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GHAZA ASPHYXIÉE : Le PAM dénonce le blocus et exige l’ouverture immédiate de tous les points de passage

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Le cri d’alarme du Programme alimentaire mondial (PAM) résonne comme une accusation directe contre l’occupation sioniste et ses complices. Alors que la faim ravage Ghaza, le PAM, organe des Nations unies, appelle à l’ouverture totale des points de passage afin de permettre l’acheminement d’une aide humanitaire bloquée depuis des mois par le blocus sioniste un blocus qui constitue l’un des instruments les plus implacables du siège et de la punition collective imposée à plus de deux millions d’êtres humains.
La porte-parole du PAM, Abir Atifa, a déclaré mardi que « trois semaines et demie après le cessez-le-feu, nous avons réussi à distribuer des colis alimentaires à près d’un million de personnes dans l’ensemble du territoire ». Mais cette avancée reste dérisoire face à l’ampleur du désastre. « Il faut ouvrir davantage de passages et élargir l’accès humanitaire », a-t-elle martelé, rappelant que les convois d’aide sont continuellement entravés, contrôlés, voire refoulés par l’armée sioniste. Le PAM gère actuellement 44 centres de distribution à Ghaza, sur les 145 qu’il devrait pouvoir faire fonctionner. Le reste est paralysé par les restrictions imposées par Tel-Aviv. L’ONU parle désormais d’une situation « catastrophique » : des familles entières survivent avec moins d’un repas par jour, les enfants dépérissent, les hôpitaux sont à l’arrêt, et les rares camions d’aide qui parviennent à entrer ne suffisent même pas à couvrir 10 % des besoins quotidiens de la population. Depuis plus de dix-huit ans, Ghaza vit sous un blocus total maritime, terrestre et aérien transformé par Israël en instrument d’anéantissement. Ce siège, toléré voire soutenu par les puissances occidentales, a plongé le territoire dans une famine organisée. L’eau potable, les médicaments, le carburant et l’électricité sont systématiquement rationnés. Les infrastructures civiles, les boulangeries, les écoles et les hôpitaux sont ciblés, puis privés de matériaux pour être reconstruits. Les capitales occidentales, qui prétendent défendre les droits humains, gardent le silence. Washington, Londres, Paris et Berlin se contentent de discours humanitaires tout en continuant de livrer des armes et d’opposer leur veto à toute sanction réelle contre l’occupation. Pendant que les ONG se battent pour nourrir les enfants de Ghaza, ces gouvernements assurent la survie politique et militaire d’un régime d’apartheid.

Rejet de toute force étrangère sous tutelle
Face à ces manœuvres, la résistance palestinienne réaffirme son refus de voir une force militaire internationale se substituer à « l’armée de l’occupation » dans Ghaza. Moussa Abou Marzouk, dirigeant du mouvement, a dénoncé les projets occidentaux visant à installer une administration sécuritaire sous tutelle étrangère. « Ghaza n’a pas besoin d’un nouveau mandat ni d’une occupation déguisée », a-t-il déclaré, tout en confirmant que le mouvement avait accepté que l’administration civile soit confiée à un ministre relevant de l’Autorité palestinienne, dans l’intérêt du peuple palestinien. Selon le site américain Axios, Washington œuvre en secret à la création d’une « force internationale de sécurité » incluant une nouvelle police palestinienne et des contingents de pays arabes et musulmans. Derrière le discours humanitaire, se dessine une tentative de réoccupation politique, sous couvert d’ordre et de stabilité.

Le blocus de la mort continue
Sur le terrain, les crimes se poursuivent. Mercredi, les forces sionistes ont remis les dépouilles de quinze Palestiniens dans le cadre d’un nouvel échange, selon l’agence Safa. Ces corps, livrés à l’hôpital Nasser de Khan Younès, viennent s’ajouter aux 285 dépouilles restituées depuis le début de la trêve. La veille, les Brigades Al-Qassam avaient remis la dépouille d’un Israélien via la Croix Rouge, illustrant que même dans la mort, l’occupation continue à contrôler les échanges humains. Malgré la prétendue trêve, les bombardements se poursuivent : les zones orientales de Khan Younès ont été visées, et Rafah continue d’être rasée quartier par quartier. Les hôpitaux déjà débordés reçoivent chaque jour de nouveaux blessés, tandis que les ambulances ne peuvent atteindre de nombreuses zones ensevelies sous les ruines. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, le nombre de victimes du génocide sioniste depuis le 7 octobre 2023 s’élève à 68 875 martyrs et 170 679 blessés, majoritairement des femmes et des enfants. Au cours des dernières 24 heures, 3 Palestiniens ont été tués et 2 blessés, mais de nombreux corps restent encore sous les décombres. Depuis le début du cessez-le-feu, 241 Palestiniens ont été assassinés et 609 blessés, tandis que 513 corps ont été extraits des ruines. Ce chiffre, effroyable, ne traduit pas seulement la violence militaire, mais l’intention d’anéantissement. Depuis deux ans, Ghaza est la cible d’une extermination lente — par les bombes, la faim et l’effacement. En dépit des ordres de la Cour internationale de Justice, Israël poursuit son entreprise de mort, protégé par le mutisme de ceux qui, ailleurs, prétendent incarner la civilisation et les droits humains. L’histoire retiendra que, face à ce siège inhumain, le monde libre s’est tu. Que des institutions créées pour protéger les peuples ont laissé mourir un territoire entier. Et que Ghaza, encerclée mais debout, reste le miroir tragique d’un ordre mondial gangrené par la complicité et le double standard.
M. Seghilani

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