D’importants changements ont été opérés, hier, à la tête du groupe Algérie Télécom (AT). Installé en tant qu’intérimaire à la tête de l’opérateur public des services Internet et téléphonie, depuis six mois, Tayeb Kebbal est confirmé au poste de P-DG. Deux autres responsables ont été également désignés pour diriger les deux filiales du Groupe, notamment Mobilis-SPA- et Algérie Télécom Satellite-SPA-. Ce réaménagement effectué au sein de l’équipe dirigeante et managériale de l’opérateur national historique, et lequel étant décidé par la ministre de la PTIC (Poste et technologies et d’information et la communication), est motivé par le souci de parachever le programme de dynamisation et de modernisation du secteur. Ceci au plan interne. D’autre part, ce changement est dicté par l’impérative mise en œuvre du plan d’action du Gouvernement en trait avec sa stratégie sectorielle. Celle-ci porte sur l’amélioration du service public au profit des usagers par le moyen d’introduire les nouvelles technologies en cours. À l’instar d’autres entités publiques opérantes dans ce domaine en expansion rapide, AT reste à la traîne derrière ses concurrents qui interviennent dans le marché de l’Internet et de la téléphonie mobile. C’est le cas de le dire, puisque de l’avis même de la tutelle ministérielle, l’opérateur national est plus que jamais dans l’obligation de revoir ses techniques managériales et ses moyens de gestion à même de rentabiliser les investissements colossaux consentis par l’État à son égard. En effet, il est attendu du nouveau staff dirigeant d’AT de redoubler d’efforts à même d’arrêter une stratégie interne à ce Groupe pour s’attaquer aux objectifs tracés par le secteur des TICs. En d’autres termes, les responsables promus sont appelés à perfectionner les processus internes de la gestion d’AT, comme le souhaite du moins le ministère de la tutelle.
Or, il semblerait que le mode adopté dans la gestion de cette entreprise publique est loin de répondre aux exigences de l’heure. Aussi bien en matière de l’essor pris par les nouvelles technologies d’Internet et de téléphonie mobile que le service public offert aux usagers.
En effet, tel que se présente ce secteur aussi sensible que stratégique à tout point de vue, de par son impact sur le développement humain et la vie d’un pays, AT n’a de choix que de se mettre en phase avec le cours des choses pour rattraper le retard cumulé dans sa gestion. S’agissant du profil des responsables nommés à la tête de l’opérateur public, il paraît que le choix des autorités publiques n’est pas fortuit. En effet, nommé pour pallier le départ d’Azouaou Mehmel, limogé de la direction d’AT en avril dernier, Tayeb Kebbal présente le profil idéal pour assurer la réalisation des objectifs escomptés par la tutelle. C’est du moins ce à quoi fait référence le communiqu rendu public dans le cadre de ce changement. Pour la tutelle, depuis qu’il a pris les commandes d’AT, Kebbal a «démontré son efficacité et ses performances en tant que gestionnaire», notamment pour mener à bien sa mission, qui consiste en la mise en œuvre des réformes et des restructurations en cours. Même topo pour ce qui est des deux autres changements opérés dans l’organigramme de Mobilis et d’AT Satellite. Ainsi, le poste de P-DG de l’opérateur de téléphonie mobile est revenu au désormais ex-DG adjoint au niveau d’AT, Ahmed Choudar. Ce responsable qui cumule une expérience importante dans le domaine de l’industrie des télécommunications et des finances semble le candidat idéal pour la tutelle, qui venait donc de lui confier le portefeuille de P-DG de Mobilis. Il est à rappeler que Choudar est nommé à la place de Mohamed Habib, ex-premier responsable par intérim de l’opérateur national. Enfin, Anouar Benabdelouahed, qui présente le profil d’un cadre compétent sur les plans technique et du management est nommé P-DG d’AT Satellite-SPA-.
Pour le département dirigé par Imane-Houda Feraoun, ce jeune cadre s’est pleinement impliqué dans l’élaboration de la stratégie marketing et commercial de l’entreprise, d’où le choix porté sur lui. La nomination de Benabdelouahed est intervenue en remplacement de Radia Belberkani, admise, quant à elle, à la retraite. Il faut rappeler que depuis qu’elle est en poste, la ministre des TICs a opéré plusieurs changements à la tête des entreprises publiques de son secteur.
Farid Guellil