C’est aujourd’hui que se tient la réunion interministérielle, annoncée par le Premier ministre, Abdelmalk Sellal, mercredi dernier, au terme de sa rencontre au siège de la présidence de la République (URS), avec la délégation représentant les contestataires des unités républicaines de sûreté, rassemblés durant cette même journée, à la Présidence. C’est au bout d’un mouvement de contestation déclenchée, lundi dernier, de Ghardaïa, par les éléments des URS, pour gagner la Capitale, Alger, par deux rassemblements, mardi au palais du gouvernement, puis le lendemain mercredi, devant le siège de la présidence de la République, que des réponses à certains points contenus dans leur plateforme de revendications leur ont été données. Sur les 19 doléances des policiers des URS, le Premier ministre a pris des engagements, mercredi dernier, sur 12 d’entre elles, d’ordre socioprofessionnel, lesquelles seront au menu de la réunion interministérielle, que préside aujourd’hui Sellal. Le mouvement de contestation des éléments des URS que tout le monde s’accorde à souligner qu’il s’agit là, d’un précédent dans le pays, au regard de la nature de l’Institution et des missions qui lui ont assignées, la classe politique dans sa réaction, outre qu’elle a convergé sur des points à diverger sur d’autres. Sur les revendications d’ordre socioprofessionnelles inscrites dans leur plate-forme dans sa majorité les acteurs politiques reconnaissent la légitimité des doléances exprimées, sans aborder la teneur de certaines revendications, comme celle portant sur l’octroi de dix mille dinars, à la femme au foyer du policier des URS. Certes, nul n’ignore que lors de tout mouvement revendicatif, la barre est placée le plus haut possible, pour atteindre le minimum escompté et de surcroît satisfaisant. Si pour le pôle des forces du changement (PFC) conduit par Ali Benflis, ex-candidat à la dernière présidentielle, estime «légitimes» et «fondées» les revendications inscrites, c’est autour d’une donne essentielle que le PFC a étalé sa réaction. La sortie des policiers des URS dans les rues pour protester, estimant que «la sortie dans les rues des forces de l’ordre est un indicateur inquiétant des retombées possibles de la crise économique et sociale dans laquelle le pays est plongé.» Sur la situation de Ghardaia, lieu où la contestation des policiers des URS a commencé, lundi dernier, le pôle d’Ali Benflis, outre qu’il responsabilise l’État au regard des affrontements récurrents dans cette région du pays, il n’a pas manqué dans ses déclarations de manifester son étonnement. Il exprime à ce propos «sa grande surprise et son grand étonnement quant à l’insouciance et à l’inaction des Institutions de la Républiques concernées». Le Parti des travailleurs tient sa réunion aujourd’hui, notamment à l’ordre du jour, la contestation des policiers des URS et ses retombées, son Secrétaire nationale chargé de l’information et de la communication, nous déclare, d’emblée hier, «le Premier ministre s’est engagé à répondre sur certains points contenus dans la plate-forme des contestataires». Evacuant toute réponse à notre question de savoir la lecture que fait le parti de Louisa Hanoune sur le point inscrit sur la liste revendicative des contestataires, à savoir, le départ du Directeur général de Sûreté nationale, laquelle est une revendication de nature politique, lui a-t-on précisé. Il précisera plus loin dans ses propos que «je ne rentre pas dans les détails, ils ont ou ils n’ont pas raison» se contente -t-il de souligner, indiquant que «la réunion du BP du PT demain (aujourd’hui :ndlr) sera sanctionnée par une déclaration» notamment sur l’actualité en cours. Déclarant plus loin dans ses propos après avoir rappelé que la mise en place d’un syndicat au sein de la Sureté nationale n’est pas une nouveauté, puisqu’elle a été évoquée par le passé, et de lancer «peut être s’il y avait un syndicat, on aurait pu éviter ceci (la contestation des URS : ndlr)». Ne manquant pas de mettre en exergue que «l’augmentation du Smig doit suivre la hausse du pouvoir d’achat, puisque celui-ci ne cesse de croître». Réponse à notre question sur le risque d’effet de boule de neige des autres catégories professionnelles de la fonction publique, s’il y a augmentation des URS, lesquels, rappelons-le, dépendent du dit secteur. Pour le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui a qualifié la contestation, de «précédent d’une extrême gravité» pointe du doigt les responsables des Institutions du pays, particulièrement sécuritaires, en leur reprochant leur «irresponsabilité». Estimant que «bien porteur de revendication socioprofesionnelle légitime» pour le RCD ceci «exprime on ne peut mieux, la déliquescence de l’État et l’ampleur de la crise et de l’impasse institutionnelle algérienne». Déclarations du premier responsable de ce parti, lors de son allocution d’ouverture, vendredi, de l’université d’été du RCD à Souk El Tenine, à l’Est de Béjaïa.
Karima Bennour