Lors d’un regroupement du wali, d’Aïn Témouchent, Hamou Touhami, avec les investisseurs, il y a quelques mois, une rencontre à laquelle ont été conviés des élus des deux chambres hautes et de l’APW, il a été mis, au passage, à la connaissance de l’assistance, que le gérant de la cimenterie de Béni-Saf allait acquérir un filtre à manche considéré plus performant et répondant aux normes usuelles connues mondialement.
Ce type de filtre devait remplacer celui appelé « électro filtre », un produit vanté il y a quelques années par un directeur de l’environnement. Ceux qui empruntent quotidiennement la RN96 reliant Aïn-Témouchent- Béni-Saf via Sidi-Ben-Adda sont frappés par l’ampleur de la fumée opaque et épaisse qui sort de la cheminée. C’est incroyable de constater un tel gâchis qui prendre des proportions intolérables. Cette fumée composée essentiellement de poussières de ciment volatiles et cancérigènes est observée plus de 15 km à la ronde. Elle se répand à plusieurs centaines de mètres et s’abat sur des terres agricoles, des vergers arboricoles, des cultures, des maisons et rend difficile la respiration. Au milieu des années 2000, un rapport accablant avait été établi par la direction de la santé et un autre par l’ex-directeur de l’environnement sur la situation qui prévaut au niveau de la cimenterie de Béni-Saf. Selon toute vraisemblance, le wali ne voyant pas les choses se concrétiser rapidement au sujet de l’acquisition du filtre à manche, une situation qui dure depuis deux bonnes années, aurait donné un délai d’une année au gérant de la cimenterie en vue d’acquérir et monter un filtre. Ce délai s’avère raisonnable, à entendre parler la direction de l’environnement qui a justifié le retard mis dans la procédure de passation du marché portant fourniture et mise en place du filtre à manche. En attendant l’emplacement dudit filtre, les citoyens riverains, les terres agricoles, les habitations continuent à subir des nuisances terribles aux retombées néfastes non des moindres. En pareille situation la pollution est là en train de souiller tout l’environnement jusqu’à un niveau important d’espace. Alors qui doit indemniser les sinistrés ? C’est l’autre question qui n’est pas bien assimilée et qui nécessite une prise en charge immédiate. Ça ne veut pas dire que le gérant est occupé à faire les démarches nécessaires pour en acquérir qu’il faut oublier les dommages subis par tout le voisinage qui endure cette situation depuis des années. La première chose qu’il faut apprendre aux citoyens lésés est de savoir comment poursuivre l’usine et quel est le département habilité à recevoir les plaintes des plaignants. A priori puisqu’il s’agit d’un problème de pollution d’ordre environnemental et de santé publique, la direction de l’environnement doit créer à son niveau un dispositif devant faire aboutir les dossiers des plaignants. Que prévoit le code de l’environnement et celui de la santé ? C’est à ce niveau qu’il faut mener des réflexions utiles et nécessaires pour paliers les insuffisances
Boualem Belhadri