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FRANCESCA ALBANESE SUR LE GÉNOCIDE À GHAZA : « Les chiffres réels pourraient avoisiner les 680 000 personnes »

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La rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits de l’Homme, Francesca Albanese, a révélé que le nombre réel de victimes dans la bande de Ghaza pourrait avoisiner les 680 000 personnes, et non 65 000 comme annoncé précédemment.
Elle a précisé que la majorité des victimes de l’occupation sont des femmes et des enfants, soulignant l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui ravage le territoire. Selon elle, les chiffres officiels ne reflètent pas la réalité du terrain et la poursuite des bombardements comme des affrontements complique toute tentative d’évaluation précise du bilan. Albanese a également mis en garde contre l’effondrement du système de santé, privé d’hôpitaux opérationnels, de médicaments et de biens de première nécessité, ce qui aggrave la souffrance des civils. Elle a exhorté la communauté internationale à intervenir d’urgence pour assurer leur protection et garantir l’acheminement de l’aide humanitaire. La rapporteuse a enfin appelé à une pression accrue sur le gouvernement de l’occupation afin de mettre un terme à ses opérations militaires destructrices, tout en insistant sur la nécessité de documenter les violations et de traduire leurs auteurs en justice. La bande de Ghaza continue de s’enfoncer dans une tragédie sans précédent. Depuis l’aube de ce dimanche, 37 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, parmi lesquels des enfants et des femmes. Ces chiffres, déjà accablants, s’ajoutent à une litanie de massacres qui rythment désormais le quotidien des habitants. Les bombardements n’ont pas cessé une seule journée depuis près de deux ans, transformant chaque rue, chaque maison et chaque école en cible potentielle. Les scènes de mort et de désolation s’accumulent dans un territoire devenu le laboratoire d’une guerre totale, où la famine, le blocus et les frappes aériennes se conjuguent pour anéantir toute possibilité de vie. Hier matin, les sirènes d’ambulances ont de nouveau résonné dans le quartier d’al-Daraj, au centre de Ghaza, après que des avions de chasse israéliens ont frappé plusieurs habitations, tuant huit personnes. Un autre Palestinien a été exécuté et plusieurs blessés lorsqu’une frappe a visé un groupe d’habitants près de la mosquée Hamza. Dans le nord-ouest de la ville, deux raids ont touché des zones résidentielles, tandis qu’au sud-ouest, le secteur de Tel al-Hawa a lui aussi été bombardé. À al-Maghraqa, au centre de l’enclave, un jeune Palestinien a été abattu par les forces israéliennes lors d’une incursion terrestre. Les hôpitaux du centre, déjà débordés, continuent de recevoir des victimes par dizaines. L’hôpital al-‘Awda, situé dans le camp de réfugiés de Nuseirat, a accueilli en 24 heures quatre martyrs et vingt-trois blessés, dont sept enfants et neuf femmes.

Un million de déplacés entassés à al-Mawasi et Rafah
Le bureau d’information gouvernemental de Ghaza alerte depuis plusieurs jours : la zone d’al-Mawasi, à Khan Younès et Rafah, accueille désormais près d’un million de déplacés. Théoriquement désignée par Israël comme « zone de refuge », cette bande de sable côtière a été frappée plus de 110 fois par l’aviation en quelques jours, faisant plus de 2 000 morts. Les conditions de vie y sont décrites comme « inhumaines ». Les familles s’entassent sous des tentes de fortune, sans eau potable, sans nourriture, sans accès aux soins. La surface allouée par Israël à ces zones de « protection » ne représente que 12 % de l’ensemble de la bande de Ghaza, où sont pourtant forcés de survivre plus de 1,7 million de Palestiniens déplacés. L’occupant sioniste pratique un déplacement forcé planifié, équivalent à un nettoyage ethnique. Plus de 270 000 Palestiniens ont été contraints de quitter la ville de Ghaza vers le sud, alors même que les bombardements s’y poursuivent. Malgré la violence, près de 900 000 habitants restent dans le nord, refusant l’exil. Certains ont même choisi un « retour à l’envers » : plus de 22 000 personnes sont revenues dans leurs quartiers détruits, préférant mourir sur leur terre que dans les camps improvisés.

Hayy al-Sabra : massacre d’une famille entière
Depuis l’aube de samedi, 92 Palestiniens ont été tués par les bombardements israéliens. La tuerie la plus marquante s’est produite à Hayy al-Sabra, dans le sud de la ville de Ghaza, où un bloc résidentiel appartenant à la famille Dughmush a été pulvérisé. Quatorze personnes ont été tuées, dont quatre enfants et cinq femmes. Les secouristes parlent de plusieurs disparus sous les décombres, mais l’accès au site reste quasi impossible sous les tirs et les frappes. Plus au nord, dans le quartier de Zeitoun et à Shuja’iyya, les chars israéliens ont pilonné des habitations, détruisant deux immeubles résidentiels. À Shati, un camp de réfugiés densément peuplé, des drones israéliens ont largué des bombes sur l’école Abu ‘Asi, où s’abritaient des familles déplacées. Quatre personnes ont péri, d’autres ont été blessées. Au centre de la ville, une frappe a touché une tente abritant des déplacés près du stade Yarmouk, dans la rue al-Wahda, faisant quatre morts. Dans le quartier al-Sahaba, une frappe de drone a tué un Palestinien et blessé plusieurs autres. Selon le ministère de la Santé de Ghaza, les hôpitaux du territoire ont accueilli en 24 heures 75 martyrs et 304 blessés. Mais ces chiffres ne reflètent pas la réalité complète : des dizaines de corps restent prisonniers des ruines, dans des zones où les ambulances et la défense civile ne peuvent accéder à cause de l’intensité des bombardements. Depuis le 7 octobre 2023, le nombre total de martyrs palestiniens atteint 65 283, avec 166 575 blessés. Parmi eux, une majorité d’enfants et de femmes. Le ministère rappelle que plus de 9 000 personnes sont toujours portées disparues, probablement ensevelies sous les décombres. La guerre n’épargne aucun lieu : hôpitaux, écoles, camps de réfugiés, mosquées, églises, routes d’évacuation, convois d’aide humanitaire.

La famine, arme invisible du génocide
L’autre front du génocide est invisible mais tout aussi meurtrier : la famine. Depuis le 27 mai dernier, Israël cible régulièrement les foules rassemblées pour recevoir de l’aide humanitaire. Le ministère de la Santé recense 2 523 martyrs et plus de 18 473 blessés parmi ces civils affamés tués en attendant du pain, de l’eau ou de la farine.
Depuis le 2 mars, Israël maintient une fermeture totale des points de passage de Ghaza, empêchant l’entrée des convois humanitaires. Des milliers de camions d’aide s’entassent aux frontières, pendant que les habitants meurent de faim à quelques kilomètres de là. Sous pression internationale, Tel-Aviv a autorisé l’entrée de quelques dizaines de camions ces dernières semaines, mais les quantités sont dérisoires et ne couvrent même pas 10 % des besoins. Le ministère de la Santé annonce déjà 447 décès liés à la faim et à la malnutrition, dont 147 enfants.
Depuis la classification officielle de la famine par l’IPC le 22 août dernier, 162 nouvelles victimes ont été enregistrées. À cette guerre de la faim s’ajoute un détournement cynique de l’aide : Israël a mis en place une soi-disant « Fondation Gaza pour l’aide humanitaire », financée par Tel-Aviv et Washington, mais rejetée par les Nations unies. Dans la pratique, de nombreux convois sont pillés par des groupes que l’administration de Ghaza accuse d’agir sous protection sioniste.

Une épuration ethnique soutenue par Washington
Le ministère de la Santé de Ghaza qualifie la situation de « génocide prolongé », combinant le feu, la faim et le déplacement forcé. Depuis le 7 octobre, plus de 270 000 personnes ont été déplacées, et des centaines de milliers survivent dans des conditions de misère. Les autorités locales estiment que la bande de Ghaza est entrée dans une ère « d’extermination organisée », avec la complicité de Washington qui continue de fournir armes, munitions et couverture diplomatique à l’occupant sioniste. Les condamnations internationales restent essentiellement symboliques. Les résolutions de l’ONU et les ordonnances de la Cour internationale de Justice demandant l’arrêt des frappes n’ont jamais été appliquées. L’impunité de Tel-Aviv alimente une guerre sans frein, où chaque jour apporte son lot de victimes civiles.

Un territoire détruit, un peuple debout
Malgré les destructions massives, les habitants de Ghaza refusent la résignation. Des familles retournent dans leurs quartiers ravagés, tentent de reconstruire avec des pierres, du bois ou du plastique. Les enfants continuent d’aller à l’école, même sous des tentes, avec des cahiers récupérés dans les décombres. Le coût humain est effrayant : 65 000 morts, 166 000 blessés, des dizaines de milliers de disparus. Mais au-delà des chiffres, c’est la cohésion d’un peuple qui résiste face à ce qui s’apparente à une tentative d’effacement.

Ghaza, miroir du désastre mondial
Le cas de Ghaza illustre l’échec collectif de la communauté internationale. Comment, à l’ère des satellites et des réseaux sociaux, un génocide peut-il se dérouler en direct sans intervention concrète ? La bande de Ghaza est devenue le symbole d’une humanité fracturée : des peuples qui manifestent massivement en soutien, mais des gouvernements qui refusent de sanctionner Israël. Les bombardements, la faim, le déplacement forcé ne sont plus des secrets : ils sont documentés chaque jour par des vidéos, des rapports médicaux, des témoignages. Et pourtant, le blocus, les frappes et la famine se poursuivent. Alors que la liste des martyrs s’allonge de jour en jour, l’inaction des grandes puissances conforte Israël dans son impunité. Chaque nouvelle frappe ajoute des victimes à une tragédie déjà immense, chaque retard dans l’acheminement de l’aide condamne des enfants à la faim. La bande de Ghaza vit aujourd’hui l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire contemporaine, un génocide sous les yeux du monde. Les appels au cessez-le-feu et à la justice résonnent, mais sans effet tant que des mesures concrètes — embargo militaire, sanctions économiques, isolement diplomatique — ne seront pas appliquées. La survie d’un peuple tout entier ne peut plus dépendre de communiqués creux et de promesses différées : l’urgence est d’arrêter la machine de guerre et de briser le siège, avant que Ghaza ne soit effacée de la carte et de la mémoire du monde.
M.Seghilani

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