Emboîtant le pas à leurs homologues handicapés de certaines wilayas, ceux de Chlef réclament, à la veille de leur journée nationale coïncidant avec le 14 mars de chaque année, une amélioration de leurs conditions de vie, notamment par une augmentation de l’allocation forfaitaire de solidarité sociale (AFS) à 10.000 dinars au lieu de 4.000 Dinars/mois actuellement, d’autant plus, justifient-ils, que la majorité des handicapés est issue de familles les plus démunies. Il faut savoir qu’à ce jour plus de 18.000 personnes ont été recensées à travers la wilaya de Chlef souffrant d’handicap dû à une déficience mentale, physique ou sensorielle et, quelle que soit la localité où elles vivent, leur vie est souvent confrontée à des obstacles d’ordre matériel ou social. Par contre, il existe moins de 1000 jeunes handicapés pris en charge par les centres spécialisés. Au niveau national, on estime le nombre d’handicapés à deux millions de personnes. Il faut savoir que notre pays a adhéré à la convention adoptée le 13 décembre 2006 par l’Assemblée générale des Nations unies sur les droits des personnes handicapées. Selon ses initiateurs cette «convention se veut un instrument des droits de l’homme comportant une dimension sociale explicite.
Elle effectue un large classement des personnes handicapées par catégories et réaffirme que toutes les personnes qui souffrent d’une quelconque infirmité doivent bénéficier de tous les droits et libertés fondamentaux. Elle éclaire et précise la façon dont toutes les catégories de droit s’appliquent aux handicapés et désigne les domaines où des adaptations permettraient à ces personnes d’exercer effectivement leurs droits, ainsi que les domaines où il y a eu violation de droits et où il convient de renforcer la protection de ces droits ». Aujourd’hui, la wilaya de Chlef compte 14 infrastructures spécialisées pouvant accueillir des handicapés physiques, mentaux, des non-voyants, des malentendants, des enfants abandonnés et des personnes âgées.
Cependant, malgré la prise en charge par les pouvoirs publics de cette frange de la population, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire, car souvent le grand public et les décideurs n’ont pas conscience du grand nombre de personnes qui vivent avec des incapacités et des handicaps, ni des problèmes auxquels elles doivent faire face. Aujourd’hui, faut-il le reconnaître, très peu d’handicapés travaillent dans les entreprises ou dans les administrations malgré l’obligation faite par la Loi de recruter 1% de leur personnel parmi les handicapés. Il en est de même pour l’affectation de logements sociaux au profit des personnes handicapées. A ce sujet, les handicapés souhaitent être consultés ou représentés lors de la confection de listes de bénéficiaires de logements sociaux.
Cependant, si la voix des handicapés de sexe masculin est plus écoutée, celle du sexe opposé l’est moins. Bien qu’elles soient nombreuses, les femmes handicapées n’ont pas toujours droit de cité en tant que telles, leurs voix sontsouvent étouffées par la majorité. Pourtant, en dépit de leur diminution physique, elles sont toujours prêtes à relever les plus lourds défis pour peu qu’on leur en ouvre la voie et qu’on leur en donne la possibilité. Que ce soit à l’extérieur, sur le terrain actif ou à la maison, elles ne veulent s’apitoyer sur leur sort ou mieux, elles refusent que nous, valides, le fassions. Que d’exemples de femmes handicapées qui ont réussi à forcer le respect par la seule force de leur mental et leur volonté ! Cependant, la célébration de la journée nationale de l’handicapé doit être pour nous tous l’occasion de changer de regard sur les personnes handicapées qui vivent parmi nous en leur apportant réconfort et soutien dans la mesure du possible. Il ne faut en aucun cas que cette frange de la population vive l’exclusion sociale et doit par conséquent mériter de la part de toute la société ; la compassion, l’attention et l’humanisme à leur égard.
Bencherki Otsmane