Accueil ACTUALITÉ GHAZA : L’UNRWA alerte sur l’insuffisance de l’aide humanitaire

GHAZA : L’UNRWA alerte sur l’insuffisance de l’aide humanitaire

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Dans un paysage de ruines et de désolation, Ghaza continue de suffoquer sous le poids d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Samedi, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé l’entrée d’environ 170 camions d’aide humanitaire dans le territoire assiégé. Mais derrière ce chiffre, l’espoir reste dérisoire face à l’ampleur du désastre : des milliers de blessés sont sans soins, les hôpitaux sont à bout de souffle et la pénurie d’équipements médicaux met en péril des vies chaque jour.
Les camions ont franchi les postes de Karm Abou Salem et d’Al-Aouja pour inspection avant d’entrer dans le secteur. Parallèlement, des centaines de milliers de Palestiniens tentent de regagner les ruines de leurs maisons après deux années d’exil forcé et de destruction systématique. Des enfants en danger et un système médical exsangue au cœur de la détresse, les enfants payent le prix le plus lourd. Le docteur Ahmad Al-Farra, directeur de l’hôpital pour enfants du complexe médical Nasser, a déclaré que plus de 5 500 enfants nécessitent un traitement urgent à l’extérieur de Ghaza. Les infrastructures pédiatriques, déjà dévastées par les bombardements, ne disposent plus des moyens nécessaires pour soigner les cas graves, notamment les cancers, les brûlures étendues et les blessures de guerre. Les autorités sanitaires locales alertent sur « des conditions sanitaires et humanitaires qui exigent une réponse d’urgence immédiate ». Plus de 70 % des infrastructures médicales du territoire ont été détruites ou gravement endommagées, et les rares hôpitaux encore en activité peinent à absorber le flot incessant de blessés. Faute de matériel et d’électricité, les opérations chirurgicales vitales sont reportées, parfois remplacées par des amputations de fortune.

Ultime espoir au milieu du chaos
Dans son communiqué, l’UNRWA a précisé que si 170 camions ont effectivement franchi la frontière, ses propres convois n’ont pas encore été autorisés à entrer. L’agence rappelle être « la seule organisation capable d’assurer une distribution organisée et transparente des aides à Ghaza », grâce à ses entrepôts, ses milliers d’employés et son réseau logistique toujours en place malgré la guerre. Cependant, environ 6 000 camions d’aide de l’UNRWA demeurent bloqués aux portes de Ghaza, en attente d’un feu vert israélien. Israël continue de contrôler étroitement le passage de Karm Abou Salem, principal point d’entrée pour les marchandises, paralysant la distribution des ressources vitales. « Nous pourrions réactiver les points de distribution détruits en quelques heures, mais nous sommes entravés par les restrictions imposées », déplore un porte-parole de l’agence.

Un système de santé au bord de l’effondrement
Le ministère de la Santé de Ghaza avertit que le système médical est désormais « au bord de la rupture ». L’absence de carburant, la destruction des laboratoires et la pénurie de médicaments rendent impossible le traitement des cas graves. Les blessés de guerre se comptent par dizaines de milliers, souvent soignés dans des conditions inhumaines. Selon les chiffres officiels, 67 682 Palestiniens ont été tués et 170 033 blessés depuis le déclenchement de la guerre d’extermination menée par Israël le 7 octobre 2023. Sur la seule période comprise entre mars et octobre 2025, on dénombre encore près de 13 600 morts et plus de 57 800 blessés. Ces chiffres glaçants témoignent de la poursuite d’une campagne militaire d’une violence effroyable, malgré un cessez-le-feu fragile censé ouvrir la voie à des échanges de prisonniers et à une reprise partielle de l’aide humanitaire.

L’agonie d’un peuple oublié
Sur le terrain, les soignants décrivent un quotidien apocalyptique. Les hôpitaux sont devenus des abris de fortune où les chirurgiens opèrent sans anesthésie, à la lumière des téléphones portables. Des blessés attendent des jours entiers avant de recevoir un traitement, tandis que les stocks de médicaments essentiels sont épuisés depuis des mois. « Ce n’est plus une crise, c’est une agonie collective », témoigne un médecin du Croissant-Rouge palestinien. Les appels conjoints du ministère de la Santé et de l’UNRWA résonnent comme un cri d’alarme adressé à la communauté internationale : sans un afflux massif et immédiat d’aide médicale, Ghaza risque de basculer dans une catastrophe sanitaire d’une ampleur historique. La guerre, déjà qualifiée de génocide par plusieurs organisations de défense des droits humains, continue de priver le peuple palestinien de soins, d’eau, d’électricité et d’espoir. À Ghaza, l’urgence n’est plus politique — elle est vitale.
M. S.

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