Après une semaine de Ramadhan marquée par des augmentations vertigineuses et anarchiques des prix des légumes et fruits et autres produits de base, le ministre du Commerce a enfin réagi à travers une réunion avec ses directeurs régionaux et de wilayas organisée lundi par visioconférence. Alors qu’il avait intensifié les déclarations et les promesses avant l’arrivée de Ramadhan, s’engageant à ce que tout serait à la portée du simple citoyen, Kamel Rezig, et à l’arrivée du mois sacré qui a été marqué par une mercuriale en folie, s’est muré dans un silence qu’il a enfin rompu lundi dernier. Selon un communiqué du ministère du Commerce, Kamel Rezig a présidé en visioconférence, une réunion avec les directeurs régionaux et de wilayas du Commerce à travers les 58 wilayas, lors de laquelle il a donné des instructions à l’effet d’intensifier les opérations de contrôle et de lutter contre les spéculateurs. La réunion a été consacrée au suivi de l’approvisionnement du marché pendant le mois de Ramadhan et de la hausse de certains prix de produits agricoles en dehors de la saison de cueillette, a précisé la même source. À cette occasion, le ministre a donné des instructions fermes à l’effet d’intervenir avec une extrême rigueur, de multiplier les opérations de contrôle et de faire face aux spéculateurs, qui recourent au stockage des marchandises pour créer la pénurie et augmenter les prix. Le ministre a souligné, ajoute le communiqué, l’impérative coopération avec les différents services de sécurité, Police et Gendarmerie, pour venir à bout de ces pratiques illégales et immorales, notamment durant le Ramadhan. Dans le même contexte, Rezig a appelé à la coordination avec le reste des services agricoles et les offices de régulation y relevant pour suivre l’approvisionnement des marchés, notamment de gros, en récoltes stockées au niveau de ces Offices. Il est, toutefois, important de rappeler que ces mêmes orientations et directives ont été données par le même ministre avant le mois de Ramadhan sans que cela ne puisse apporter les résultats escomptés. Le problème de la hausse vertigineuse des prix s’est quand même posé dès l’arrivée du mois de carême et se poursuit toujours en ce moment touchant à tous les produits. Le prix de la pomme de terre à titre d’exemple a doublé, en atteignant dans tous les marchés les 100 Da le Kg. Pourtant, le ministre du Commerce avait à maintes fois promis que son prix ne dépasserait pas les 50 Da. De son coté, son homologue de l’Agriculture a expliqué que la hausse du prix de ce produit était due à des problèmes techniques et de mauvais temps en plus de la spéculation. Dans tous les cas, et malgré les opérations de déstockages de pomme de terre, qui au passage, ne sont que des solutions provisoires, ne feront rien contre la spéculation et l’informel qui restent les seules raisons de la déstabilisation des prix et des flambées constatées à chaque occasion. Et en attenant de réelles solutions contre ces deux phénomènes, le citoyen algérien n’a qu’a prendre son mal en patience.
A. N. Chalal