Le secrétariat technique de l’initiative politique nationale pour le progrès, la cohésion et la stabilité, portant soutien inconditionnel au président de la République, se réunira, aujourd’hui, comme dernière ligne droite, avant son meeting national prévu à la fin de ce mois de mars. Cette rencontre est la première du genre pour les initiateurs de cette démarche, notamment depuis son lancement en novembre dernier, sous la houlette du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani. Son baptême du feu s’est coïncidé avec l’inauguration, fin novembre dernier, d’un siège installé à Ben-Aknoun (Alger) permettant d’abriter les activités des partisans de cette démarche. Celle-ci, vise essentiellement, en plus d’adouber par son action le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de constituer un rempart autour des «intérêts de l’Algérie et de sa sécurité», eu égard au contexte sécuritaire sensible qui prévaut sur la bande frontalière. Se réclamant de l’adhésion d’une quarantaine de partis politiques, d’une centaine d’associations de la société civile et de personnalités nationales issues de divers horizons, ce Front compte, lors de son conclave prévu aujourd’hui, de se pencher sur les aspects techniques inhérents à l’organisation, annoncée toute proche dans le temps, d’un meeting à la salle «La Coupole» du complexe olympique Mohamed-Boudiaf. Au-delà, donc, d’aborder le volet ayant trait aux préparatifs techniques et à la mobilisation des foules, ce qui est un fait évident pour un conclave qui se veut une force de mobilisation de par les objectifs assignés à une telle initiative, les participants à cette réunion seront appelés à répondre à deux questions. Celles-ci, faut-il le souligner, relèvent, au demeurant, du domaine du secret des dieux. En effet, il s’agit pour les partenaires d’arrêter une date pour la tenue de ce rendez-vous et de dresser la liste définitive de tous les participants, comme deux points focaux qui ne sont pas sans constituer la pièce tournante qui déterminera la réussite ou pas de ce meeting. Pour le FLN, chef de file et locomotive de cette initiative, par prudence ou calcul stratégique, ce seront tous les membres constitués autour du Front auxquels il reviendra le droit de décider du premier point, dans la mesure où la démarche «n’est pas l’apanage de la formation de Saâdani», apprend-on, hier, auprès de Hocine Kheldoune, cadre du bureau politique, chargé à la communication de l’ex-parti unique. En effet, une polémique grandissante a été suscitée autour de la date devant être fixée à l’organisation de ce regroupement. Plusieurs informations recueillies par-ci, par-là, ont même prédit que ce meeting serait tenu le même jour que l’autre rendez-vous important prévu par l’opposition politique. Il est bon de souligner que cette dernière a fixé son deuxième congrès, dit «Mazafran II», pour le 30 du mois en cours. Partant de ce fait, d’aucuns estiment que le FLN, du moins, lui, en tant qu’acteur majeur derrière le lancement du Front, vise à «saper» le conclave de ses adversaires. Même si, sur cette question précise, à croire la voie officielle au sein de la formation politique de Saâdani, qui puisse dire qu’il y a une telle velléité. C’est ce que laisse entendre le même responsable, ayant appris que son parti, le FLN notamment, ne trouve pas d’inconvénients au fait que le meeting soit tenu le même jour que celui de l’ISCO (Instance de suivi et de concertation de l’opposition). Donc, à défaut de s’exprimer sur une question qui devrait, en quelque sorte, être réglée par l’ensemble des acteurs de cette initiative politique, le FLN tente de peser sur le cours des événements, à même de garder sa position de «locomotive» de cette démarche. Quant au deuxième «couac» qui se présente aux participants à la réunion préparatoire du meeting, celle-ci a trait à la composante même des partisans de ce front. En ce sens, faut-il rappeler que le RND et le MPA, deux partis pas peu connus pour leur attachement et leur accointance avec le pouvoir en place, n’ont pas, jusque-là, exprimé leur position par rapport à la démarche de Saâdani. Pour le parti d’Ahmed Ouyahia, il est difficile de se prononcer sur sa position par rapport à l’initiative de son rival politique, dans la mesure où, l’ex-chef du gouvernement, lui-même, avait émis le vœu de relancer l’ex-Alliance présidentielle. Si les leaders des deux partis majoritaires s’accordent sur le fond des deux propositions, la forme à donner au soutien juré à Bouteflika constitue la pomme de discorde entre les deux alter égo.
Farid Guellil