La communauté algérienne à l’étranger et les défis de « l’identité et de l’intégration » a été le thème central de la conférence-débat, organisé, hier, à Alger, par le Mouvement pour l’édification nationale (MEN) que préside Mustapha Belmehdi.
Les intervenants qui se sont succédé à la tribune ont abordé les différents niveaux en lien avec thème de la rencontre en question, en s’attardant sur des exemples du vécu quotidien des membres de la communauté algérienne vivant à l’étranger, essentiellement dans les pays occidentaux, dont la France. La nécessité de la prise en charge de la question identitaire a été soulignée par nos interlocuteurs, en indiquant qu’« il faut la présence de l’Etat et de la Nation dans la vie culturelle et éducative de nos enfants dans l’émigration » a déclaré le patron du MEN, Mustapha Belmahdi. Il précisera, à ce propos qu’ « il ne doit pas s’agir d’une présence dans la forme, mais par un contenu » a-t-il déclaré, avant d’ajouter que la présence de l’Etat et de la Nation, « ne doit pas se limitée au niveau des représentations officielles seulement » a-t-il lancé.
Pour cette formation politique, créée, pour rappel, par des dissidents du mouvement de Mokri et issue d’une scission du Front de changement de Abdelmadjid Menasra, appelle les responsables du pays « à la création d’Ecoles algériennes à l’étranger » et ce, pour « répondre aux besoins de la communauté algérienne vivant à l’étranger, en matière de l’apprentissage de la langue arabe et de l’Islam » selon nos interlocuteurs. Considérant que « la priorité des priorités est dans l’approfondissement de l’identité, dans ses dimensions, Islam, Arabité et l’Algérie » la député du MEN, Sermouk Ismahen, suggère que « c’est par la consolidation de l’éducation et de l’enseignement dans un cadre d’une école en mesure d’enraciner ces dimensions et avec la diversité culturelle de l’Algérie » a-t-elle souligné. Précisant que « la création de ce type d’école sur la base de l’identité nationale » à l’étranger » dira Sermouk « est une nécessité » pour que les générations futures de la communauté algérienne à l’étranger « soient épargner du danger de la rupture avec la patrie » et « de la difficulté d’adaptation dans la société ». Toujours dans le même sens, lui succédant à la tribune, le secrétaire général du MEN, Ahmed Dane, souligne pour sa part que les questions et les préoccupations de la communauté algérienne « reflètent l’état des lieux sur le plan interne du pays » situation qui « connait une détérioration grave à tous les niveaux » a-t-il affirmé.
Indiquant à ce propos, que l’Algérie « fait l’objet d’attaques et de provocations sans précédant » visant, a-t-il-poursuivis « sa stabilité et sa sécurité ainsi que sa cohésion sociale et sa sécurité alimentaire (…) » selon Dane. Sur la polémique qui a marqué le débat sur notre système éducatif, le limitant à la simple question de l’enseigner en arabe littéraire ou la langue dialectale, au cycle primaire, Dane n’ pas manqué à tirer à boulets rouge sur la ministre de l’Education. Au terme de travaux intenses de la conférence sur ce secteur, le département de Benghebrit « n’est sorti qu’avec cette idée » a lancé Ahmed Diane. Une polémique qui continue d’être entretenue de part et d’autre, contribuant considérablement à éviter le débat sur les questions essentielles qui se posent dans un secteur, stratégique, faut-il le noter, dont l’acquisition du savoir et la transmission des valeurs sont ses missions premières et essentielles. Sur le phénomène de l’ Islamophobie qui prend de plus en plus de l’ampleurs, notamment dans les pays occidentaux, mettant à mal le vécu quotidien de milliers d’algériens vivant à l’etranger, le membre du MEN, Seleimen Chenine rappelle qu’après « l’usage par les occidentaux, à leur tête les Etats unis, de l’islam pour contrer les avancées de l’ex-URSS (Russie actuellement NDLR) », notamment en Afghanistan, ces mêmes occidentaux « entretiennent les groupes terroristes » pour morceler le monde arabe. L’islamisme radical touche « même les occidentaux de souches » a-t-il rappelé et de précisé que « le terrorisme est au centre des jeux géostratégique » des puissances. Appelant dans son intervention, à doter les imams algériens, notamment ceux en mission à l’étranger outre de la maîtrise de la religion et de ses textes mais aussi, a-t-il souligné « de la maîtrise des jeux et enjeux liés à la géostratégie ».
Les intervenants ont, fait fi, faut-il le souligner, du rôle joué par le wahhabisme dans l’émergence, la propagation des idées obscurantistes et takfiristes, d’abord dans les sociétés arabes et musulmanes et au sein, aussi de leur communautés respectives vivant à l’étranger.
Courant idéologique dévastateur par son takfirisme qui continue de sévir, en endoctrinant les jeunes en particuliers, pour aller grossir les rangs des terroristes, en Irak, Syrie, Yémen et Libye. Une approche de l’islam wahabiste promu par ses mentors sur les plan régional et international, en soutien aux politiques des occidentaux et l’entité sioniste, notamment en direction de la région arabe et africaine, au regard des évènements qui s’y déroulent.
Karima Bennour