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Hausse de 20% de l’assurance automobile : « Insuffisant », selon les professionnels

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Suite à la sinistralité accrue, et dans la perspective de rééquilibrer les recettes financières des compagnies d’assurance, le directeur général du Trésor a notifié le président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) de la décision de procéder à un réajustement progressif du tarif lié à la garantie obligatoire «responsabilité civile», de l’assurance automobile, c’est du moins ce qui ressort d’une correspondance, datant du 11 décembre, dont notre journal détient une copie.

À cet effet, il est clairement mentionné dans ladite missive que la hausse du prix lié à la partie RC, dont la tarification est administrée par l’État, sera de l’ordre de 20%, étalée sur les deux années 2017-2018 à raison de 5% par semestre. En termes plus clairs, la RC augmentera de 5% à compter de janvier prochain. Une autre hausse de 5% interviendra en juillet 2017, alors que deux autres augmentations de 5% interviendront en janvier 2018 et juillet 2018.
« Après examen des résultats techniques enregistrés ces dernières années par la branche d’assurance automobile, il a été décidé de procéder à un réajustement progressif du tarif lié à la garantie obligatoire « Responsabilité civile » en matière d’assurance automobile», peut-on lire sur le document. Par ailleurs, dans sa missive, le directeur général du Trésor a rappelé que le dernier réajustement du tarif lié à la garantie obligatoire en matière d’assurance automobile remonte à 2008.
Contacté par nos soins, hier, afin d’avoir plus de précisions quant à cette hausse, le DG de Alliance Assurance, Hassan Khelifati a considéré celle-ci d’ « insignifiante », voire « marginale » compte tenu de la hausse du nombre des sinistres. Restant sceptique quant à cette mesure, Khelifati a estimé que celle-ci ne va en aucun cas régler les problèmes auxquels est confronté le secteur.
«Ce n’est pas suffisant, car l’équilibre n’est pas atteint. Nous aurions aimé que le tarif augmente dans des proportions raisonnables puisque la prime moyenne RC actuelle est équivalente à moins de 1600 dinars par an, soit 15 euros, contre 300 euros chez nos voisins du Maghreb, soit 1/10 de ce qui est pratiqué chez nos voisins», a-t-il affirmé. Plus loin, le Dg de Alliance assurance a rappelé que « la RC est de moins de 1600 DA, et quand on parle d’une hausse de 5% ceci représente 80DA seulement », ce qui est loin de « rééquilibrer le marché des assurances qui fait face à plusieurs difficultés financières, notamment en raison de la dévaluation du dinar, la hausse des prix de pièces de rechange et les pratiques de dumping exercées par certaines compagnies.
Dans le même ordre d’idées, tout en qualifiant cette hausse de « fausse bonne nouvelle », Khelifati a, dans ce sillage expliqué qu’ « on est loin d’assurer l’équilibre financier des compagnies, vu qu’on règle le problème à la marge ».
« Le problème de fond reste posé et cela ne va rien régler à la situation », a affirmé notre interlocuteur qui rappelle que les études ont démontré que la RC doit connaitre une hausse de 100% dans un premier temps afin de régler les problèmes que connait le secteur.
« Le tarif de la RC doit être augmenté de 100 % pour que les assureurs retrouvent l’équilibre. 95 % des sinistres automobiles sont payés au titre de la RC dont le tarif moyen actuellement est de 1 600 dinars », a-t-il certifié. En termes plus clairs, il a précisé que « cette augmentation ne satisfait pas les assureurs vu qu’elle n’équilibre pas les balances financières des compagnies ». « Les assureurs peinent à couvrir les sinistres vu que la RC ne représente que 5 % du coût d’une assurance», explique notre source, qui estime que les problèmes du dumping et de sous provisions avec l’absence du régulateur restent posés avec «acuité».
Lamia Boufassa

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