Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a réaffirmé avec force, jeudi à Kampala, la position constante de l’Algérie en faveur du peuple palestinien et de son droit inaliénable à un État indépendant et souverain. Il participait à la réunion du Comité ministériel du Mouvement des non-alignés (MNA) sur la Palestine, en marge des travaux de la 19è Réunion ministérielle du Mouvement.
Dans son allocution, M. Attaf a insisté sur la nécessité de consolider la première phase de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, qu’il a qualifiée « d’avancée importante mais insuffisante ». Selon lui, cette trêve doit s’inscrire dans une approche globale tenant compte des besoins urgents du peuple palestinien et préparant le terrain à une paix durable. «Le succès de cet accord dépend du plein respect de tous les engagements pris : le maintien du cessez-le-feu, le retrait total des forces d’occupation et la garantie d’un accès humanitaire sans restriction », a-t-il affirmé, avant d’ajouter qu’il est impératif d’accompagner la trêve d’un processus politique « sérieux et crédible » menant à la création d’un État palestinien indépendant. Pour le chef de la diplomatie algérienne, cette exigence n’est pas seulement une question de justice, mais un impératif à plusieurs niveaux. « Il s’agit d’un impératif local pour mettre fin à huit décennies d’injustice subie par le peuple palestinien ; d’un impératif régional pour enrayer la dangereuse spirale de l’escalade nourrie par les visées expansionnistes israéliennes ; et d’un impératif mondial pour préserver la crédibilité du droit international et des Nations unies », a-t-il martelé. M. Attaf a ainsi rappelé la responsabilité de la communauté internationale face à la gravité de la situation en Palestine, soulignant que l’établissement d’un État palestinien n’est plus une option diplomatique, mais une nécessité pour la stabilité du monde. L’Algérie, fidèle à sa tradition de solidarité active, s’est engagée à poursuivre ses efforts pour mobiliser le Mouvement des non-alignés en faveur d’une paix juste et globale au Proche-Orient, fondée sur le respect du droit des peuples à l’autodétermination.
Diplomatie de solidarité et de concertation
En marge des travaux du MNA, le ministre d’État a multiplié les rencontres bilatérales avec ses homologues de pays frères et amis, poursuivant l’action diplomatique engagée par l’Algérie pour le renforcement des partenariats Sud-Sud et la coordination sur les grands dossiers régionaux et internationaux. M. Attaf s’est entretenu avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti. Les deux responsables ont salué la profondeur des liens fraternels unissant les deux pays et évoqué les moyens de les hisser à un niveau d’intégration stratégique, conformément aux orientations du président Abdelmadjid Tebboune et de son homologue tunisien Kais Saied. La question palestinienne, la situation régionale et les travaux du MNA ont figuré au centre de leurs échanges. Le chef de la diplomatie algérienne a également rencontré le ministre serbe des Affaires étrangères, Marko Duric, pour explorer les pistes de renforcement des relations économiques et politiques entre Alger et Belgrade. Les deux parties ont convenu de dynamiser les échanges bilatéraux à l’approche des prochaines échéances de haut niveau. Avec son homologue iranien, Abbas Araghchi, M. Attaf a évoqué les derniers développements dans la région du Moyen-Orient, notamment à la lumière de la mise en œuvre de la première phase du cessez-le-feu à Ghaza. Les deux ministres ont insisté sur la nécessité de soutenir le peuple palestinien et de mettre fin à l’agression et au blocus imposés à la bande assiégée. L’entretien avec le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez Parrilla, a permis de réaffirmer la solidarité historique entre Alger et La Havane, fondée sur la lutte commune pour la décolonisation et la justice internationale. Les deux diplomates ont convenu de renforcer la coordination au sein du Mouvement des non-alignés afin de défendre les intérêts collectifs des pays du Sud face aux déséquilibres du système international. Enfin, M. Attaf a rencontré la ministre mozambicaine des Affaires étrangères et de la Coopération, Maria Manuela dos Santos Lucas, pour consolider la dynamique de coopération bilatérale née de la visite officielle du président mozambicain à Alger le mois dernier. Les deux responsables ont convenu d’accélérer la mise en œuvre des décisions prises lors de cette rencontre historique. À Kampala, la voix de l’Algérie s’est faite claire et résolue : la cause palestinienne demeure au cœur de son action diplomatique et de son engagement pour un ordre international fondé sur la justice, la solidarité et le respect du droit. En défendant le peuple palestinien, Alger réaffirme aussi son attachement à une vision du monde où les peuples du Sud reprennent la parole et le destin entre leurs mains.
M. Seghilani