Douze civils palestiniens ont perdu la vie et d’autres ont été blessés ce dimanche à la suite d’un bombardement visant une école pour déplacés dans le camp de réfugiés de Nusseïrat, au centre de la bande de Ghaza. Selon des sources, les avions israéliens ont ciblé une école de l’UNRWA qui abrite de nombreuses personnes déplacées, entraînant la mort de douze personnes, dont une majorité d’enfants et de femmes.
Au cours des dernières 24 heures, les forces israéliennes ont mené quatre attaques meurtrières contre des familles palestiniennes, faisant 141 morts et environ 400 blessés. Des civils ont été touchés lors des frappes aériennes et des bombardements d’artillerie sur diverses zones de la bande de Ghaza. Un correspondant a rapporté que les ambulanciers ont récupéré les corps de quatre martyrs après le bombardement d’une maison appartenant à la famille Hajji près du stade Yarmouk, à Ghaza. Les victimes ont été transférées à l’hôpital baptiste de la ville. Un autre corps a été retrouvé et quatre blessés ont été évacués suite à une attaque sur une maison de la famille Abu Youssef dans le quartier de Sheikh Radwan, tandis que cinq Palestiniens ont été blessés lors d’une frappe sur une maison de la famille Sharab à Khan Younès. Les équipes d’ambulance ont également récupéré le corps d’un martyr après le bombardement d’une maison de la famille Tuman à Nusseïrat, et les victimes ont été transportées à l’hôpital Al Awda. Hier, les forces israéliennes ont perpétré un massacre à Al-Mawasi, à Khan Younès, faisant 90 morts, principalement des femmes et des enfants, et 300 blessés. Le bilan des attaques dans le camp d’Al-Shati’, à Ghaza, a atteint 20 martyrs, après le ciblage d’une salle de prière près de la mosquée blanche. Depuis le 7 octobre, le bilan total des attaques israéliennes s’élève à 38 584 martyrs et 88 881 blessés, avec des milliers d’autres victimes toujours sous les décombres et inaccessibles aux équipes de secours.
Boucherie à Khan Younès
L’Agence des Nations unies pour l’emploi des réfugiés palestiniens (UNRWA) a signalé une forte odeur de sang autour du complexe médical Nasser à Khan Younès, suite au massacre de la zone d’Al-Mawasi à Khan Younès perpétré par l’armée d’occupation. Plus de 71 martyrs et de 289 blessés ont été déplorés. Les systèmes de ventilation sont hors d’usage en raison du manque d’électricité et de carburant. Scott Anderson, Coordonnateur adjoint des affaires humanitaires et Directeur adjoint de l’UNRWA à Ghaza, a fait cette déclaration après avoir visité le complexe médical de Nasser. Il a affirmé : « En visitant le complexe Nasser, j’ai été témoin de certaines des scènes les plus horribles que j’ai jamais vues au cours de mes neuf mois dans la région. » Anderson a décrit la situation du complexe, qui fonctionne au-delà de ses capacités, en indiquant qu’il a accueilli plus d’une centaine de cas graves, avec des patients soignés sur place et sans désinfectant. Il a également noté que « l’odeur du sang est omniprésente dans le complexe, tandis que les systèmes de ventilation ne fonctionnent pas en raison du manque d’électricité et de carburant. » En commentant l’horreur de ce qu’il a observé, le responsable des Nations Unies a déclaré avoir vu des enfants amputés, ainsi que d’autres paralysés et dans l’incapacité de recevoir les soins nécessaires.
Témoignage sur la catastrophe hydrique
Le citoyen Hussein Al-Masra’i se déplace entre les équipements de l’usine de dessalement d’eau où il travaille dans le nord de la bande de Ghaza, qui a cessé de fonctionner ces dernières heures en raison d’un manque de carburant. Al-Masra’i et ses collègues s’inquiètent des conditions des habitants et des personnes déplacées qui se retrouvent sans eau. La crise de l’eau dans le nord de Ghaza s’aggrave chaque jour, exacerbée par l’agression israélienne depuis le 7 octobre, qui a détruit de nombreuses infrastructures, y compris des réseaux d’eau et des usines de dessalement, tout en empêchant l’entrée de carburant et de fournitures essentielles. Des centaines de milliers de citoyens éprouvent de grandes difficultés à accéder à l’eau potable, devant parcourir de longues distances pour obtenir quelques litres. Les habitants rationnent leur consommation d’eau de peur de ne plus en recevoir. En mars dernier, une déclaration conjointe du Bureau central des statistiques et de l’Autorité de l’eau a révélé que la disponibilité totale d’eau à Ghaza était réduite de 10 à 20 % de son niveau d’avant l’agression, conditionnée par la disponibilité du carburant. Cette agression a eu des « effets catastrophiques » sur les infrastructures hydrauliques, entraînant la destruction de 40 % des réseaux d’eau et l’interruption des pompes principales. La part d’eau par habitant a chuté de 96,5 % durant le conflit, les habitants n’ayant accès qu’à 3 à 15 litres d’eau par jour.
Dans le gouvernorat de Ghaza, la situation est similaire. Hosni Muhanna, porte-parole de la municipalité, alerte sur une « soif intense » parmi les Palestiniens. Il indique que l’eau disponible est au mieux au quart de celle d’avant l’agression, ne couvrant que 40 % de la superficie de la ville. Muhanna souligne que cette crise résulte de la destruction des puits et des conduites d’eau depuis le début de la guerre. Il déclare que l’agression israélienne a provoqué des destructions massives, notamment 42 puits complètement détruits et environ 70 000 réseaux d’eau touchés. L’armée israélienne continue de cibler délibérément les réseaux d’eau, aggravant la situation. Lors de son opération militaire dans le quartier de Shujaiya, l’armée a causé des dégâts à quatre puits d’eau. Début juin, l’UNRWA avait averti des conséquences de l’arrêt des usines de dessalement, déclarant sur X que le manque de carburant avait entraîné la fermeture de plusieurs usines essentielles. Cette fermeture oblige les familles, y compris les enfants, à marcher longtemps pour aller chercher de l’eau.
M. Seghilani