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IL A SUCCOMBÉ À SES BLESSURES REÇUES SUITE À UN ACCROCHAGE ARMÉ / Tchad : le président Idriss Déby Itno est mort

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Le Président du Tchad, Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, est décédé hier, a annoncé le porteparole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de la télévision d’État, TV Tchad. Indiquant que sa mort est due « aux blessures reçues », vendredi dernier, lors des combats contre des rebelles dans le nord du pays. Un Conseil militaire de transition a été mis en place et dirigé, depuis hier, par Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président. Réélu pour un sixième mandat de six ans, dès le premier tour, avec 79,32 % des suffrages exprimés à la présidentielle du 11 avril dernier, selon des résultats officiels provisoires, annoncés lundi dernier, le président tchadien, Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans est décédé, hier, « des suites de blessures reçues au niveau du front », lors de sa présence, selon le porte-parole de l’armée tchadienne « le week-end dernier, sur le champ de bataille contre des rebelles au nord du pays ». Au lendemain de l’opération de l’armée tchadienne, le week-end dernier, le porte-parole de l’armée, Azem Bermandoa Agouna, a annoncé, dans un communiqué, samedi soir que « l’armée tchadienne avait détruit un convoi rebelle dans le nord de la province du Kanem samedi 17 avril » et La télévision nationale tchadienne a montré des soldats célébrant leur victoire, des véhicules détruits dans le désert et un grand groupe de prisonniers assis par terre et le porte-parole de l’armée d’affirmer «la colonne a été totalement décimée ». Selon des responsables et les médias locaux, le Front rebelle pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), basé à la frontière nord du Tchad avec la Libye, « a attaqué un poste frontière tchadien dans la soirée du 11 avril dernier » , alors que les bureaux de vote fermaient à l’élection présidentielle du pays. Aussi le FACT avait affirmé avoir «libéré» la province du Kanem, à environ 220 km de la capitale N’Djamena, mais le gouvernement tchadien a nié, dimanche dernier, ces « allégations » sur un message sur Facebook, selon lequel « les personnes qui prétendaient avoir dépassé la province du Kanem n’étaient même pas sur le terrain, mais quelque part en Europe ». Il est à rappeler que les États-Unis ont déclaré dimanche dernier que «les combattants rebelles au Tchad semblaient se diriger vers la capitale N’Djamena » et ordonné « au personnel non essentiel de partir », mettant en garde contre d’éventuelles violences dans le pays. L’ancienne colonie française, le Tchad, appelé aussi le «cœur mort de l’Afrique» en raison du climat largement désertique et de son enclavement dans le centre-nord de l’Afrique, est aux prises avec la pauvreté et l’instabilité depuis son indépendance en 1960. La Banque mondiale a indiqué, dans un de ses rapports, qu’en 2018, 42% de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté, dans un pays riche en pétrole, pays classé sur l’indice de développement humain de l’ONU, à la 187e place sur 189 pays. La mort du président, réélu à la présidentielle tchadienne, aura sans nul doute un impact sur le cours de la vie politico-institutionnelle, non sans impact sur les questions de sécurité et de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme, lui qui a été un des acteurs importants dans le G5 Sahel, initié par la France. Il est à rappeler, qu’en 2015, les quatre pays riverains du lac Tchad , (Nigéria, Cameroun, Tchad et Niger) ont eu à former la Force opérationnelle interarmées multinationales pour lutter contre les terroristes dont ceux de Boko Haram… Plus récemment, le pays avait déclaré la zone proche du lac « zone de guerre » afin de laisser libre cours aux opérations de l’armée tchadienne contre les terroristes. Homme politique de 68 ans, Idriss Déby Itno avait pris le pouvoir lors d’une rébellion armée en 1990, Il était l’un des plus anciens dirigeants d’Afrique et connu pour être un proche allié des puissances occidentales, particulièrement la France. En février 2019, plusieurs colonnes des rebelles avaient été bombardées par l’aviation militaire française de l’opération Barkhane, déployée au Tchad, des opérations pouvant être rééditer, si les « rebelles » devenaient selon N’Djamena menaçants pour le régime. Depuis l’accession du Tchad à l’indépendance, le 11 août 1960, le pouvoir se conquiert, dans ce pays, toujours par la voie des rebellions armées. Il est à rappeler qu’en novembre 2018, le président Déby s’est rendu en Israël, suivie par la visite du Premier ministre israélien janvier 2019, au Tchad, dans le sillage du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, rompues officiellement en 1972, quoique la coopération mutuelle officieuse n’ait jamais cessé.
Karima Bennour

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