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Grabuge et bagarres à l’APN lors de l’adoptiion de la LF 2016 : show piteux dans l’hémicycle

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La séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN), hier, consacrée au vote du projet de loi de Finances 2016 a été houleuse. Face aux députés de la majorité, conduite par l’ex-parti unique, le FLN, les parlementaires de l’opposition ont manifesté, par divers moyens, leur opposition au contenu dudit texte et à son adoption, dans une ambiance électrique rendant difficile la tâche du président de l’APN, Mohamed-Larbi Ould-Khelifa. Les députés de l’opposition se sont mobilisés en bloc contre l’adoption du projet de loi de Finances pour l’année 2016, car, selon eux, le texte comprend «des dispositions dangereuses, voire compromettantes pour l’avenir de l’économie nationale». Dans une déclaration commune, les groupes parlementaires de l’opposition ont réaffirmé leur refus de voter en faveur du projet en question. Il s’agit du Parti des travailleurs, (PT), du Front des forces socialistes (FFS), de l’alliance verte (AAV), du Front de la justice et développement (FJD) et enfin du Mouvement de la construction nationale (MCN). Ils ont dénoncé, par ailleurs, dans ledit communiqué rendu public, la «falsification» des rapports complémentaires de certains articles du projet de la loi de finances 2016, dont, est-il indiqué, les articles 2, 4 et 6 du projet en question. Si, tout au long de la matinée jusqu’à début de l’après-midi d’hier, les députés exprimaient leur opposition audit projet, en brandissant des pancartes sur lesquelles l’on pouvait lire :«Non à la dilapidation des derniers publics» ou «Non à la LF-2016», et notamment dans leurs interventions lors de la plénière, dès l’adoption de l’article 71 par la majorité, les députés de l’oppositions se sont retirés de la plénière. Un retrait suivi par un rassemblement, à l’extérieur, devant le siège de l’APN, pour marquer le «boycott» de la séance de vote du projet de loi de Finances 2016. Au moment où les députés de la majorité adoptaient le projet de la LF-2016, en présence de membres du gouvernement de Sellal, notamment le ministre des finances, Benkhelfa, et en l’absence, faut-il le noter, du ministre de l’Industrie, Bouchouareb, les députés de l’opposition manifestaien sur le boulevard Zirouth-Youcef, contre le projet de LF-2016. Un important dispositif de sécurité a encadré les députés qui scandaient leur refus de voir ces textes de lois adoptés par le Parlement, avertissant des «conséquences gravissimes» sur la vie socio-économique du pays, au regard «des inégalités qu’il (PLF-2016, ndlr) accentue, et des exclusions sociales qu’il génère», et leur opposition «à la privatisation de l’État», à travers, selon eux, la teneur des textes dudit projet. Adopté par la majorité à l’APN au grand désarroi des députés de l’opposition qui ont tenté d’empêcher sa validation, arguant qu’il consacre «l’abandon du caractère social de l’État», l’opposition représentée au Parlement a affirmé qu’elle «maintiendra» sa mobilisation contre ledit projet, sans apporter de précisions, indiquant que ce qui vient (hier, ndlr) de se passer «est sans précédent», ont -ils indiqué. Il est à noter que, selon les députés de l’opposition, dont Djoudi s’en fait le porte-parole, ont dénoncé les agissements du président du groupe parlementaire du FLN, qui, affirme-t-on, «a fait irruption et présidé la commission des finances, alors qu’il n’en est pas membre», a indiqué le député du PT, Djoudi, qui a ajouté que «les amendements apportés et approuvés par la commission ne sont pas transcrits dans le rapport» , il y a eu, précise-t-il, «fraude et trafic». Le projet de loi de Finances, qui a été adopté par les députés de la majorité et en l’absence de leurs homologues de l’opposition, a été élaboré sur la base d’un prix de référence du baril du pétrole fixé à 37 dollars et d’un taux de change de 98 DA pour un (1) dollar, et prévoit une croissance économique, hors hydrocarbures, à hauteur de 4,6% et une inflation à 4%. Les dépenses globales sont revues à la baisse et estimées à 7 984,1 milliards DA (mds DA), soit une baisse de 9% par rapport à l’année en cours, dont 4 807,3 mds DA pour le fonctionnement et de 3 176,8 mds de DA pour l’équipement. Le projet LF-2016 adopté table, par ailleurs, sur des recettes de l’ordre de 4 747,43 mds DA, soit (-4,3% par rapport à 2015), est-il indiqué.

Karima Bennour

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