L’armée de l’occupation israélienne a encore intensifié, hier, ses bombardements aveugles contre la population de la bande de Ghaza faisant plusieurs morts et blessés alors que la répression sanglante s’est encore accrue sur les habitants de la Cisjordanie théâtre d’affrontements entre les deux parties depuis plusieurs jours déjà. De Nombreux palestiniens sont également tombés en martyrs dans les différentes régions de cette partie palestinienne en cette 23ème journée consécutive d’agression israélienne sans relâche et dans l’impunité totale.
Hier dimanche, le réseau des communications et d’internet était revenu dans les régions du centre et du sud de cette enclave après avoir été coupé vendredi dans une tentative d’isoler Ghaza alors que l’agression a redoublé de férocité.
Le monde pourrait désormais voir l’ampleur des massacres commis par l’occupation au cours des deux dernières nuits. Vendredi la bande de Ghaza était complètement coupée du monde. Hier encore, la journée était douloureuse. Des dizaines de Palestiniens ont été tués ainsi que des centaines d’autres ont été blessés lors des frappes aériennes israéliennes visant le camp de réfugiés d’AL-Shati’ à l’ouest de Ghaza, et celui de Jabaliya, ainsi que les quartiers Tal Al-Hawa, Al-Zaytoun au sud-est de la ville, Al-Toffah à l’est de la ville, hujja’yia à l’est de la ville, a rapporté l’agence de presse palestinienne WAFA.
Les avions d’occupation ont également bombardé des maisons dans les camps de Bureij et Nuseirat et la ville de Deir al-Balah, au centre de la bande de Ghaza, faisant des martyrs et des blessés, dont un certain nombre sont toujours coincés sous les décombres, selon la même source.
À Khan Younis et à Rafah, environ 57 citoyens, dont la majorité étaient des déplacés, ont été tués après que les avions militaires ont détruit des maisons.
En Cisjordanie, plusieurs palestiniens ont été également abattus et d’autres blessés dans de violents affrontements entre les résidents palestiniens et les militaires d’occupation israéliens, qui ont tiré à balles réelles notamment à Beit Rima, située au nord-ouest de Ramallah, et à Tubas, au nord de la Cisjordanie.
Selon la Commission des affaires des détenus et ex-détenus et le Club des détenus, plus de 1 590 Palestiniens ont été également arrêtés depuis le début de l’agression de l’occupation le 7 octobre.
Menace sur l’hôpital El-Qods
Alors que le système de santé à Ghaza s’est déjà effondré, l’occupant sioniste ordonne l’évacuation immédiate de l’hôpital El-Qods qui pourrait être bombardé. « Nous avons reçu une menace des forces d’occupation d’évacuer immédiatement l’hôpital El-Qods à Ghaza car elles le bombarderaient », a déclaré le Croissant-Rouge palestinien, tout en mettant en garde contre un désastre si les organisations internationales n’interviennent pas pour arrêter le projet de bombardement de cet établissement hospitalier. Il est très difficile d’évacuer l’hôpital El-Qods car il y a des dizaines de blessés, et 14 000 de déplacés. En l’absence du carburant pour faire fonctionner les générateurs, et le blocus total en médicaments, le système de santé à Ghaza s’est totalement effondré depuis plusieurs jours déjà ne pouvant venir en aide à ces milliers de blessés qui affluent chaque jour. L’Organisation mondiale de la santé OMS a exprimé, de son côté, ses inquiétudes après la menace israélienne. Le Bureau des martyrs, prisonniers et blessés du Front populaire de libération de la Palestine a dénoncé l’escalade des agressions contre les prisonniers depuis le 7 octobre, faisant état de l’existence d’une « décision systématique » de l’administration pénitentiaire pour assassiner les prisonniers, en adoptant des mesures abusives, comme en les privant de la nourriture de l’eau, de l’électricité, de visite familiale et de voir leurs avocats en plus des agressions physiques, dénonçant à l’occasion, le silence des institutions des droits de l’Homme, humanitaires et internationales.
Les brigades du mouvement Fatah en action
En réponse aux crimes de l’occupation et de ses colons, la résistance palestinienne défend bec et angle ses territoires à Ghaza comme en Cisjordanie. Les brigades des martyrs d’Al-Aqsa branche armée du mouvement Fatah, a annoncé, hier, avoir effectué plusieurs opérations sur les points de contrôle israéliens et ses positions militaires en Cisjordanie. A Sufa, à l’est de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, les combattants de la résistance ont pris en embuscade une force d’infanterie israélienne qui s’est retirée après de violents affrontements qui ont duré 3 heures. Dans le nord de la bande de Ghaza, un officier de l’armée israélienne a été grièvement blessé suite à l’explosion d’une bombe, tandis qu’un autre soldat a été blessé lors d’un affrontement avec des membres de la résistance palestinienne.
Dans une déclaration à partir du Liban, le chef du mouvement Hamas, Ghazi Hamad, a confirmé que les Brigades Al-Qassam ont réussi à repousser une force de l’armée israélienne qui tentait d’avancer sur le territoire de Ghaza. Les forces de l’occupation ont subi, selon la même source, de lourdes pertes humaines et matérielles.
Le dirigeant du mouvement Hamas a appelé, par ailleurs, à la mise en œuvre immédiate de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, qualifiant la résolution de victoire pour Ghaza, et à l’ouverture du passage de Rafah pour l’entrée de l’aide humanitaire. Ghazi Hamad a également appelé les pays qui entretiennent des relations avec l’entité israélienne à expulser leurs ambassadeurs. Au nord-ouest de Beit Lahia, les Brigades Al-Qassam ont également surpris les forces israéliennes en s’infiltrant derrière les lignes israéliennes avant de s’engager dans des affrontements avec les forces sionistes. La Douzième chaîne israélienne a déclaré, de son côté, que les forces de l’armée israélienne déployées dans le nord de la bande de Ghaza avaient été attaquées par des combattants palestiniens.
Les brigades El-Qods, l’aile armée du mouvement du jihad islamique ont arrosé de missiles et de mortiers des véhicules ennemis des forces de l’occupation dans l’extrême nord-ouest de la bande.
Des aides humanitaires au compte-goutte
« Il est inacceptable que les civils n’aient aucun endroit sûr où aller à Ghaza au milieu des bombardements massifs, et qu’avec le siège militaire en place, aucune réponse humanitaire adéquate n’est actuellement possible. Il s’agit d’un échec catastrophique que le monde ne doit pas tolérer », a déclaré dans la nuit de samedi à dimanche, Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Mirjana Spoljaric. Le sud de l’enclave palestinienne, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils n’est pas épargné par les frappes israéliennes. Des milliers de Palestiniens ont d’ailleurs repris le chemin du nord, faute d’abris et d’aide dans le sud, selon l’ONU.
De son côté, le directeur des affaires de l’UNRWA dans la bande de Ghaza, Thomas White, a estimé que le système actuel des convois est voué à l’échec avec notamment très peu de camions, des processus lents, des inspections strictes, des approvisionnements non conformes aux besoins en plus de l’interdiction continue du carburant. « Tout cela est une recette pour un système en faillite », a-t-il dit. «Les besoins de la population sont énormes, ne serait-ce que pour les moyens de survie de base, alors que l’aide que nous recevons est maigre et incohérente » a-t-il ajouté. Selon l’ONU, 84 camions d’aide sont arrivés dans Ghaza via l’Égypte depuis huit jours. L’Onu estime à 100 camions par jour pour pouvoir répondre aux besoins des Ghazaouis. Dans ce registre, le ministère palestinien de la Santé a averti que (UNRWA), plus grand fournisseur d’aide humanitaire à Ghaza, a presque épuisé ses réserves de carburant et a commencé à réduire considérablement ses opérations.
« Le système humanitaire international n’est même pas en mesure d’introduire du carburant dans la bande de Ghaza, indispensable pour les hôpitaux et pour sauver la vie des civils », a déclaré pour sa part, le sous-directeur de la recherche au Centre palestinien des droits de l’Homme (PCHR), Yasser Abdelghafour, tout en condamnant le génocide israélien notamment à Ghaza.
« La situation à Ghaza devient de plus en plus désespérée d’heure en heure. Je regrette qu’au lieu d’une pause humanitaire cruellement nécessaire, soutenue par la communauté internationale, (l’entité sioniste) ait intensifié ses opérations militaires », a déclaré M. Guterres lors d’une visite au Népal, avant d’appeler une nouvelle fois un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ».
Plus de 8 000 morts depuis le 7 octobre
Le bilan des victimes de l’agression israélienne s’est alourdi à 8069 et plus de 20 000 blessés. 7955 civils palestiniens sont tombés en martyr dans la bande de Ghaza, et 114autres en Cisjordanie occupée, tandis que plus de 20 000 citoyens sont grièvement blessés dans la bande et environ 2000 ont été blessés en Cisjordanie, détaille le rapport du ministère de la Santé qui a également souligné que 73% des martyrs dans la bande de Ghaza sont des enfants, des femmes et des personnes âgées.
Par ailleurs, le ministère palestinien de l’Education et de l’Enseignement, a fait savoir que 2 000 étudiants et plus de 70 parmi le personnel éducatif ont été tués depuis le début de l’agression israélienne.
B. O.