La grève de trois jours initiée par l’intersyndicale et qui a été entamée lundi a connu un suivi mitigé au deuxième jour. La participation des travailleurs au débrayage semble s’affaiblir, notamment dans le secteur de l’éducation nationale qui a été hier, contrairement à l’habitude, moins touché par le mouvement.
C’est, en effet, ce qui a été constaté sur le terrain lors d’une tournée effectuée dans quelques établissements scolaires de la capitale. Au lycée Emir Abdelkader à Bab El Oued, les cours ont eu lieu le plus normalement du monde. La grève n’a pas été observée par les enseignants ainsi que ceux du lycée Frantz Fanon. Cependant, au lycée Ibn Enas et El Idrissi, le mouvement de grève a été partiellement suivi. «Il y a des enseignants qui ont débrayé et d’autres non», a fait savoir une élève de troisième année secondaire. Même constat au lycée Ibn El Haythem à ruisseau où le débrayage n’a pas été observé par tous les enseignants. Toutefois au lycée Saâd Dahleb à Kouba, la gréve semble avoir été totalement suivie. Les élèves ont confirmé ne pas avoir eu de cours depuis lundi.
De son côté, l’intersyndicale fait état d’un taux de suivi «appréciable» depuis le commencement du mouvement. Selon la coalition des 12 syndicats autonomes, le secteur de l’éducation nationale aurait enregistré un taux de participation qui avoisine les 50% contre 60.43% dans le secteur de la santé. Il a été enregistré, selon la même source, 64% de taux de suivi chez les fonctionnaires des collectivités locales, 22% chez les fonctionnaires de l’enseignement supérieur, 17% chez la formation professionnelle. Cette deuxième grève cyclique a connu l’adhésion des fonctionnaires du ministère du Commerce qui ont marqué un taux de suivi de 12% contre 10% chez les travailleurs de la société de distribution de gaz et d’électricité. L’intersyndicale a fait savoir, d’autre part, que le syndicat des vétérinaires (SNVFAP) a été dispensé de la grève en raison de la propagation d’une grippe aviaire. Dans le même communiqué les représentants de l’intersyndicale affirment le maintien de la contestation jusqu’à la prise en charge des revendications soulevées, notamment, l’ouverture d’un dialogue sérieux avec le gouvernement.
Ils ont dénoncé, en outre, les mesures répressives et arbitraires prises à l’encontre des grévistes et des protestataires tout en appelant au respect du droit syndical. à noter que l’intersyndicale est composée de 12 syndicats de différents secteurs d’activités de la Fonction publique. Y sont adhérés, le CNAPEST, le SNTE, le SATEF, le SNPSP, le CLA, le SNAPEST, le SNAPTEP, le SNAPEP, le SNVFAP, le SNATEGS, le SAFAP, et l’UNPEF). La coalition revendique le maintien de la retraite anticipée, la protection du pouvoir d’achat des travailleurs, et la concertation des syndicats autonomes dans l’élaboration du nouveau code de travail.
En plus de la grève cyclique, faut-il le noter, l’intersyndicale compte organiser un rassemblement national le 27 novembre prochain devant le siège de l’APN. Une deuxième grève de trois jours est également programmée à partir de dimanche.
Ania Nait Chalal