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Hausse des accidents de la route en Afrique de 17 % depuis 2010 : Le potentiel de la charte africaine de sécurité routière et les efforts concertés soulignés

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Sur un continent où les accidents de la route font des victimes à un rythme alarmant, experts et décideurs politiques soulignent le potentiel de la Charte africaine de la sécurité routière.
Adoptée par les membres de l’Union africaine (UA) en janvier 2016, la Charte fournit un cadre commun pour renforcer les mesures de sécurité routière à travers l’Afrique. Au cours de la huitième Semaine du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique, qui s’est tenue du 25 au 29 novembre au siège de l’UA à Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie, la garantie d’infrastructures routières plus sûres a été un sujet central guidé par les principes de la Charte africaine de la sécurité routière. La Charte, composée de 31 articles, contient des dispositions essentielles pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de stratégies de sécurité routière adaptées aux défis spécifiques du continent. Il s’agit notamment de construire des routes plus sûres, de classer les routes en fonction de leur utilisation, d’appliquer des normes minimales de sécurité des véhicules et de mettre en œuvre une législation stricte en matière de sécurité routière concernant les limitations de vitesse, la conduite en état d’ivresse et le port d’équipements de sécurité. Pourtant, plus de 8 ans après son adoption, seuls 12 pays ont ratifié la Charte, ce qui est bien en deçà du seuil minimum de 15 ratifications pour qu’elle entre en vigueur. Les experts et les décideurs politiques estiment que la lenteur des progrès présente des risques importants, car le nombre de décès sur les routes en Afrique a augmenté de 17 % depuis 2010, ce qui contraste avec la tendance mondiale où les décès liés à la circulation routière ont diminué de 5 % depuis 2010, selon un récent rapport des Nations Unies (ONU).

250 000 décès suite à des accidents de la route en 2021
Selon le dernier rapport de l’OMS sur la sécurité routière en Afrique, le continent africain, qui abrite 15 % de la population mondiale et ne possède que 3 % du parc automobile mondial, enregistre pourtant un cinquième des décès dus aux accidents de la route dans le monde. Le rapport souligne que l’Afrique continue d’avoir les routes les plus dangereuses au monde, ce qui exerce une pression immense sur l’économie et les systèmes de santé publique du continent. Rien qu’en 2021, près de 250 000 vies ont été perdues sur les routes africaines. Aucun pays africain ne dispose actuellement de lois répondant aux normes de bonnes pratiques pour les cinq principaux facteurs de risque comportementaux en matière de sécurité routière (excès de vitesse, conduite en état d’ivresse, non-utilisation du casque de moto, de la ceinture de sécurité et des dispositifs de retenue pour enfants). Les experts et les décideurs politiques considèrent la Charte africaine de la sécurité routière comme un cadre essentiel pour relever ces défis et promouvoir des routes plus sûres sur tout le continent.

Appel à des efforts concertés pour des routes plus sûres
L’histoire de Bright Oywaya est un rappel poignant des conséquences humaines et socio-économiques dévastatrices de la crise de la sécurité routière en Afrique. Après un accident de la route il y a 27 ans qui l’a laissée clouée au fauteuil roulant de façon permanente, Oywaya est devenue une fervente défenseure de la sécurité routière, consacrant sa vie à sensibiliser les gens à la sécurité routière et à ses conséquences profondes sur les victimes et leurs familles. En tant que défenseur de la sécurité routière au Kenya et ancien vice-président de la NTSA, Oywaya a appelé à un changement de paradigme, exhortant les gouvernements et les parties prenantes à considérer la sécurité routière comme un investissement essentiel plutôt qu’une dépense. «Améliorer la sécurité routière ne se résume pas à la réglementation, il s’agit de sauver des vies et de favoriser des communautés plus saines. Chaque vie perdue et chaque ressource endommagée à cause d’accidents de la route représentent un potentiel inexploité et une tragédie qui peut être évitée», a-t-elle déclaré. Patrick Kinyanjui, de l’Alliance mondiale des ONG pour la sécurité routière en Afrique, a reconnu le rôle essentiel des organisations de la société civile dans la promotion de la ratification de la charte par les membres de l’UA, citant le récent jalon franchi par le Sénégal en tant que membre le plus récent de l’UA à déposer son instrument de ratification auprès de la Commission de l’UA en septembre 2023. Soulignant que davantage d’efforts sont nécessaires pour amplifier l’importance de la charte et mettre en lumière la crise de la sécurité routière en Afrique, Kinyanjui a souligné l’importance de soutenir l’UA dans la sensibilisation à la question et de travailler en collaboration pour améliorer les conditions socio-économiques des 1,4 milliard d’habitants de l’Afrique.
Ania N.

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