Encore une fois, les Émirats arabes unis sont rattrapés par leurs mensonges et les preuves de leur ingérence dans les événements tragiques que vit le Soudan sont aujourd’hui aux mains du Conseil de sécurité qui doit, dépasser ses atermoiements, pour adopter une résolution claire condamnant Abou Dhabi pour son soutien aux sécessionnistes des Forces du soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.
Mardi dernier, l’ambassadeur soudanais à l’ONU Al-Harith Idriss Al-Harith Mohamed a saisi l’occasion d’une réunion régulière du Conseil de sécurité sur la situation dans son pays pour répéter ses accusations contre les Émirats les tenant pour responsables de la poursuite de la guerre dans son pays, une accusation catégoriquement rejetée par le représentant émirati. Al-Harith Idriss Al-Harith Mohamed a demandé au Conseil de rendre publics les éléments de preuve, dont six passeports émiratis récupérés sur les cadavres d’éléments des FSR tués sur les champs de bataille. Il y a lieu de rappeler que les accusations de Khartoum contre les Emirats ne datent pas d’aujourd’hui. Au mois d’avril dernier, son représentant à l’ONU avait demandé la tenue d’une réunion d‘urgence du Conseil de sécurité pour débattre des ingérences des Émirats mais sa demande n’a pas encore abouti à ce jour.
Le Soudan est le théâtre d’une guerre fratricide opposant l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo. L’armée, appuyée par le gouvernement, accuse depuis des mois Abou Dhabi de soutenir le camp des FSR. De nombreux articles de presse avaient fait part de l’existence d’éléments prouvant l’ingérence d’Abou Dhabi dans le conflit. Des armes destinées aux FSR ont été découvertes dans les soutes d’avions cargos émiratis qui étaient censés décharger des aides dans des aéroports du Tchad, au sud de la Libye et l’Afrique centrale. Les mêmes sources avaient révélé que des blessés des FSR étaient évacués depuis les champs de bataille vers des hôpitaux émiratis à bord de vols sanitaires militaires. La délégation soudanaise à l’Onu a demandé au Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités et à « parler avec courage » en condamnant nommément les Émirats.
« Restez à l’écart de notre pays »
Dans son allocution devant le Conseil de sécurité, Al Harrith a rappelé que les agressions multiples lancées par la milice des FSR soutenue par les armes des Émirats visent délibérément et systématiquement les villages et les villes. « Les Émirats doivent rester à l’écart du Soudan. C’est la première condition nécessaire pour permettre la stabilité au Soudan », a-t-il ajouté, estimant que le « soutien » d’Abou Dhabi aux FSR est « la principale raison de la poursuite de la guerre ». Dans une résolution adoptée la semaine dernière exigeant la levée du siège d’El-Facher dans la région du Darfour, par les FSR, le Conseil de sécurité avait appelé « tous les États membres à s’abstenir de toute ingérence dans le conflit et à respecter l’embargo sur les armes, sans nommer aucun pays. Dans leur rapport publié en janvier, les experts chargés par le Conseil de surveiller le régime de sanctions avaient dénoncé les violations de l’embargo sur les armes, pointant du doigt plusieurs pays, dont les Émirats arabes unis accusés de soutenir par l’envoi d’armes aux FSR.
Pratiques d’Etat voyou
Toute honte bue, l’ambassadeur émirati Mohamed Issa Hamad Mohamed Abushahab a rejeté en bloc les accusations de l’ambassadeur soudanais, qu’il a plusieurs fois qualifié de représentant des forces armées soudanaises. « Nous voyons ceci comme une tentative honteuse d’une des parties », a-t-il soutenu. Seulement, ses propos ne peuvent pas résister devant la pertinence des preuves qui ont établi que son pays est un élément de déstabilisation dans plusieurs régions du monde. Ses ingérences dans des conflits, son soutien éhonté à l’entité sioniste, sa tentative de piloter des tentatives de subversion en Algérie et en Tunisie et son implication directe dans les événements que vit la Libye sont là pour prouver qu’il est un État voyou, qui est en train de devenir un des parrains du terrorisme mondial. Le cas du Soudan devrait inciter le Conseil de sécurité à faire preuve de courage lui qui a perdu toute crédibilité en restant amorphe devant les massacres de l’armée israélienne dans la bande de Ghaza.
Slimane B.