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GAÏD SALAH APPELLE A UN DIALOGUE «SINCERE» AUQUEL «DOIVENT PARTICIPER» LES PERSONNALITES ET ELITES NATIONALES : «Des élections présidentielles le plutôt possible»

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Le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, Ahmed Gaïd Salah, a insisté hier, dans son message, que la seule voie pour sortir de la crise politique actuelle est d’adopter  un dialogue «sérieux et constructif» qui place l’Algérie au-dessus de toute considération. Le vice-ministre de la Défense nationale précise que la réussite du dialogue, dont il fait part, nécessite que toutes les parties acceptent de faire des «concessions et compromis» afin d’assurer des élections présidentielles le plus tôt possible.

En effet, dans son discours, prononcé lors de son deuxième jour de visite, hier, à la 6e Région militaire, à Tamanrasset, Gaïd Salah a indiqué que «l’unique voie pour résoudre la crise que vit notre pays est d’adopter la voie du dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant, qui place l’Algérie au-dessus de toute considération». Plus précis, il dira sur l’établissement du dialogue, que celui-ci «signifie la disponibilité de tous à s’entendre et s’écouter mutuellement» avec, précise-t-il, «pondération, sérénité, engagement et une aspiration sincère vers la nécessité, voire l’impératif, de trouver les solutions idoines sans délai ». Aux acteurs devant prendre part au dialogue, il dira que « les personnalités et les élites nationales, fidèles à la nation et à son intérêt suprême sacré doivent participer à ce dialogue sincère et objectif» lors duquel il sera question, selon le chef d’état-major «de l’évaluation des circonstances que vit le pays» en vue d’aller sur «des concessions réciproques pour le bien du pays». Et c’est ainsi, a-t-il souligné, que les participants au dialogue, auquel tout le monde s’accorde à dire qu’il est la voie de solution pour la crise politique «outrepasse les divergences entre les différents avis» en rappelant que l’histoire du pays «regorge de leçons et d’enseignements, en ce sens que l’Algérie a traversé plein d’épreuves et de moments difficiles», mais son peuple authentique et conscient, a-t-il poursuivi, «a su les surmonter grâce au sens de la responsabilité collective qui lui est connue».

«La leçon de la décennie noire»
Dans ce sillage, Gaïd Salah a assuré que le peuple algérien « dévoué à sa patrie et conscient de l’importance d’aboutir rapidement à des issues adéquates à cette crise, ne veut plus revivre les expériences douloureuses antérieures, dont il a subi les affres et souffert terriblement des répercussions, tout comme il n’oublie pas et ne veut pas oublier cette pénible période qu’il a vécue durant les années 90».
Poursuivant, «nous devons, en tant qu’Algériens, tirer l’enseignement des expériences et des évènements tragiques passés», en indiquant que «nous insistons sur la nécessité que toutes les parties fassent preuve de responsabilité à faire du dialogue la bouée de sauvetage de la patrie» a soutenu, hier, Gaïd Salah.
À cet effet, le général de corps d’Armée a souligné que les personnalités nationales peuvent apporter la contribution «judicieuse pour trouver des solutions» qui assurent, dans le même sillage, «l’accompagnement de l’ANP» et que «l’Algérie est dans l’attente de tout effort sincère et dévoué de la part de ses enfants», notamment, poursuit-il «les personnalités nationales, qui ont une capacité réelle à apporter la contribution judicieuse de façon à trouver les solutions escomptées» a-t-il indiqué. et c’est en empruntant la voie du dialogue, que les solutions peuvent être dégagées, «dans les plus proches délais » dira-t-il « afin d’assister l’Armée nationale populaire dans l’accompagnement des fils de notre patrie, lorsqu’ils présenteront leurs propositions constructives comme le requiert le noble devoir national» précise-t-il. «l’histoire retiendra tout effort ayant contribué à trouver une sortie saine à la crise en Algérie» déclare, hier le chef d’état-major de l’Armée, Ahmed Gaïd Salah qui, poursuivant, dira que «n’échouera point celui qui, consent des efforts, à condition qu’il soit honnête et sincère».
Après avoir réaffirmé l’engagement de l’Institution militaire d’accompagner le peuple et l’appareil judiciaire, Gaïd Salah a appelé à une «vision stratégique fondée sur l’information crédible sur ce qui se passe et la prédiction de ce qui pourrait se passer, ainsi que l’examen approfondi des tenants et aboutissants de cette crise multidimensionnelle».

«Des élections le plus tôt possible et pas de transition»
Pour Gaïd Salah, il «est certain que les contours de la feuille de route de ce dialogue se préciseront davantage à travers le sérieux et la rationalité des initiatives» et à travers la recherche sérieuse, a-t-il précisé «des solutions idoines à cette crise qui perdure, dans les plus brefs délais». Rappelant que « (…) ce dialogue assure ainsi la voie vers la tenue des prochaines élections dans les plus brefs délais possibles» Il rejette toute idée de période de transition, qui est porteuse d’incertitudes et de risques majeurs pour le pays. Il dira, en effet à ce propos, que la solution portant sur une période de transition aura «  des conséquences incertaines, car l’Algérie ne peut supporter davantage de retard et de procrastination » avant d’ajouter « la solution est entre les mains des Algériens fidèles à leur patrie et c’est eux qui trouveront la solution à travers le dialogue» qui dégagera un consensus et un compromis, «sur l’impératif de l’organisation des élections présidentielles, le plus tôt possible» a-t-il précisé. Soulignant, plus loin, qu’il n’y a «aucune raison de continuer à perdre du temps, car le temps est précieux» et de préciser qu’«il n’y a pas moyen de le gâcher dans des discussions stériles loin du véritable dialogue sincère et constructif».
Pour rappel, dans son discours prononcé le 20 mai dernier, le chef d’état-major avait appelé au dialogue et à la mise en place d’une instance indépendante pour l’organisation et la supervision des élections, insistant sur la tenue des élections présidentielles, en vue d’éviter, a-t-il souligné, de «tomber dans le piège du vide constitutionnel».
Sarah Oubraham

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ZOUBIDA ASSOUL, PRÉSIDENTE DE L’UCP : «C’est déjà un point positif »
«Gaïd Salah est d’accord sur le principe du dialogue et c’est déjà un point positif. Le discours de Gaïd Salah répond favorablement aux revendications de l’opposition», a déclaré, hier, Zoubida Assoul, en réaction au discours du chef d’état-major de l’ANP. Poursuivant, la présidente de l’UCP dira que « pour nous, cela fait plusieurs mois que nous appelons au dialogue  et, maintenant, il reste à voir sur le terrain comment ce dialogue va se faire et dans quelles conditions», a-t-elle ajouté. «En tant que présidente de l’UCP ou en tant que membre dans Mouwatana, nous avons appelé de nos vœux pour que le pouvoir rencontre la classe politique et les représentants du peuple et qu’on puisse se mettre d’accord sur une feuille de route qui permettra au pays de faire une véritable rupture avec ce système et d’arriver vers la construction d’un État de droit», a suggéré Zoubida Assoul
Hamid Mecheri

DJILALI SOUFIANE, PRÉSIDENT DE JIL JADID : «Le dialogue est une revendication de l’opposition»
Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a réagi, hier, au discours du chef d’état-major de l’ANP, où il a insisté sur « la voie du dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant, qui place l’Algérie au-dessus de toute considération». Djilali a estimé qu’il s’agit « d’une revendication de l’opposition, y compris Jil Jadid » en rappelant que sa formation politique « a appelé, depuis le début, au dialogue comme seule issue possible à la crise», a-t-il indiqué. «Donc il fallait y répondre à partir du moment où il n’y a plus d’obstacle constitutionnel, puisque la Constitution a été faite dans le but de régénérer le même système», a-t-il indiqué en réponse, hier, à notre question. Pour Djilali, maintenant que l’institution militaire ne s’accroche plus uniquement à «la solution constitutionnelle» et l’application stricte de l’article 102, « il y a lieu de voir avec l’ensemble de la classe politique quelles pourraient être les issues possibles pour le pays, parce qu’il faut bien que cette crise trouve un terme ». Et de poursuivre que «la balle est désormais dans le camp de la classe politique qui devrait faire montre de sérieux et de maturité pour concrétiser les aspirations de millions d’Algériens pour un État libre et démocratique.» Pour la forme à donner à l’issue de la crise, Djilali prône «une période de transition avec l’organisation de la présidentielle en fin de processus, inéluctable pour garantir  un minimum de légitimité et de confiance entre le peuple et le Pouvoir», a-t-il soutenu. «On est pour une transition plutôt courte, le temps de préparer les conditions pour qu’il y ait une élection présidentielle digne de ce nom» et qu’ensuite, poursuit-il, «c’est au président de la République élu d’engager les grandes réformes dont a besoin le pays». Interrogé sur le chapitre du discours de Gaïd Salah traitant de l’expérience douloureuse de la décennie noire des années 90, le président de Jil Jadid répond: «Je pense qu’il a (Gaïd Salah : ndlr) tiré toutes les conclusions par rapport à la question de l’intervention de l’armée et une période de transition trop longue. C’est une observation tout à fait légitime». «Il n’est pas question que l’armée prenne le pouvoir, directement ou par comité interposé pour trop longtemps». «Tout le monde est d’accord pour que l’armée accompagne cette transition qui doit être courte et qui doit déboucher sur un horizon visible avec une élection présidentielle», a-t-il suggéré. De ce fait, «organiser des élections  vers novembre/ décembre est raisonnable. Nous avons donc six mois, durant lesquels il peut y avoir deux mois de discussions, un mois pour mettre au clair les lois nécessaires (mise en place d’une commission électorale et l’instance d’organisation des élections) avec toutes les garanties.» Enfin, poursuit-il, «donner les trois mois qui restent aux candidats qui voudraient présenter leurs dossiers de candidature».
H. M.

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