Le largage aérien de l’aide humanitaire sur Ghaza s’est avéré « totalement inefficace » et « dangereux » pour les populations au sol, a affirmé le porte-parole de la défense civile à Ghaza, Mahmoud Bassal, plaidant pour la réouverture des points de passage terrestres pour permettre un acheminement sûr de l’aide vers l’enclave palestinienne, théâtre d’une sauvage agression sioniste.
«L’option choisie par la communauté internationale pour assurer à Ghaza un approvisionnement en aide n’est pas du tout une solution pour la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne. Le largage aérien est totalement inefficace et dangereux pour la population », a-t-il souligné. Il a fait savoir, à ce titre, que les opérations de largage aérien ont fait des victimes et provoqué des dégâts, détruisant ainsi les panneaux solaires installés sur le toit de l’hôpital « Al Ahly Al Maamadani », qui étaient nécessaires pour le fonctionnement de certains services. « Les largages aériens ont également provoqué la destruction de tout un immeuble au niveau de la côte », a-t-il ajouté. Le porte-parole de la Défense civile à Ghaza a plaidé, en ce sens, pour l’acheminement de l’aide humanitaire par les points d’entrée routiers et permettre ainsi l’envoi de quantités considérablement plus grandes d’aide humanitaire pour répondre efficacement aux besoins de la population. « Nous avons besoin d’environ 1000 camions d’aide alimentaire entrant quotidiennement dans Ghaza », a-t-il estimé, précisant que le Nord de Ghaza a besoin, à lui seul, de 200 camions d’aide. « Le volume d’aide entrant dans les zones du nord de Ghaza n’est pas suffisant pour répondre aux besoins de la population, ce qui explique la hausse des cas de décès, notamment chez les enfants », a-t-il déploré. Selon le porte-parole de la Défense civile, la famine menace plus de 700 000 personnes au Nord de Ghaza, privé d’électricité, de gaz et des produits alimentaires de base et où l’accès humanitaire est pratiquement impossible.
La famine sévit à Ghaza
Un habitant sur deux dans la bande de Ghaza connaît une situation alimentaire catastrophique, en particulier dans le nord où la famine sévira d’ici le mois de mai en l’absence de mesures « urgentes », ont prévenu les agences spécialisées de l’ONU. Plus de 1,1 million de Gazaouis sont confrontés, en effet, à « une situation de faim catastrophique », proche de la famine, « le nombre le plus élevé jamais enregistré » par l’ONU, qui se base sur le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) publié lundi. « Sans changements dans l’accès à l’aide humanitaire, la famine arrive » dans le nord, confirme la directrice générale adjointe de la FAO, Berth Bechdol, « Il est possible qu’elle sévisse déjà dans le nord, mais nous n’avons toujours pas été en mesure de le vérifier », faute d’accès aux territoires concernés. Le PAM estime que dans le nord du territoire, un enfant sur trois souffre de malnutrition et « la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans progresse à un rythme record ». Selon Hiba Tibi, directrice de l’ONG CARE en Cisjordanie et à Ghaza, « le personnel médical voit des enfants s’amaigrir au fil des jours, des enfants qui peuvent à peine parler et marcher à cause de la faim ».
« L’entité sioniste veut poursuivre son génocide loin des témoins »
La rapporteuse spéciale des Nations-unies sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a affirmé que l’acharnement de l’entité sioniste contre les rapporteurs onusiens, en les empêchant notamment de se rendre à Ghaza, est motivé par « sa volonté de poursuivre son génocide à huis clos et loin des témoins ».
« L’entité sioniste ne veut pas de témoins du génocide à Ghaza », a écrit Albanese hier dans un message sur son compte X, en guise de commentaire au refus de l’entité sioniste de permettre au Commissaire général des Nations unies pour les secours et Agence de Travaux Publics pour les Réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, d’entrer dans la bande de Ghaza. « Les conditions créées par l’homme qui font que le plus grand nombre de personnes jamais confrontées à la famine, ainsi que les massacres, les dommages continus et la création de conditions qui détruisent les vies de l’humanité, ont un nom : génocide », a-t-elle ajouté.
Lundi, Philippe Lazzarini, a indiqué que l’entité sioniste lui avait interdit d’entrer dans la bande de Ghaza, où les Nations unies ont mis en garde contre une famine imminente après plus de cinq mois d’agressions sionistes dévastatrices. Philippe Lazzarini a déclaré à des journalistes au Caire, au côté du chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, avoir « prévu d’aller à Rafah » via le poste-frontière entre l’Égypte et la bande de Ghaza, lundi, mais, il a été « informé que (son) entrée n’était pas autorisée ».
Ania Nch