Les forces de l’occupation israélienne ont poursuivi, hier, leur génocide contre la population de la bande de Ghaza qui a reçu à ce jour, plus de 18 000 tonnes d’explosifs, et qui a vécu, encore hier, sous un déluge de bombes, faisant plusieurs morts et blessés, alors que la répression sanglante s’est accentuée sur la Cisjordanie. En effet, hier à l’aube, les habitants du centre de la bande, le camp de réfugiés de Jabaliya, la région de Sheïkh Zayed et de Qleïbo au nord de Ghaza, le quartier de Tal al-Hawa, à l’ouest de l’enclave ont connu des bombardements intenses des forces de l’occupation faisant des dizaines de martyrs parmi les civils palestiniens et des dizaines de blessés. Des sources médicales de l’hôpital indonésien de Beit Lahia, au nord de Ghaza, ont annoncé l’arrivée de dizaines de martyrs et de blessés, suite aux bombardements continus des camps de Bureij et Nuseirat, ainsi que de la région de Zawaida. Les zones de Beït Lahia, Al-Atatra, le quartier d’Al-Zaytoun, Al-Shujaïya et le nord-ouest de Ghaza ont été également pris pour cible depuis la nuit de dimanche par des raids aériens qui se poursuivent toujours.
En Cisjordanie, plusieurs Palestiniens ont été tués également à l’aube, lors d’une nouvelle attaque de l’armée israélienne contre la ville de Jénine et son camp de réfugiés, au nord de la Cisjordanie, et dans le camp de Dheïsheh, au sud de Bethléem. À Jenine, les forces d’occupation ont dû battre en retraire après avoir subi des pertes importantes, selon les Brigades El-Qods opérant dans la région.
Dans la localité de Beïta, au sud de Naplouse, un citoyen a été blessé par balles réelles au pied, sa femme a été touchée par des éclats d’obus et leur fils a été arrêté lors de l’assaut des forces d’occupation israéliennes contre la région, selon des sources de sécurité.
Outre les assassinats, les forces de l’occupation israéliennes ont procédé également à l’arrestation de plus de 60 citoyens de plusieurs régions de Cisjordanie notamment à Ramallah (centre), Hébron, au sud de la Cisjordanie, El- Qods occupée, à Naplouse, Betlahéem, Tulkarem et à Qalqilya. À El- Qods occupée, un jeune palestinien a poignardé un policier israélien, et a pris son arme, avant qu’il ne tombe en martyrs sous les balles assassines d’un autre agent israélien. La police d’occupation et les forces de renseignement ont pris, par la suite, d’assaut le domicile du jeune palestinien assassiné sis dans la ville d’Al-Tur.
Déroute de Tsahal dans les combats au sol
S’agissant des combats au sol à Ghaza, notamment dans la partie la plus au nord, entre la mer et Beït Hanoun, l’armée israélienne tente depuis deux jours, de mener une opération militaire terrestre d’envergure, et de percer dans l’intention de détruire le mouvement de la résistance palestinienne, Hamas, à travers la destruction de son gigantesque réseau de tunnels, appelé également le métro de Ghaza, mais en vain. En effet, cette offensive a buté sur une résistance farouche des combattants palestiniens de différentes factions. L’armée de l’occupation a subi des pertes humaines et matérielles, selon la résistance palestinienne comme l’atteste cette vidéo montrant des chars israéliens détruits par des tirs de missiles palestiniens. Le mouvement Hamas dispose, à lui seul, d’environ 30 000 hommes, renforcés par des volontaires, en plus de ceux du Jihad Islamique qui se comptent également par milliers, et autres encore. Hier, la résistance a annoncé avoir pris pour cible la colonie de Nirim avec des obus de mortier et le ciblage du site de sécurité de Sarij, à l’est de Khan Yunès, avec des obus de mortier. Avant-hier, les combattants palestiniens ont annoncé le bombardement avec des obus de mortier de gros calibre d’un convoi de véhicules ennemis pénétrant dans la zone d’Al-Waha, au nord-ouest de Beït Lahia et à l’est de Ghaza également.
Selon les médias du gouvernement palestinien, l’armée d’occupation n’a réalisé aucun progrès réel dans les quartiers résidentiels de la bande de Ghaza comme elle essaie de le faire croire, niant toute présence de véhicules de l’armée d’occupation dans la rue Salah Eddine. « Ce qui s’est passé dans la rue Salah Eddine était l’incursion de quelques chars de l’armée d’occupation et d’un bulldozer de la région de Juhr al-Dik », ont-ils expliqué. Le porte-parole de l’armée d’occupation a annoncé, par ailleurs, que le bilan des militaires tués après l’attaque de Ghaza a atteint 312, et le nombre de prisonniers de guerre à 239, assurant que l’opération terrestre est complexe.
Aucun progrès sur la libération des prisonniers
La question des prisonniers constitue un vrai casse-tête pour le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou appelé à démissionner. Les familles et les proches des prisonniers israéliens, qui se sont constitués en groupe de pression, réclament la récupération des leurs avant tout engagement terrestre dans la bande de Ghaza. Pourtant et à se fier, aux médias israéliens, citant de hauts responsables, aucun progrès n’a été réalisé dans les négociations engagées sous la médiation du Qatar et de l’Égypte, assurant qu’aucune des initiatives avancées par les médiateurs ces derniers jours n’a abouti. Ces pourparlers indirects interviennent alors que les combats font encore rage entre l’occupant et la résistance palestinienne à Ghaza comme ailleurs en Cisjordanie. Selon un communiqué la Commission des affaires de détenus palestiniens, le nombre total d’arrestations en Cisjordanie s’élève à environ 1 680 personnes, dont 49 femmes (à noter que les données sur les arrestations de femmes incluent les femmes arrêtées dans les territoires occupés en 1948). Les données précises sur le nombre d’enfants incarcérés ne sont pas disponibles, affirme le texte qui assure, par ailleurs, que 80% de ces prisonniers ont été transférés en détention administrative, rappelant à l’occasion, l’assassinat en prison de deux détenus palestiniens à savoir Omar Daraghmeh et Arafat Hamdan.
Aides humanitaires toujours insuffisantes
Face à une situation humanitaire qui se dégrade de jour en jour à Ghaza, où 2,3 millions de civils sont privés d’eau, d’électricité, de nourriture, de carburant ainsi que de médicaments, les aides humanitaires entrant à Ghaza sont toujours minimes par rapport à la demande et aux besoins réels de la population. Dimanche, 33 camions d’aide humanitaire sont entrés à Ghaza, par le point de passage de Rafah à la frontière avec l’Égypte. Même si ce convoi reste pour l’heure le plus important à pénétrer dans le territoire palestinien, il demeure nettement inférieur aux besoins urgents et réels des Ghazaouis sous un total blocus depuis le 7 octobre. Au total, 117 camions d’aide humanitaire ont pu entrer dans l’enclave. 70 d’entre eux contiennent du matériel médical, 60 contenaient de la nourriture et des produits nutritionnels, et 13 camions de l’eau et des équipements sanitaires, selon OCHA. Insignifiant ! L’ONU estime qu’il faudrait 100 camions par jour pour subvenir aux besoins essentiels de la population gazaouie. De plus, les camions sont inspectés, avant d’arriver à Rafah, au point de passage de Nitzana entre Israël et l’Egypte, à environ 40 km de Rafah d’où la lenteur de l’opération pour répondre à un cas urgent. Avant le siège imposé par Israël, quelque 500 camions transportant de l’aide et d’autres marchandises entraient chaque jour dans la bande de Ghaza.
25 hôpitaux hors service dans la bande de Ghaza
Selon le ministère de Santé à Ghaza, l’agression israélienne en cours contre la bande de Ghaza a mis hors service 25 hôpitaux à Ghaza, et a ciblé 25 ambulances, tout en menaçant de bombardement les établissements de santé encore debout comme celui d’El-Qods. Le personnel refuse d’évacuer les lieux. Les forces de l’occupation ont opté alors pour une autre méthode consistant à tirer délibérément des roquettes aux abords immédiats de l’hôpital El-Qods pour forcer le personnel médical, les personnes déplacées et les patients à évacuer l’hôpital. En effet, le Croissant-Rouge palestinien a affirmé, avant-hier, que l’armée sioniste avait bombardé à plusieurs reprises les abords d’un de ses hôpitaux à Ghaza, provoquant des dégâts et mettant en péril les patients et les civils venus s’y réfugier qui sont de l’ordre de 14.000 personnes. Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé, dans le même contexte, que l’ordre d’évacuer l’hôpital d’El –Qods était « profondément préoccupant » et qu’il est impossible d’évacuer des hôpitaux remplis de patients sans mettre leur vie en danger. Outre le ciblage délibéré de ces hôpitaux, l’usage par les forces de l’occupation de bombes toxiques s’est également répercuté négativement sur la santé des patients. Cet état des lieux a été, d’ailleurs, confirmé par le directeur médical de l’hôpital turc, cité par des médias, affirmant que la situation a été, en effet, aggravée par l’arrivée de gaz toxiques et mortels à proximité de l’hôpital.
Médecins du monde : la situation s’aggrave de plus en plus
Pour le vice-président de l’ONG, de Médecins du monde, la situation humanitaire s’aggrave de plus en plus, assurant que ses équipes travaillent dans des conditions extrêmement difficiles, au même titre que les civils effectuant des amputations et des opérations chirurgicales sans anesthésiants comme il n’y a plus ou peu d’antalgiques. Encore, ajoute-t-il, outre les malades classiques pour lesquels des soins basiques sont difficiles à prodiguer, les hôpitaux sont dépassés avec un flot de blessés, et une mortalité importante.
Le médecin et chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques, a également fait état d’énormes pressions qu’ils subissent, lui et son équipe, pour évacuer deux hôpitaux de la ville de Gaza, ceux d’Al-Shifa et d’El-Qods. 14 000 personnes entre malades et blessées en plus des familles qui les accompagnent fuyant les bombardements sont comptabilisées rien que pour l’Hopital El-Qods, affirme le médecin, expliquant que déplacer des blessés et des malades sans préparation, sans capacités logistiques de convois sanitaires, est ultra compliqué de plus sous les bombardements. Il a, d’ailleurs, qualifié de pas « réaliste » la demande israélienne portant évacuation des hôpitaux tout comme, affirme-t-il encore, sa demande adressée à 500 000 personnes d’aller dans le sud de la bande de Ghaza, où l’aide n’est pas présente, assurant que le Croissant-Rouge de Ghaza a reçu dimanche une dizaine de camions. Insuffisant juge –t-il. Le bilan des agressions continues des forces d’occupation israéliennes contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie, depuis le 7 octobre, s’élève à 8 382 martyrs et plus de 23 000 blessés. 8 260 martyrs sont morts dans la bande de Ghaza et 122 martyrs en Cisjordanie, tandis que plus de 21 000 personnes ont été blessées dans la bande et environ 2 050 en Cisjordanie, détaille le rapport quotidien du ministère de la Santé, publié dimanche.
B. O.