Front du changement : Menasra acerbe sur la justice

Pour le président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, « le phénomène de la corruption continuera de gangrener tant que la justice n’est pas efficiente ». Citant à titre d’exemple le procès de l’autoroute Est-Ouest ou celui d’Abdelmoumene Khalifa, Menasra a critiqué la manière avec laquelle la justice aurait traité ces deux affaires. S’exprimant hier au siège de son parti à l’occasion de l’installation du conseil politique du Front du changement, Menasra s’en est clairement pris à l’institution juridique algérienne en critiquant son fonctionnement et le niveau de ses justiciers. Selon lui, les grands procès de corruption comme celui d’El khalifa, de l’Autoroute est-Ouest ou encore de Sonatrach n’ont pas été traités de la manière qu’il aurait fallu. « La justice prend tout à la légère comme si il s’agissait d’une simple affaire de vol», a-t-il accusé en poursuivant que « cette justice ne lutte pas contre la prolifération de la corruption mais au contraire elle l’encourage». Dans le même sillage Menasra a estimé que les procès ne traitent qu’une infime partie de ces grandes affaires de vols, de dilapidation de deniers publics et de corruption. Ceci est une trahison pour les milliers d’Algériens qui ont sacrifié leur vie pour voir l’Algérie libre et indépendante, a regretté d’emblée le président du FC, estimant que l’histoire n’a pas seulement besoin de glorification mais aussi d’une nouvelle lecture de manière à rendre un vrai hommage aux martyrs. Dans ce sens, il a rappelé que l’installation du conseil politique de son parti coïncide avec beaucoup d’événements à commencer par la commémoration du 8 mai 1945, de la Journée mondiale de la liberté de la presse ou encore de la journée de l’étudiant. C’est à partir de là que le conférencier s’est interrogé si les sacrifices des martyrs ont été récompensés ou bien au contraire, on n’a toujours pas réussi à porter le flambeau pour que l’Algérie soit réellement un pays libre ? Une interrogation à laquelle il aurait lui-même répondu en disant que « malheureusement le peuple algérien n’a pas autant de liberté, la preuve depuis 26 ans il n’a pas réussi à changer son systeme politique ». Menasra a par ailleurs, appelé les responsables à faciliter le travail aux partis politiques notamment pour ce qui est des universités d’été. À cet effet, il a regretté que depuis quatre ans les partis n’organisent plus de sessions de formations en raison de la fermeture des universités en période de vacances. Selon lui, seulement quelques partis peuvent en profiter ce qui n’est pas le cas de la majorité. Dans le même contexte, le premier responsable du FC a réitéré son appel à la constitutionnalisation des droits de l’opposition. Pour ce qui est d’autre part du conseil politique qui est « une institution centrale spécialisée », le conférencier a expliqué que son rôle serait d’affecter de perfectionner et d’améliorer le travail du parti.
Ania N.C.