L’Intersyndicale a renoué, hier, avec la contestation, en observant une grève cyclique de trois jours, à travers le territoire national.
Ce mouvement devra se poursuivre aujourd’hui et demain, comme l’ont décidé ses initiateurs. Encore une fois, l’Intersyndicale parle de la réussite totale de son action, alors que les responsables, à la tête des secteurs concernés, n’ont pas encore évalué le taux de suivi de ce énième débrayage. En attendant, les deux parties vont certainement se livrer une guerre des chiffres, les uns pour amplifier leur action, les autres pour minimiser le poids des Syndicats autonomes.
L’Intersyndicale, qui persiste à faire pression sur le gouvernement pour le maintien de la retraite anticipée, compte aller jusqu’au bout de ses menaces. En effet, la grève cyclique annoncée par la coalition des 12 Syndicats autonomes a été observée par les travailleurs de la Fonction publique de plusieurs secteurs. L’Éducation nationale et la Santé ont enregistré les taux les plus élevés de participation. Il a été constaté lors d’une tournée à Kouba, Hussein-Dey, Ruisseau, Bir-Mourad-Raïs, que les cours n’ont pas eu lieu dans les lycées Saâd-Dahleb, Hamia, Didouche-Mourad ou encore Ibn-el-Haythem. Les élèves ont affirmé que les enseignants ne se sont pas présentés, comme à leur habitude, dans les salles des cours; ce qui a poussé tout le monde à sortir et rentrer chez soi. Même constat dans la polyclinique de Ben-Omar, les consultations chez les généralistes n’ont pas été effectuées, contrairement aux autres spécialités qui exerçaient le plus normalement du monde. Dans un communiqué rendu public, l’Intersyndicale a fait part d’une large participation des fonctionnaires et de la réussite des rassemblements au niveau des différentes wilayas du pays. Selon la coalition, le taux de participation à la grève dans le secteur de l’Éducation aurait atteint 62,73%, contre 60,43% dans le secteur de la Santé. Il a été enregistré, selon la même source, 64% de taux de suivi chez les fonctionnaires des collectivités locales, 12% chez les fonctionnaires de l’enseignement supérieur, 17% chez la formation professionnelle. Cette deuxième grève cyclique a connu l’adhésion des fonctionnaires du ministère du Commerce qui ont marqué un taux de suivi de 12%, contre 10% chez les travailleurs de la Société de distribution de gaz et d’électricité. Dans son communiqué, l’Intersyndicale affirme le maintien de la contestation jusqu’à la prise en charge de ses revendications, et l’ouverture d’un dialogue sérieux avec le gouvernement. Elle a dénoncé, en outre, les mesures répressives et arbitraires prises à l’encontre des grévistes et des protestataires, tout en appelant au respecter du droit syndical. À titre d’information, l’Intersyndicale est actuellement composée de 12 syndicats de différents secteurs d’activités de la Fonction publique. Y sont adhérés, le Cnapest, le SNTE, le Satef, le SNPSP, le CLA, le Snapest, le Snaptep le Snapep, le SNVFAP, le Snategs, le Safap, et l’Unpef). L’Intersyndicale revendique le maintien de la retraite anticipée, la protection du pouvoir d’achat des travailleurs, et la l’implication des Syndicats autonomes dans l’élaboration du nouveau Code du travail. L’alliance syndicale, faut-il le souligner, a décidé d’organiser des rassemblements de wilayas, et un sit-in national le 27 octobre prochain devant le siège de l’APN. Une deuxième grève de trois jours est également programmée à partir de dimanche.
Ania Nait Chalal