Pour réaliser ses ambitions industrielles, l’Algérie, pays riche en ressources minérales entre or, fer, zinc, cuivre, phosphates et autres, a engagé plusieurs grands projets miniers pour atteindre ses objectifs notamment la diversification de son économie. Le projet de Gara Djebilet au sud du pays, celui de phosphate à Tébessa, dans l’est du pays, destiné à l’exportation d’engrais et celui de Béjaïa, un gisement de plomb et de zinc sont peut-être les projets phares dans ce secteur.
Ainsi et dans le cadre de la politique de l’État visant à relancer le secteur des mines pour diversifier l’économie nationale et stimuler l’industrialisation, comme souhaité par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab, et le président du Conseil national économique, social et environnemental, Bouchenak Khelladi Sidi Mohammed, ont convenu lors d’une réunion de coordination tenue au siège du ministère de créer une commission conjointe chargée de contrôler et d’évaluer la mise en œuvre des mesures prises afin de développer l’activité minière en Algérie. « Il a été décidé de renforcer la coopération et d’intensifier les concertations entre le ministère de l’Energie et le CNESE pour assurer la bonne mise en œuvre des différentes initiatives, à travers la création d’une commission conjointe chargée de contrôler et d’évaluer les mesures décidées », indique le communiqué du ministère. Au cours de cette rencontre les deux parties ont examiné les voies et moyens permettant l’encouragement de l’investissement dans le secteur minier, conformément aux objectifs nationaux. Cette réunion s’est déroulée en présence de cadres du ministère et du CNESE.
Lors d’un Conseil des ministres tenu fin novembre, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné d’associer les spécialistes et experts en prévision de l’ouverture de cette activité minière à l’opérateur algérien, d’autant que le pays connait une dynamique dans le nouveau tissu industriel et est en mesure d’exploiter cette richesse et d’augmenter sa rentabilité dans le cadre du processus du développement national.
Gara Djebilet comme fer de lance
Au cours de sa visite de travail et d’inspection effectuée le 30 novembre dernier dans la wilaya de Tindouf, le chef de l’État a procédé, à la pose de la première pierre du projet de réalisation d’une usine de traitement primaire du minerai de fer extrait de la mine de Gara Djebilet. Cette usine s’inscrit dans le cadre de la valorisation et de l’exploitation de la mine, une des plus grandes au monde en termes de réserves avec près de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer et une capacité de production de 2 à 3 millions de tonnes/an dans une première étape (2022-2025).
L’opération de traitement primaire du minerai de fer consiste en le concassage et le raffinage de la matière première, la séparation sèche, puis le stockage et le transport. Les études relatives à ce projet ont permis la mise au point d’un procédé innovant pour la production d’un concentré de minerai « commercialisable au niveau local qu’international », selon les explications données. L’activité de valorisation et d’exploitation de la mine, lancée depuis plus d’un an, se déroule au niveau de la région ouest du gisement qui renferme des réserves estimées à 1,7 milliard de tonnes, soit plus de la moitié des réserves globales. Le potentiel minier devra atteindre, à compter de 2026 et à l’horizon 2040, entre 40 et 50 millions de tonnes/an avec la mise en service de la ligne ferroviaire Gara Djebilet-Béchar qui s’étend sur un linéaire de 950 km.
Les activités de développement et d’exploitation du projet minier structurant et stratégique permettront, quant à elles, la création d’une grande dynamique économique, non seulement dans la région sud-ouest du pays mais à travers l’ensemble du territoire national, étant de nature à développer le secteur national minier et à accélérer la démarche de diversification de l’économie et de promotion des exportations hors hydrocarbures. L’exploitation de ce gisement, qui s’inscrit dans le cadre de la politique de l’État visant à relancer le secteur des mines pour diversifier l’économie nationale et stimuler l’industrialisation, sera supervisée par l’Entreprise nationale de fer et d’acier (FERAAL) relevant de la Société nationale de recherches et d’exploitation minières (SONAREM) en partenariat avec le consortium chinois (CMH).
B. O.