La résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara occidental, adoptée vendredi dernier, est loin d’être une victoire pour le Maroc. Malgré l’introduction, pour la première fois, du « plan marocain comme « solution négociable », le texte, dont les États-Unis d’Amérique en sont le porte-plume, a laissé la porte grande ouverte à toutes les propositions. À commencer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination comme principe jouissant d’une bonne place dans la résolution.
Au Maroc, l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental a été interprétée comme une « victoire éclatante » avant même de prendre la peine d’analyser la teneur du texte dont le premier axe repose sur la prorogation du mandat de la Minurso (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) jusqu’au 31 octobre 2026. Le roi Mohammed 6 a, lui-même, dans son discours adressé suite à l’adoption de cette résolution, fait croire à un succès diplomatique du Maroc. Ce n’est pourtant pas l’avis de beaucoup d’analystes politiques et de diplomates qui sont de plus en plus nombreux à interpréter que cette résolution, prétendument établie sur le récit d’autonomie, a confirmé le droit du peuple sahraoui à l’indépendance dans le cadre d’un référendum d’autodétermination. D’autant plus que cette résolution n’est pas contraignante. Cependant, elle soutient la voie de négociations entre les parties en conflit dans le cadre des efforts engagés sous l’égide de l’ONU.
D’autres voix, comme celle du conseiller principal du président des États-Unis pour l’Afrique, Massad Boulos, vont contredire le récit du Makhzen. Ainsi, s’exprimant samedi dernier à la chaîne de télévision Sky News Arabia, le collaborateur de Donald Trump a affirmé que, contrairement au Makhzen qui pavoise sur une victoire, la résolution du Conseil de sécurité a explicitement fait référence au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. « Un principe, précise-t-il, une question qui risque de choquer le Makhzen, a été accepté par le Maroc ». Plus loin dans ses explications, Boulos a révélé que « les détails concernant la manière de la mise en œuvre (de la résolution, Ndlr) feront l’objet de discussions », soulignant qu’« il n’y a aucun doute » sur le fait qu’« il y aura une sorte de vote ou de règlement », renvoyant de ses propos à des « détails techniques » qui n’ont pas été évoqués.
Farid Guellil














































