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France : Suspense total à quarante jours de l’élection présidentielle

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La campagne électorale présidentielle en France se déroule, à quarante jours du premier tour, dans un suspense total que les électeurs, déboussolés, n’arrivent pas à décrypter en raison des affaires qui prennent le dessus sur les débats politiques. «C’est du jamais vu dans l’histoire de le Ve République», relève un grand nombre d’observateurs politiques, mettant en exergue la faiblesse des partis politiques et un paysage politique en pleine décomposition, notamment avec la fragmentation du clivage droite-gauche. Une situation inédite dans l’histoire politique moderne de la France que beaucoup appréhendent, alors que d’autres analystes parlent même de «régression féconde» d’une période marquée par une croissance qui fait du surplace et une menace terroriste sans cesse grandissante. Selon le dernier sondage sur la confiance politique (Cevipof-Opinionway), 75 % des Français estiment qu’aujourd’hui, les notions de gauche et de droite «ne veulent plus dire grand chose». Ce qui conforte un peu le souhait des Français, sondés en début de l’année de 2016, de voir de nouvelles têtes à la présidence de la République, même s’ils demeurent en quelque sorte conservateurs. Face à une gauche affaiblie par un quinquennat de dissensions et de modestes résultats et une droite embourbée dans des affaires de corruption et de détournements de deniers publics, l’électorat français, généralement à droite, assiste à une extrême-droite qui s’affirme de plus en plus, encouragée probablement par la montée en puissance des nationalismes dans le monde, et à une ascension fulgurante d’un antisystème, Emmanuel Macron, qui profite de la décantation politique.
Le dernier sondage de l’institut BVA-Saledforce, publié samedi, vient confirmer cette tendance. Le candidat du mouvement «En Marche !», Emmanuel Macron (26 %), et la candidate du Front national (FN), Marine Le Pen (26 %), sont en tête des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle. Le candidat de la droite, François Fillon, parti pourtant favori pour cette élection, mais freiné par son affaire d’emplois présumés fictifs en faveur de son épouse et de deux de ses enfants, arrive à la troisième place avec 20%. Pour sa part, le candidat socialiste, Benoît Hamon, peine à remonter la pente avec 13,5 % des intentions de vote au premier tour, notamment avec l’effritement de la gauche qui part en rang dispersé. Si ces tendances sont confirmées par le suffrage universel au premier tour, les Français auront à choisir leur président entre une candidate qui veut une sortie de l’Union européenne et un autre, un nouveau venu à la politique qui, avec son «ni à droite ni à gauche» veut rassembler les Français autour d’un programme axé essentiellement sur la création d’emplois, avec un taux de chômage de 9,7 %, et la moralisation de la vie politique. Cependant, font observer de nombreux observateurs, avec cette configuration, «l’on se dirige vers une autre inconnue : les législatives». Personne, estiment-ils, n’est en mesure qui des partis politiques aura la majorité parlementaire à l’issue des prochaines législatives prévues après la présidentielle.

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