Malgré la crise qui affecte les relations diplomatiques entre les deux pays, l’Algérie est, en octobre, à la première place des fournisseurs de gaz naturel de l’Espagne. L’Algérie a commencé à occuper cette position en septembre dernier.
À cette date, les États-Unis, qui étaient devenus le premier fournisseur de l’Espagne, depuis janvier 2022, sont passés en seconde position. Ce sont les statistiques publiées par des médias espagnols qui l’attestent. Selon ces sources, relayées par les médias, le gaz algérien a constitué, en octobre, 21,2% de l’ensemble des importations gazières de l’Espagne. Pour septembre, les données du bulletin statistique Enagás indiquent que la consommation de gaz naturel de l’Algérie a atteint 25,4 % de l’offre totale, une partie étant arrivée par gazoduc (Medgaz), et une autre par méthanier (GNL). Les approvisionnements en gaz algérien de l’Espagne ont subi les contrecoups de la crise diplomatique entre les deux pays. Alors que, dans le domaine de l’énergie, les relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne étaient excellentes et appelées à s’étendre, faisant de l’Espagne un grand hub gazier pour l’Europe, il y a eu le revirement brusque et injustifié du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, sur la question du Sahara occidental. Ce revirement, perçu comme geste hostile par Alger, a entraîné la décision annoncée le 8 juin (le même jour), par l’Algérie, de la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne. «Une très mauvaise nouvelle pour l’Espagne», avaient alors commenté des représentants de la classe politique et de la société civile, espagnoles, qui craignaient à juste titre les retombées négatives de cette décision pour l’économie espagnole. Au début du mois dernier, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et le groupe énergétique espagnol Naturgy ont signé, à Alger, un accord relatif aux contrats de vente et d’achat de gaz naturel liant les deux sociétés à travers le gazoduc Medgaz. Sonatrach et son partenaire Naturgy ont convenu de réviser les prix des contrats de fourniture de gaz à long terme existants à la lumière de l’évolution du marché, assurant ainsi l’équilibre de leurs contrats sur une base gagnant-gagnant.
L’Algérie est déjà premier fournisseur de l’Italie en gaz avec 17,8 milliards de m3 de gaz livrés. Vers l’Italie, pays avec lequel l’Algérie entretient des relations privilégiées, l’approvisionnement en gaz sera augmenté à plus de 25 milliards de m3 d’ici la fin de l’année. Avec les augmentations de production de gaz, et les dernières découvertes de Sonatrach, l’Algérie renforcera encore sa position de premier fournisseur de gaz de l’Italie. Il y a un mois, le groupe Sonatrach a annoncé la mise en production de deux champs gaziers dans le bassin de Berkine (wilaya de Ouargla), dans le cadre du premier contrat signé avec l’entreprise italienne « Eni » sous l’égide de la nouvelle loi sur les hydrocarbures 19-13. Cette nouvelle réalisation permet d’atteindre une production journalière de 1 million de mètre cubes de gaz et 4 000 barils de liquides associés, et il est prévu que cette capacité de production soit augmentée à hauteur de 2 millions de mètres cubes à la fin de cette année. Selon Sonatrach, ces quantités supplémentaires, additionnées aux quantités produites par les deux champs de Berkine-Nord, entrés en production en juillet 2022, augmentent les volumes de gaz produits par l’association Sonatrach-Eni et participent à l’accroissement des exportations de gaz algérien destinées au marché européen.
M. R.