Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi qu’il n’avait pas encore décidé si les États-Unis allaient mener des frappes terrestres au Venezuela, contredisant ainsi les informations relayées par des médias faisant état d’attaques imminentes contre des sites militaires dans ce pays d’Amérique du Sud. « Non, ce n’est pas vrai », a-t-il dit à des journalistes alors qu’il montait à bord d’Air Force One, lorsqu’on lui a demandé s’il avait pris cette décision.
Plus tôt dans la journée, le quotidien The Miami Herald avait rapporté que l’administration Trump avait décidé de lancer des frappes contre des sites militaires au Venezuela, qui pourraient avoir lieu « dans quelques jours, voire quelques heures ». Depuis le 2 septembre, les forces américaines ont coulé 15 navires dans les eaux internationales des Caraïbes et de l’est du Pacifique, soupçonnés de trafic de drogue, faisant au moins 61 morts. Des responsables du Pentagone ont admis ne pas connaître l’identité de toutes les personnes tuées lors de ces attaques lors d’une réunion confidentielle organisée jeudi par une commission de la Chambre des représentants, selon les médias américains, citant des élus démocrates qui y ont assisté. Au cours des dernières semaines, le renforcement militaire du Pentagone dans les Caraïbes a atteint son plus haut niveau depuis trois décennies. Le Sénat américain devrait voter dès la semaine prochaine sur une résolution actualisée relative aux pouvoirs de guerre visant à empêcher l’armée américaine de s’engager dans des « hostilités » contre le Venezuela, moins d’un mois après avoir rejeté une initiative similaire. « L’administration Trump a clairement indiqué qu’elle pourrait lancer une action militaire à l’intérieur des frontières du Venezuela et qu’elle ne se limiterait pas à des frappes navales dans les Caraïbes », a déclaré le sénateur démocrate Adam Schiff dans un communiqué publié le 17 octobre. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a condamné à plusieurs reprises les actions de Washington, les qualifiant de tentatives visant à renverser son gouvernement et à étendre l’influence militaire américaine en Amérique latine. Au début du mois, le président colombien Gustavo Petro a accusé le gouvernement américain d' »assassinat » pour avoir tué des suspects de trafic de drogue en mer.
Moscou condamne le recours à la force
Par ailleurs, la Russie condamne fermement le recours excessif à la force militaire par les États-Unis dans les Caraïbes sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, en réaction à l’escalade des relations entre les États-Unis et le Venezuela. « Nous condamnons fermement le recours excessif à la force militaire dans le cadre des opérations antidrogue », a-t-elle souligné. « Nous réaffirmons notre ferme soutien aux dirigeants vénézuéliens dans la protection de leur souveraineté nationale. Nous plaidons pour le maintien de la paix en Amérique latine et dans les Caraïbes. Des mesures sont nécessaires pour désamorcer les tensions et faciliter le règlement constructif des problèmes existants, dans le respect des normes juridiques internationales », a déclaré Mme Zakharova. La diplomate a souligné que de tels agissements violent « la législation américaine (article I, section 8 de la Constitution des États-Unis) et les normes du droit international, notamment l’article 2(4) de la Charte des Nations Unies, les articles 18 à 22 de la Charte de l’Organisation des États américains et l’article 88 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer ».
« Ce point de vue est reconnu par les représentants de nombreux pays et organisations internationales, dont le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk », a-t-elle ajouté. Zakharova a noté que les relations bilatérales entre Moscou et Caracas se développent progressivement dans un esprit de partenariat stratégique, ne sont pas soumises aux fluctuations des conditions extérieures et couvrent des domaines d’intérêt commun.
R. I.












































