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FORUM DU COURRIER D’ALGERIE / ABDELKRIM ABIDAT, PRESIDENT DE L’ONSJ DE BOUCHAOUI : « Nous avons un nouveau mécanisme de prévention et de lutte contre la drogue »

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S’inscrivant dans l’esprit des orientations du président de la République, une conférence nationale sur la prévention et la lutte contre la drogue est prévue, mercredi prochain, au CNSJ de Bouchaoui.

Le président Abdelmadjid Tebboune avait appelé le Gouvernement, à l’occasion de la rencontre Gouvernement – Walis du 24 décembre 2024, à élaborer une stratégie nationale multidimensionnelle de lutte contre la drogue et les substances psychotropes. La préparation de cette stratégie inclusive, qui vise à protéger jeunes contre les risques de ce fléau, devait associer l’ensemble des acteurs tandis que le travail doit être remis durant ce premier semestre 2025. 

Dans cette optique, l’Organisation nationale pour la sauvegarde de la jeunesse (ONSJ), acteur incontournable dans ce domaine, a pris les devants en annonçant la mise en place d’un nouveau mécanisme de prévention et de lutte contre la drogue et la toxicomanie.  C’est ce qu’a annoncé, hier, lors du « Forum du Courrier d’Algérie », le président, l’expert-consultant international dans la prévention et la lutte anti-drogue, Abdelkrim Abidat qui officie au niveau du Centre thérapeutique spécialisé de Bouchaoui à Alger. L’expérience pionnière et réussie de ce centre pilote- le premier du genre en Algérie – implanté sur une superficie de 2000 m² au cœur du poumon naturel de Bouchaoui, a amené ses reposables à proposer sa généralisation dans toutes les 58 wilayas.  Selon Abidat, c’est un exemple d’infrastructures qui adopte un mécanisme naturo-thérapeutique qui n’a rien à envier à ses équivalents à travers le monde. Ce sont les chiffres qui le disent, depuis sa création en 2019, près d’un millier de jeunes, filles et garçons, âgés de 15 à 35 ans, alors que le nombre des visiteurs à travers le pays s’élève à 7757 personnes. Autres statistiques qui plaident pour la notoriété de ce centre, le nombre des consultations effectuées en 2023 /2024 s’élèvent à 5158 personnes issues de 38 wilayas représentant les quatre coins du pays. Ces consultations concernent 1998 cas psychotropes, 1445 cannabis, 844 héroïne, 745 cocaïne et 126 subutex-injection.

« Prêts pour partager notre expérience »

Intervenant à l’ouverture du Forum, Abidat, qui veut partager sa longue expérience et expertise de terrain, a indiqué que la stratégie adoptée par le centre de Bouchaoui peut aider le pays à prévenir et à lutter efficacement contre la drogue et la toxicomanie. C’est ainsi que l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues qui coïncide avec le 26 juin de chaque année, une conférence nationale placée sous le thème « Tous concernés dans la prévention et la lutte contre la drogue », sera organisé, mercredi prochain, au niveau du Centre de Bouchaoui. Cette rencontre est organisée sous le patronage de la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Au menu, une cérémonie de distinction et d’honneur au profit de 100 jeunes filles et garçons, des grands professeurs ainsi qu’une conférence ayant pour thème « Nouveau traitement thérapeutique pour les toxicomanes ». L’objectif de cette rencontre ? D’abord, pour vulgariser davantage et mettre en valeur l’excellent travail effectué et accompli par des encadreurs au niveau de ce centre. Ainsi, les citoyens, surtout les pères et mères des familles qui subissent la souffrance de leurs enfants drogués, découvriront, à travers les médias, le processus de prise en charge. De l’autre, les intervenants et acteurs de la prévention et de la lutte contre la drogue auront l’occasion de se frotter à l’expérience réussie du Centre de Bouchaoui. Et, par conséquence, s’inspirer pour l’élaboration d’une stratégie de prévention et de lutte contre ce fléau adapté à la réalité d’aujourd’hui. Ce faisant, le Gouvernement, ainsi instruit par le président de la République, aura une idée pour se doter d’une feuille de route avant de rendre sa copie. 

Une expérience en gestation à Ghardaïa  

À propos justement du mécanisme nouveau adopté au profit des personnes droguées prises en charge à Bouchaoui, Abidat explique qu’il s’agit d’un centre de naturo-thérapie sans l’usage des médicaments. « C’est un centre référence en Algérie pour ne pas dire en Afrique qui appartient à la société civile, à savoir l’ONSJ, qui a vu le jour grâce, d’abord à la présidence de la République et puis le ministère de l’Agriculteur, la direction des Forêts, l’APW d’Alger, Sonatrach, Sonelgaz … » Ensuite, Abidat a lancé un appel à tous les walis de la République, chacun dans la wilaya qui le concerne, à adopter une telle expérience en assurant que le Centre de Bouchaoui peut prendre en charge la formation du personne encadreur. Car, comme on pouvait le constater sur la carte de répartition, à travers le pays, des patients pris en charge ou ayant effectué une consultation, réaliser d’autres centres régionaux ou dans les wilayas soulagera la pression sur Bouchaoui. C’est ainsi que notre invité a cité l’exemple du wali de Ghardaïa qui était disposé à réaliser une telle expérience. Autrement dit, un centre régional pour prendre en charge les cas issus des wilayas, par exemple, du Sud du pays. 

« Nouveau programme thérapeutique »

Abordant ce qu’il appelle un nouveau programme thérapeutique au niveau du Centre, l’expert-consultant a révélé qu’il est question d’une « salle de mécanothérapie, qui sera une première en Algérie. » C’est quoi ce mécanisme ? « C’est une salle qui dispose d’équipements de pointe. Les appareils remplacent le travail du médecin. Le massage, « El Hidjama » … » Ceci d’un côté. De l’autre, « nous avons réfléchi à la remise en forme en mettant un place un matériel de fitness moderne. C’est quatre programmes dans une salle, à savoir le cardiovasculaire, le training, la musculation et le tapi. », explique l’intervenant. 

Sur un autre volet, Abidat a dénoncé fermement le complot dirigé contre l’Algérie à partir du Maroc, dont le Makhzen qui continue à écouler d’énormes quantités de ses poisons dans le but sournois d’attenter à la vie de la jeunesse algérienne qui représente 75% de la population algérienne. Après avoir rendu un grand hommage à nos services de sécurité, et à leur tête l’Armée nationale populaire qui œuvre, chaque jour que Dieu fait, pour protéger le pays, a mis en garde contre les dangers de la drogue. « Nos jeunes sont réellement en danger », a-t-il déploré appelant tout le monde à contribuer à lutter contre ce fléau ravageur. Et comment procéder par exemple ? « Nous ne devons pas laisser nos services de sécurité lutter seuls contre la drogue. Il faut signaler, partout où on les voit, les trafiquants au service de sécurité. L’absence de signalement est un grand problème, il faut y remédier », a-t-il plaidé.  

« Les causes et les facteurs derrière le fléau »

Intervenant à l’occasion de ce Forum, l’ancien ministre, Bachir Messaitfa, président de la Fondation algérienne « Sinaat Al-Ghad », a parlé de l’apparition du fléau de la drogue et les raisons de sa prolifération dans la société algérienne. Selon lui, quelque 3,6 millions de personnes sont addictes à la drogue en 2024. Ainsi, il énumère les facteurs qui ont encouragé le fléau, citant l’avènement de l’économie de marché, la pauvreté, les problèmes conjugaux (divorce), la déperdition scolaire, l’influence de l’internet ainsi que la surconsommation. Quant aux solutions, Bachir Messaitfa préconise, entre autres, l’interdiction de la déperdition scolaire en permettant aux élèves de refaire l’année autant qu’ils le désirent, disposer d’une base de donnée pour connaitre l’étendue du fléau de la drogue, la veille sociale…etc.

Farid Guellil

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