L’humoriste et comédien français né à Alger, Guy Bedos, est décédé à Paris à l’âge de 85 ans, a annoncé son fils Nicolas Bedos.
Né en 1934 à Alger, Guy Bedos fils d’Alfred Bedos, visiteur médical, et d’Hildeberte Verdier, fille du proviseur du lycée Bugeaud à Alger (l’actuel lycée Émir Abd el-Kader), où il a été élève. Ses parents s’étant séparés, il est ballotté de maison en hôtel, entre Kouba, où il est mis en pension à l’âge de sept ans, Souk Ahras et Constantine. Il est scolarisé à treize ans au lycée public Saint-Augustin de Annaba.
Selon son autobiographie Mémoires d’outre-mère, ses mauvais rapports avec sa mère et son beau-père (ouvrier, puis patron d’une scierie avec lequel Hildeberte s’est remariée) lui rendent la vie difficile. C’est son oncle Jacques Bedos, qui a travaillé à Radio Alger avant d’entrer à l’ORTF à Paris, qui est à l’origine de sa vocation d’artiste.
Devant accomplir son service militaire durant la guerre d’Algérie, il fait la grève de la faim et réussit à être réformé pour « maladie mentale ». Il a refusé de faire la guerre, parce qu’il ne voulait pas se battre contre ses copains, avait-il déclaré. Il a commencé sa carrière par un duo avec son épouse de l’époque, Sophie Daumier. Ensemble, ils jouent des sketchs emblématiques comme La Drague ou Les vacances à Marrakech.
Il a également mené une longue carrière au cinéma, apparaissant dans les films d’Yves Robert, comme Les copains, en 1965, Un éléphant ça trompe énormément en 1976, ou encore Nous irons tous au paradis en 1977 et Le Bal des casse-pieds, en 1991. L’humoriste va surtout devenir célèbre dans les années 90 pour ses engagements politiques très à gauche et ses prises de position contre le racisme qu’il défendra sur scène et sur les plateaux de télévision. Le Pen a été longtemps sa cible de choix avant de s’en prendre à Nadine Morano de LR, qui lui instaure des procès en diffamation qu’il gagne à chaque fois. Sa dernière apparition au théâtre date de 2015 sous la direction de Samuel Benchetrit. Bedos a toujours soutenu les algériens dans ses positions et ne cachait guère son amour charnel pour son pays natal. En tant qu’enfant du pays, il s’est toujours exprimé pour défendre les Algériens contre la menace du Front national et contre le racisme anti-algérien. L’artiste était venu à plusieurs reprises en Algérie. En 2016, il a projeté le documentaire « Guy Bedos: En toutes libertés » réalisé par Mireille Dumas à Alger. Ce documentaire a été l’occasion de retracer le parcours de l’acteur qui a fait ses adieux à la scène le 23 décembre 2015 à l’Olympia de Paris. Bedos était revenu avec le candidat Arnaud de Montebourg, dont il était le président du comité de soutien pour la présidentielle, en janvier 2017 dans le cadre d’une visite politique.
Enfin sa dernière virée à Alger était en 2018, à l’occasion du spectacle de Nawal Madani à l’opéra d’Alger. Un film devait être tourné en Algérie, sur l’histoire tumultueuse de sa vie en Algérie.
M. Bendib