est-ce une coïncidence si les exportations algériennes vers la Mauritanie se sont approchées des 189 millions de dollars en 2023, alors qu’ils n’avaient pas dépassé 60 millions de dollars dans le passé ? Une vision que le chef de l’État avait soulignée le 13 février, à l’occasion de la 41e réunion du Comité d’orientation des chefs d’État et de gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), dans une allocution prononcée par visioconférence. Le 28 décembre dernier, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, avait annoncé depuis Tindouf, que le lancement de la première zone franche commerciale dans cette wilaya s’effectuera avant la fin du premier semestre de 2024. Le ministre avait souligné que « la dynamique économique que connaît la région sera renforcée grâce aux projets en cours pour le développement des infrastructures, notamment après l’ouverture du poste frontalier algéro-mauritanien et le projet d’établissement de la première zone franche commerciale dans la wilaya avant la fin du premier semestre de 2024, laquelle ouvrira des perspectives de développement ».
L’Algérie force 5 !
«L’Algérie connaîtra, en 2024, la création de zones franches avec des pays frères, à commencer par la Mauritanie, puis les pays du Sahel tels que le Mali et le Niger, outre la Tunisie et la Libye», avait annoncé Tebboune lors de la rencontre du Nepad. Le Président avait, d’autre part, souligné « l’attachement de l’Algérie à atteindre les objectifs de développement économique et d’intégration continentale, l’amélioration des infrastructures à travers le renforcement des partenariats, l’exploitation des ressources nationales, le développement des infrastructures, l’amélioration des réseaux régionaux et la promotion du secteur industriel. Le Président avait rappelé les projets d’envergure lancés par l’Algérie, à l’instar de la route transsaharienne, la route reliant la ville de Tindouf et celle de Zouérate en Mauritanie, la Dorsale transsaharienne à fibre optique, ainsi que le gazoduc transsaharien, selon l’agenda africain de développement à l’horizon 2063.
Faire face aux crises multiples
Alors que le Sahel et l’Afrique sont à l’heure actuelle le théâtre de campagnes de déstabilisation, et que les convoitises de certaines alliances étrangères vont à l’encontre des intérêts des pays du continent et de son union, quel rôle peut jouer l’Algérie ? Malgré ses larges perspectives prometteuses et les tentatives de stimuler les échanges commerciaux et d’encourager le système productif et l’exploitation optimale des richesses internes et des ressources humaines des nations africaines, le continent africain est otage de conflits entre ces alliances. Pour l’Algérie, qui est toujours restée Africaine dans l’âme, en témoigne son ouverture commerciale et économique à l’égard des pays du continent, l’unique moyen de faire face à cette contrainte réside dans trois facteurs fondamentaux : le renforcement de la coopération commerciale, l’activation de l’intégration économique, mais également la revitalisation du commerce intra-régional. Concernant ce dernier facteur, les mesures adoptées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au cours de ce mois de février, sont venues réaffirmer cet engagement inébranlable de l’Algérie à l’égard des pays voisins frères. Une activité commerciale intense avec ces pays voisins, à l’instar de l’ouverture de succursales bancaires, notamment en Mauritanie, pouvant faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays. Les efforts se poursuivent dans cette optique, de même pour le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour qui pénétrer les marchés africains est devenu une priorité inévitable, à travers l’Union africaine et les accords de libre-échange.
Hamid Si Ahmed