Au vingt-neuvième jour du cessez-le-feu à Ghaza, les avions de guerre sionistes ont mené de nouvelles frappes sur les zones orientales de Khan Younès, tandis que des tirs de blindés visaient plusieurs quartiers de la ville.
Dans le même temps, les opérations de destruction de bâtiments résidentiels se poursuivent à Rafah, au sud du territoire. Des équipes du Comité international de la Croix-Rouge et des Brigades Al-Qassam se sont rendues dans le quartier de Sultan, à Rafah, pour rechercher la dépouille d’un soldat sioniste porté disparu. De son côté, le gouvernement de Ghaza a dénoncé la poursuite de la politique d’asphyxie du territoire par l’occupant, révélant que seulement 4 453 camions d’aide humanitaire ont été autorisés à entrer depuis la trêve, sur un total attendu de plus de 15 600. Cette lenteur dramatique survient alors que The Washington Post a confirmé que les États-Unis ont désormais pris le contrôle total de la gestion de l’aide humanitaire à Ghaza, remplaçant ainsi l’armée sioniste et l’unité israélienne de coordination des activités gouvernementales dans les territoires palestiniens (COGAT). Des responsables médicaux à Ghaza ont indiqué avoir reçu, ce samedi, les corps de 15 Palestiniens restitués par l’occupant sioniste dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu sous médiation américaine. Les dépouilles ont été transférées à l’hôpital Nasser de Khan Younès. Il s’agit de la onzième vague de corps restitués depuis le 11 octobre, date du cessez-le-feu. Le nombre total de dépouilles récupérées s’élève désormais à 300, dont seulement 89 ont pu être identifiées. Les médecins précisent que la majorité des corps portent des traces de torture, de brûlures et d’exécutions sommaires. Beaucoup ont été retrouvés les mains et les yeux bandés, rendant leur identification particulièrement difficile. Les autorités sanitaires du territoire ont annoncé, ce samedi, que le nombre total de martyrs à Ghaza s’élève désormais à 69 169, en grande majorité des femmes et des enfants, depuis le début de l’agression sioniste le 7 octobre 2023. Les blessés sont désormais 170 685, tandis que des centaines de victimes restent encore sous les décombres des zones détruites, inaccessibles aux secours. Au cours des 72 dernières heures, les hôpitaux ont reçu les corps de dix nouveaux martyrs, dont neuf extraits des ruines, ainsi que six blessés. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, 241 Palestiniens ont été tués et 614 blessés, tandis que 522 corps ont été exhumés des décombres.
Washington prend la main sur l’aide humanitaire
Les journaux Yediot Aharonot et The Washington Post confirment que les États-Unis contrôlent désormais directement l’acheminement de l’aide humanitaire à Ghaza, reléguant l’entité sioniste à un rôle secondaire. Selon ces sources, la cellule militaire américaine conjointe (CMCC) installée à Kiryat Gat, au sud de l’entité, supervise la mise en œuvre du cessez-le-feu et la coordination de l’aide. Ce centre comprend des représentants de plus de 40 pays et organisations internationales et fonctionne sous l’autorité du Commandement central américain (CENTCOM). Un responsable américain cité par The Washington Post affirme que le transfert complet des responsabilités vers Washington a été achevé.
« Les Israéliens participent aux discussions, mais les décisions finales nous appartiennent », a-t-il déclaré. Cette centralisation américaine signifie que l’entité sioniste ne décide plus seule des volumes et du type de denrées humanitaires autorisées à entrer dans le territoire, une mesure que Tel-Aviv tente pourtant de minimiser en parlant de « coopération sécuritaire ».
Une gestion « chaotique et incertaine »
Des diplomates interrogés par le quotidien américain ont toutefois décrit la prise de contrôle américaine comme « désordonnée et indécise ».
L’administration de Washington n’a pas encore précisé si elle comptera assouplir les restrictions imposées par Tel-Aviv, ni comment elle mettra en œuvre la « feuille de route en 20 points » du président américain, censée augmenter le volume d’aide à Ghaza. Pour l’heure, la famine orchestrée par l’occupant continue de ravager le territoire : la plupart des convois sont bloqués aux points de passage, les populations attendent des heures sous le feu pour récupérer quelques sacs de farine, et plusieurs civils ont été abattus par les soldats sionistes alors qu’ils tentaient de récupérer des denrées. Alors que la communauté internationale salue une « trêve fragile », les faits sur le terrain rappellent l’évidence : le siège, la faim et les bombardements se poursuivent, et le contrôle américain du dossier humanitaire ne semble pas, pour l’instant, alléger la souffrance d’un peuple pris en otage par la guerre et la politique.
M. Seghilani










































