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Gaz de schiste, c’est parti !

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L’Algérie enjambe une nouvelle étape dans l’exploitation du gaz de schiste. Bravant les risques que peut engendrer le forage pour l’exploitation de cette énergie, aussi bien sur l’environnement que sur la nappe albienne, Sonatrach emboîte le pas et concrétise l’un de ses objectifs. En effet, l’entreprise a achevé, au cours de la semaine écoulée, les opérations de forage et de compression du gaz de schiste, effectuées dans le puits-pilote d’Ahnet (In-Salah), a déclaré, jeudi, son P-DG par intérim, Saïd Sahnoun. «Nous avons déjà terminé, au cours de cette semaine, le forage et la compression, et nous nous apprêtons à tester ce puits-pilote afin de vérifier certains paramètres qui déterminent ses capacités d’exploitation commerciale», a-t-il souligné en marge du forum algéro-britannique sur le commerce et l’investissement, tenu à Londres. L’événement représente une réalisation de taille pour les responsables de cette entreprise, ainsi que le gouvernement qui a, pour rappel, conditionné la retenue des projets par la protection de l’environnement et des nappes albiennes. L’exploitation du gaz de schiste représente, selon Saïd Sahnoun, un axe de développement que Sonatrach a retenu de manière résolue, est un potentiel de croissance à ne pas négliger. Il estime que cela permettra à Sonatrach d’assurer, avec un niveau nettement plus élevé, la sécurité énergétique du pays, et de continuer à assurer ses projets de développement. Cependant, des spécialistes mettent en garde contre l’exploitation irrationnel dudit gaz, eu égard au retombées négatives qu’elle peut engendrer, aussi bien sur l’environnement que sur les nappes albiennes. D’autres jugent que le projet, qui nécessite l’utilisation d’énormes quantités d’eau, exige des moyens technologiques sûrs, pour éviter l’utilisation des produits chimiques remontant en surface, et menaçant, ainsi, l’environnement et la santé humaine. Les observateurs soulignent encore le risque de nuire, en cas d’exploitation irrationnelle, à la santé des pays voisins, avec qui l’Algérie partage les mêmes réseaux d’eaux, souterrains. Pour rappel, l’exploitation commerciale du gaz de schiste algérien est prévue pour l’année 2022 avec une production avoisinant les 20 milliards de m3. Sonatrach prévoit le renforcement de ses capacités de production de gaz de schiste grâce à l’intensification des investissements dans ce domaine pour atteindre les 30 milliards de m3 à l’horizon 2025-2027. Selon Saïd Sahnoun, des efforts soutenus ont été consacrés, ces dernières années, pour évaluer le potentiel en hydrocarbures non conventionnels, à travers particulièrement la coopération avec des compagnies internationales, spécialisées dans ce domaine. Il avait souligné que les efforts de l’Algérie pour développer son potentiel des hydrocarbures non conventionnels visaient la sécurisation de l’approvisionnement du marché national et la satisfaction de ses engagements en tant que fournisseur fiable du marché européen. Les premières indications disponibles laissent entrevoir des capacités nationales, appréciables en gaz et huile de schiste, ainsi que des perspectives prometteuses en terme de quantités récupérables, avait précisé le Conseil des ministres lors de sa réunion, en mai dernier, sous la présidence du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika. Pour confirmer le potentiel commercial de ces ressources, l’Algérie a besoin de mener un programme de forage de 11 puits, étalés sur une période allant de 7 à 13 ans.
Salim Nasri

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