Au terme d’un premier procès historique sur le génocide rwandais, l’ex-capitaine rwandais Pascal Simbikangwa a été déclaré coupable de «crime de génocide» et de «complicité de crime contre l’humanité». Il écope de 25 ans de prison. Il a été déclaré coupable de «crime de génocide» et de «complicité de crime contre l’humanité».
À quelques jours du vingtième anniversaire du génocide rwandais, l’un des plus grands crimes contre l’humanité du XXe siècle, la cour d’assises de Paris a rendu, vendredi 14 mars, son verdict dans le procès historique de Pascal Simbikangwa, le premier Rwandais à être jugé en France pour son implication dans le massacre de 800 000 Tutsis et Hutus modérés entre avril et juillet 1994. L’accusation avait requis la perpétuité contre un «donneur d’ordre», un «génocidaire négationniste». La défense, elle, avait fustigé un «procès en sorcellerie» construit sur des faux témoignages et dans un but «politique».
Les avocats de Pascal Simbikangwa, Fabrice Epstein et Alexandra Bourgeot, avaient mis en lumière les témoignages les moins fiables pour jeter le doute sur le procès. Âgé aujourd’hui de 54 ans, cloué dans un fauteuil roulant depuis un accident en 1986, Simbikangwa a nié en bloc pendant ces cinq semaines de procès les accusations génocidaires le visant, allant même jusqu’à se considérer comme un «Juste». «Depuis 20 ans, le TPIR [Tribunal pénal international pour le Rwanda, NDLR] n’a rien sur moi. Depuis six ans, la justice de France n’a rien sur moi», avait-il une dernière fois déclaré avant que les jurés ne partent délibérer. L’avocat général Bruno Sturlese avait demandé la requalification des poursuites contre Simbikangwa pour que ce dernier soit déclaré coupable de «crimes de génocide» alors qu’il était entré dans le box pour «complicité de génocide».