Lors du cinquième jour du procès en appel de l’ancien chef du FCE, tenu par visioconférence, où les réquisitoires du procureur général près la Cour d’Alger dans cette affaire seront prononcés dimanche prochain, Ali Haddad a de nouveau rejeté toutes les charges retenues contre lui.
Notamment l’obtention d’indus privilèges, affirmant que tous les marchés et projets d’investissement qu’il avait réalisés ou remportés l’ont été par les voies légales. Répondant à une question sur l’allègement de taxes dont il avait bénéficié, Haddad a expliqué que la loi stipulait que les entreprises réalisatrices de projets d’investissement bénéficient, sans exception, de la réduction des taxes qu’elles versent à l’État à des taux oscillant entre 50 et 90%. Toutefois, il a reconnu que le groupe Haddad avait obtenu 457 crédits d’investissement et bancaires au cours des 20 dernières années et qu’il avait un seul compte bancaire auprès de la Société Générale en France et seulement un appartement dans le même pays. Il a également reconnu avoir acheté, en 2011, un hôtel en Espagne pour 54 millions d’euros. Interrogé par le juge de siège sur le sort des 75 milliards de dinars collectés pour financer la campagne électorale de l’ex-président qui se présentait pour un cinquième mandat, Ali Haddad a affirmé qu’il n’avait « jamais financé de campagne électorale ni aucun parti politique », niant toute contribution de ce montant. Outre les cinq (5) frères d’Ali Haddad, plusieurs ministres et cadres des ministères des Transports et des Travaux publics dont les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été condamnés dans cette affaire à des peines de 12 ans de prison assorties d’une amende d’un million Da pour plusieurs chefs d’inculpation, dont l’octroi d’indus avantages et l’abus de pouvoir. Au quatrième jour du procès, Ali Haddad qui se trouve à la prison de Tazoult (Batna), a repondu aux questions du juge sur le nombre de marchés publics qu’il a obtenus depuis 2000 et qui s’élève à 134 marchés d’une valeur de 748 milliards de dinars algériens, tous secteurs confondus, il a précisé que son groupe avait décroché 124 marchés publics durant les 20 dernières années, jugeant ce nombre insignifiant par rapport au nombre des projets réalisés en cette période, soulignant que son groupe n’avait aucunement monopolisé les marchés publics. S’agissant de l’achat de certaines actions de la société Fertial, l’ancien patron des patrons a indiqué que cette opération avait permis de réaliser en 2017 des gains de 8,2 milliard DA.
« Tous les crédits ont été remboursés »
Ali Haddad a réaffirmé par ailleurs que le nombre des crédits qui lui ont été accordés entre 2000 et 2019 ne dépasse pas 15 crédits et que jusqu’en 2014 tous les crédits ont été remboursés dans les délais.
Également, le juge du siège a auditionné, lors de la séance du matin, les directeurs des ports d’Alger, de Béjaïa et Djen Djen (Jijel) ainsi que Boumediene Abbès, représentant juridique de la société Fertial spécialisée dans la production d’ammoniac et d’engrais dont le groupe Haddad détient 17% des actions. Le représentant juridique de « Fertial » a expliqué que c’est le partenaire espagnol qui détient 66% des actions de la société qui avait vendu des actions au groupe Haddad après la résignation du Conseil de participation de l’État (CPE) de son droit de préemption. Omar dit Rebouh Haddad (frère de l’accusé principal), poursuivi lui-aussi pour blanchiment d’argent d’origine criminelle et octroi d’indus privilèges- a affirmé n’avoir aucune société en son nom et qu’il était actionnaire au groupe Haddad, niant en bloc les charges retenues contre lui : sont reprochées. Il a fait savoir qu’il possédait un seul compte en devises (7000 euros) et deux comptes en monnaie nationale.
Sarah Oub
L’activiste Fodil Boumala condamné
à une amende de 50 000 DA
L’activiste Fodil Boumala a été condamné, jeudi, par le tribunal correctionnel de Dar El-Beida à verser une amende de 50 000 DA pour incitation à attroupement non armé et disculpé des griefs d’outrage à corps constitué et diffusion de tracts pouvant porter atteinte à l’intérêt national avec restitution à l’accusé des objets saisis. Le 8 octobre dernier, la même juridiction avait requis deux ans de prison ferme et une amende de 100.000 da à l’encontre de Fodil Boumala pour les mêmes chefs d’inculpation. Ce dernier a été interpellé le 18 juin dernier et placé sous contrôle judiciaire avant d’être libéré le 18 du même mois. Son procès a été programmé pour le 2 juillet dernier avant d’être reporté à plusieurs reprises.
S. O.