Accueil ACTUALITÉ GHAZA : 71 266 Palestiniens tués 

GHAZA : 71 266 Palestiniens tués 

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Le bilan macabre à Ghaza ne cesse de s’alourdir. 71 266 Palestiniens ont été tués et 171 222 autres blessés dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023, selon des sources médicales locales. Plus de 70 % des victimes sont des femmes et des enfants. Malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu le 11 octobre, la mort continue de frapper : 414 personnes ont été tuées et 1 145 blessées depuis cette date, tandis que des centaines de corps restent encore sous les décombres ou inaccessibles aux équipes de secours.

À cette hécatombe s’ajoute désormais une autre forme de mort, plus silencieuse, moins spectaculaire, mais tout aussi meurtrière : le froid. Au moins 17 Palestiniens sont morts directement à cause des intempéries hivernales, parmi eux plusieurs nourrissons et jeunes enfants. À Ghaza, l’hiver n’est plus une fatalité climatique. Il est devenu une arme. Sous des tentes de fortune en nylon usé, déchiré et inondé par la pluie, des dizaines de milliers de familles affrontent des nuits glaciales sans chauffage, sans vêtements secs et sans protection minimale. Les hôpitaux, déjà ravagés par les frappes de l’armée d’occupation, manquent de carburant, d’électricité, de médicaments et même de moyens de chauffage pour les nouveau-nés et les patients vulnérables. Des personnes âgées succombent dans le silence, des malades meurent faute de soins, et des enfants ne survivent pas à l’hypothermie. Les parents ne dorment plus. La nuit, ils restent éveillés, serrant leurs enfants contre eux pour leur transmettre un peu de chaleur humaine, vérifiant sans cesse qu’ils respirent encore. À Ghaza, survivre à l’hiver n’est plus une question de confort, mais un acte de résistance quotidienne face à un siège total. Le cessez-le-feu n’a pas levé cette réalité. Il a suspendu partiellement les bombardements, mais il n’a pas mis fin au blocus. Les points de passage restent fermés ou sévèrement restreints. L’aide humanitaire arrive au compte-gouttes, quand elle n’est pas bloquée. Les camions promis n’entrent pas. Les tentes manquent. Les abris préfabriqués sont largement insuffisants. Même le lait infantile est interdit d’entrée, tandis que les équipements de communication, eux, circulent sans entrave. Les organisations humanitaires multiplient les alertes. L’Organisation mondiale de la santé signale une forte hausse des infections respiratoires aiguës. L’UNICEF parle d’une situation « extrêmement critique » pour les enfants. Médecins sans Frontières évoque des morts évitables, directement liées au froid et à l’absence de conditions de vie minimales. L’UNRWA avertit que des centaines de milliers de personnes sont exposées à l’hypothermie et aux inondations. Tout est documenté, chiffré, vérifié. Et pourtant, l’inaction persiste. Dans ce contexte de ruines et de détresse, la parole du pape Léon XIV a brièvement rompu le silence international. Lors de son message de Noël, il a déclaré penser aux « tentes de Ghaza, exposées depuis des semaines à la pluie, au vent et au froid ». Une phrase sobre, presque dépouillée, qui souligne par contraste l’indigence morale des grandes puissances et l’indifférence calculée d’une communauté internationale devenue spectatrice. Pendant que Ghaza grelotte et meurt de froid, l’entité israélienne poursuit sa politique du fait accompli ailleurs. En Cisjordanie occupée, de nouvelles colonies sont approuvées ou légalisées, consolidant une colonisation illégale au regard du droit international. 

Quatorze pays ont appelé à l’arrêt de cette expansion

 L’entité israélienne a rejeté cet appel, le qualifiant de « moralement répréhensible ». Le message est limpide : ni les appels diplomatiques, ni les résolutions, ni les protestations ne freinent une stratégie fondée sur l’impunité. Cette impunité s’exprime également par la poursuite des attaques malgré le cessez-le-feu. Lundi, trois Palestiniens ont été blessés lors d’une frappe israélienne à l’ouest du camp de Jabalia, dans une zone pourtant évacuée par l’armée dans le cadre de l’accord. D’autres bombardements ont touché les zones orientales d’Al-Bureïj, de Rafah et de Ghaza-ville, sans que la nature des cibles ne soit précisée. Parallèlement, un nouveau rapport du Centre euro-méditerranéen pour les droits de l’homme a révélé les conclusions d’une enquête approfondie sur un massacre commis à Rafah en février 2024. Quinze civils, dont treize enfants et une femme, membres de la famille Abou Nahl, ont été tués lors d’une frappe aérienne sans avertissement préalable, dans un lieu strictement civil où ils s’étaient réfugiés après leur déplacement forcé. L’enquête conclut à l’absence totale de nécessité militaire et souligne que l’armée israélienne n’a fourni aucune justification officielle à ce jour. À Ghaza, le froid qui tue n’est pas un accident. Il est la conséquence directe d’un siège, d’une politique et d’un silence international devenu complice. Mourir de faim, de froid ou faute de soins n’est pas une tragédie naturelle : c’est le prolongement d’un génocide méthodiquement programmé, perpétré sous les yeux d’un monde qui sait, qui voit, et qui choisit de ne pas agir.

M. S.

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