L’agression génocidaire contre la bande de Ghaza se poursuit avec une intensité redoublée. Dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée de l’occupant sioniste a bombardé, à deux reprises, l’hôpital Al-Ahli (connu également comme hôpital baptiste) situé au cœur de la ville de Ghaza.
Les frappes ont visé directement le bâtiment des urgences, causant d’importants dégâts et contraignant les équipes médicales à évacuer de force les patients et les blessés, dont plusieurs dans un état critique. Des images bouleversantes diffusées sur les réseaux sociaux montrent des dizaines de familles déplacées fuyant les lieux, certains traînant leurs proches malades sur des lits d’hôpital dans les rues avoisinantes. Le correspondant de la chaîne Al-Mayadeen, présent sur les lieux, a décrit une scène chaotique marquée par la détresse, les cris et l’impuissance face à l’ampleur de la tragédie. La direction de l’hôpital a confirmé avoir reçu un appel de « mise en garde » de la part d’un interlocuteur se présentant comme membre des services de sécurité israéliens, peu avant les frappes. Les missiles ont réduit en cendres les services d’accueil, de laboratoire, la pharmacie et la section des urgences, sans faire officiellement de victimes selon les premiers rapports, mais entraînant l’évacuation de centaines de patients. Cet acte intervient alors que les statistiques de la guerre d’extermination israélienne atteignent un niveau effroyable. Depuis le début du nouveau cycle d’agression le 18 mars 2025, 1 574 martyrs ont été recensés, auxquels s’ajoutent 4 115 blessés. Depuis le 7 octobre 2023, le bilan dépasse les 50 944 martyrs et 116 156 blessés, selon les données du ministère de la Santé de Ghaza.
Dans la journée de dimanche, les frappes israéliennes ont ciblé plusieurs autres zones de la bande de Ghaza, causant la mort d’au moins 11 Palestiniens, dont six frères issus d’une même famille dans le secteur de Deir El-Balah, où un drone a attaqué un véhicule civil sur la route côtière de Rasheed. Deux autres Palestiniens ont péri dans une frappe sur une tente de déplacés, l’une des nombreuses érigées autour des structures médicales débordées. Dans le nord, une femme a été tuée par une frappe de drone dans le secteur de Jabalya. Au sud, à Khan Younès, deux martyrs ont été signalés, dont le commandant de la police de l’ouest de la ville, le colonel Mohammed Al-Darbashi. Par ailleurs, l’armée israélienne a intensifié ses bombardements sur les quartiers densément peuplés de Ghaza-ville. Des frappes ont ciblé les quartiers de Choujaya et Tuffah à l’est de la ville, et des écoles abritant des familles déplacées ont été attaquées après avoir été menacées d’évacuation. Les écoles visées incluent Saâd Ben Mouadh, Abou Bakr Al-Razi et Dahya. Dans un communiqué publié sur la plateforme X (ex-Twitter), l’armée d’occupation a revendiqué le bombardement de l’hôpital Al-Ahli, alléguant qu’il servait de centre de commandement pour le mouvement Hamas. Ces affirmations ont été catégoriquement rejetées par les autorités palestiniennes et les ONG locales. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a qualifié ce bombardement de « forme la plus abjecte de génocide et de déplacement forcé », dénonçant l’inaction complice de la communauté internationale. « La destruction délibérée des hôpitaux et des structures sanitaires est un crime grave qui démontre la volonté d’exterminer toute forme de vie à Ghaza », indique le communiqué. Hamas, pour sa part, a fustigé « une nouvelle atrocité dans la longue liste des crimes de guerre commis par l’ennemi sioniste », et a pointé du doigt la responsabilité directe de l’administration américaine qui fournit un « feu vert » constant à ces attaques.
Le mouvement a également interpellé les Nations unies, les pays arabes et musulmans, les accusant de silence coupable face à une guerre sans précédent dans l’histoire contemporaine. Le Bureau gouvernemental de l’information à Ghaza a rappelé qu’il ne s’agissait pas du premier massacre commis contre l’hôpital Al-Ahli. En octobre 2023, une explosion y avait fait des centaines de martyrs, un événement qui avait déjà provoqué une onde de choc internationale. Le Bureau souligne que 34 hôpitaux ont été délibérément détruits par l’occupation depuis le début de la guerre, dans une stratégie systématique d’anéantissement du système de santé de Ghaza. Le ministère de la Santé de Ghaza a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour la protection des établissements de santé et l’intervention immédiate contre les attaques continues.
« Le silence international encourage l’occupant à persister dans ses crimes », a déclaré un porte-parole, réclamant une mobilisation d’urgence pour sauver ce qui reste du secteur médical. Alors que la guerre d’extermination se poursuit, le cauchemar des Palestiniens s’aggrave. Privés de soins, d’abris, d’eau et d’électricité, ils sont désormais pourchassés jusque dans les rares hôpitaux encore en état de fonctionner. À Ghaza, l’horreur n’a plus de frontières.
M. S.