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Grèce : la zone euro a le sort du pays entre ses mains

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La zone euro doit rendre samedi un avis décisif sur les propositions de réformes du gouvernement grec, qui ont fait renaître, malgré les divisions, l’espoir d’un accord sur un nouveau plan d’aide à Athènes susceptible d’éviter une sortie de la Grèce de la zone euro. Les chances d’aboutir à un accord samedi sont estimées à «50/50» après que les réformes proposées par Athènes –une hausse de la TVA, des coupes dans les retraites et des privatisations– ont été accueillies favorablement par les créanciers, l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, vendredi soir. Selon leurs calculs, la Grèce pourrait recevoir entre 74 et 82 milliards d’euros, dont 16 milliards déjà prévus dans un programme du FMI devant expirer en mars 2016. Une aide massive, au prix de réformes difficiles et impopulaires, que le gouvernement grec devra mettre en oeuvre malgré le non, à plus de 60%, des électeurs grecs dans un référendum sur les mesures d’austérité exigées par les créanciers. Mais les 19 ministres des Finances de la zone euro, qui se pencheront sur les propositions grecques à partir de 13H00 GMT, sont encore divisés. Si les plus conciliants, à commencer par la France, jugent les propositions «crédibles», il restera à convaincre le camp des durs, emmenés par l’Allemagne, réticents à accorder une nouvelle aide à la Grèce après deux plans d’un montant de 240 milliards d’euros. «La question maintenant est de convaincre les plus durs, l’Allemagne, les pays baltes», a expliqué une source européenne, alors que la confiance entre Athènes et ses partenaires a été durement mise à mal par cinq mois de négociations sur le fil.
Pour Dalia Grybauskaite, la présidente de la Lituanie, le dernier pays à avoir rejoint il y a six mois la zone euro, il y a «50% de chances» d’arriver à un accord ce week-end – et, encore, à condition que le texte grec soit «profondément modifié», a-t-elle insisté. Dimanche les 28 pays de l’Union européenne, réunis en sommet d’urgence, devraient dans le meilleur des cas endosser un accord, ou, si les blocages n’ont pu être surmontés, trancher.

«Apocalypse»
Avec, en toile le fond, le risque d’un «Grexit», une sortie de la zone euro, contre lequel le président du Conseil européen Donald Tusk a solennellement mis en garde, en appelant les Européens à faire preuve d’»unité». Dans les rues d’Athènes, samedi, Vassilis Papoutsoglou, 52 ans, faisait la queue pour retirer de l’argent à un distributeur, alors que les retraits sont plafonnés à 60 euros depuis la semaine dernière et les banques fermées. «Nous ne savons toujours pas ce qui va se passer. Peut-on s’attendre à du mieux, ou bien est-ce que ça sera l’Apocalypse ?», s’inquiétait-il. «Quand je vais au supermarché, il n’y a pas beaucoup de nourriture, il n’y a même plus de lait pour mon bébé dans les pharmacies», confiait Marilena Mouzaki, 35 ans, en promenant son bébé de 11 mois. Même si un accord est trouvé ce week-end, tout ne sera pas encore joué: au moins huit Parlements devront donner leur aval au plan d’aide, le Bundestag allemand devant même voter deux fois.
Le Parlement grec a donné son feu vert tôt samedi matin au gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras pour négocier ce nouveau plan. Appelant les députés au «devoir national de maintenir le peuple en vie», le Premier ministre a estimé avoir «gagné du terrain», même si le texte était «très éloigné» des promesses de la coalition de gauche Syriza. Plusieurs députés de la majorité ont voté contre.

«Pas de retour en arrière»
«Pas de retour en arrière», titrait samedi le quotidien grec Avgi, la vitrine de Syriza, alors que le journal de droite Eleftheros Typos réclamait «Que la Grèce soit sauvée». Sept à huit mille personnes ont d’ailleurs manifesté vendredi soir à Athènes pour exprimer leur mécontentement contre ce qu’ils considèrent comme une trahison, alors que l’activité du pays est au ralenti depuis la fermeture des banques et l’instauration d’un contrôle des capitaux, le 29 juin. La fermeture des banques grecques est prévue jusqu’à lundi mais le vice-ministre des Finances Dimitris Mardas a laissé entendre vendredi qu’elle pourrait se prolonger, avec des aménagements.
Ce qui permettait au gouvernement grec de garder la tête haute, malgré tout, était l’espoir exprimé par Alexis Tsipras de voir enfin s’ouvrir «un débat sérieux sur la restructuration de la dette» grecque, qui atteint 180% du PIB du pays, soit 320 milliards d’euros. Un tel débat pourrait avoir lieu en octobre, mais le sujet divise les Européens. Athènes peut compter sur le soutien de la France, du FMI, du président du Conseil européen Donald Tusk et de nombreux économistes.
Berlin a vu vendredi «très peu de marge de manoeuvre» pour restructurer cette dette. Une sorte d’avancée néanmoins par rapport à jeudi, lorsque la chancelière Angela Merkel avait affirmé qu’une réduction de la dette grecque était «hors de question».

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