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Grèce de la santé : Faible mobilisation

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Décidément, le regroupement des Syndicats autonomes (Intersyndicale) semble en perte de poids sur le terrain. C’est le constat relevé dans le secteur de la Santé, où le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) n’a pas pu mobiliser des participants à la grève, au troisième jour de leur action. Pour le troisième jour de son appel à la grève -les 21, 22, 23 du mois en cours- beaucoup de personnels soignants n’ont pas été au rendez-vous. Le ministère de la Santé a même avancé un taux de suivi de grève variant entre 0 et 2%. Hier, dans les centres hospitalo-universitaires de Nafissa-Hamoudi à Hussein-Dey et Mustapha-Pacha situés dans la Capitale, Alger, tout semble aller à son rythme habituel. Point de grève, pas une seule pancarte affichant un quelconque sit-in, a-t-on constaté sur place. Au service des urgences, le va-et-vient des ambulances et la disponibilité des médecins généralistes et autres spécialistes n’ont pas connu de perturbations. Et le taux de 60% de suivi de cette grève, comme avancé par le SNPSP, se contraste diamétralement avec la réalité du terrain. Entre cette réalité et les chiffres avancés par le SNPSP, un grand écart semble les séparer. Nombre des personnels de la santé, interrogés sur les lieux, ont évoqué des divergences au sein de leur Syndicat. Ils considèrent que le SNPSP n’a pas inclus toutes les revendications dans sa plateforme. Les praticiens de la santé reprochent au Conseil national de syndicats de chercher uniquement son «confort» aux dépends de la base. En effet, ils ne cessent de déplorer la dégradation de l’environnement du travail dans lequel ils évoluent, et l’absence de la transparence dans la gestion des œuvres sociales. Pour les praticiens, moult de leurs revendications sont négligées par les représentants syndicaux. Un membre du personnel soignant a révélé : «On a demandé que tout le personnel soit traité à part égale dans les multiples services ; or, ce n’est pas le cas, les praticiens à la garde sont mieux traités, même en qualité de repas. Ils sont mieux nourris que nous». Notre interlocuteur dénonce aussi les multiples irrégularités qui entachent la gestion de l’hôpital et la vétusté des lieux, et ce, malgré les multiples rénovations qu’a connues cette infrastructure. D’autres personnels de corps médical disent que le problème serait strictement financier, selon eux, la plupart de ceux qui ont débrayé le premier jour, l’ont fait uniquement parce qu’ils n’ont pas reçu leur salaire à temps (le 17 de chaque mois). Pourtant, le SNPSP persiste et refuse de reconnaître cette vérité. Le Syndicat renvoie le peu de suivi de l’appel de grève à la campagne d’intimidation et de répression exercées par les pouvoirs publics, à travers leurs agents, contre les grévistes. Et, selon le SNPSP, l’administration continue d’agir la menace de ponction sur salaires. Joint par téléphone, hier, Illyès Merabet, le secrétaire général du SNPSP, a confirmé le taux de suivi de grève à 60%, et a dénoncé la suspension de plusieurs grévistes et syndicalistes à travers le territoire national, et la «forte pression» exercée sur les représentants syndicaux. «Aujourd’hui (hier), deux syndicalistes à Tiaret ont été arrêtés. Plusieurs autres délégués au niveau national ont connu le même sort. Et des poursuites judiciaires ont été lancées contre eux, chose que nous regrettons», s’est désolé Merabet. Pour la journée d’hier, le SNPSP a organisé des assemblées régionales pour évaluer la suite à donner à cette grève. En tout, quatre rassemblements sont programmés, à savoir à Boumerdès (Centre), à Oran (Ouest), à Constantine (Est) et à Lagouet (Sud). Merabet a expliqué en ce sens : «Nous étions, aujourd’hui (hier) matin, à la réunion de Boumerdès, et les délégués, à travers les différentes prises de parole, ont exprimé leur satisfaction de taux de suivi, qu’ils ont considéré comme un succès et une réussite. Nous nous sommes entendus sur l’organisation d’un rassemblement de protestation national pour la journée du 27 novembre». Selon le SNPSP, le ministère de tutelle veut mettre les Syndicats devant le fait accompli, tout en faisant la sourde oreille aux revendications des travailleurs. Situation devant laquelle le SNPSP exprime son attachement au dialogue en vue d’une solution consensuelle. Confronté à la réalité du terrain, Merabet préfère parler de la manipulation dans laquelle «excelle» l’administration, qui pousse vers le pourrissement. Le Syndicat entend durcir encore son mouvement de protestation pour la journée à venir, et ce, jusqu’à satisfaction complète de leurs revendications «légitimes». Un autre cycle de protestation est programmé pour les journées des 27, 28, 29 de mois en cours. Selon Merabet, les Syndicats autonomes sont derrière les multiples acquis des travailleurs. À cet effet, le Syndicat réitère ses revendications pour le maintien de la retraite anticipée, la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs, et l’implication des Syndicats autonomes dans l’élaboration du nouveau Code du travail.
Hamid Mecheri

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