Les transports en commun devraient reprendre le service à partir de la semaine prochaine (14 juin), selon le Plan de déconfinement progressif mis en place par le gouvernement.
Cependant, le flou entoure la question quant à la reprise ou pas des opérateurs publics du domaine, comme la SNTF, le métro, les tramways, l’ETUSA … etc. Les trains, bus, taxis, métro et tramways vont-ils redémarrer leurs activités de transport, comme le prévoit le Plan du déconfinement progressif du Gouvernement ? Dès aujourd’hui, les chantiers de construction et plusieurs commerces de différentes activités économiques seront rouverts dans tout le pays. Dès lors et les Algériens commencent à s’interroger comment se rendre sur les lieux de travail. Le gouvernement n’a pas encore annoncé son plan de transport public. Mais, chez les opérateurs, publics du moins, les préparatifs vont bon train.
À la SNTF (Société nationale de transport ferroviaire), la reprise n’est pas encore décidée officiellement, nous a indiqué hier Sid-Ahmed Benatallah, son directeur de la communication, précisant toutefois que la société est « 100 % prête pour la reprise de la circulation ferroviaire » accompagnée d’une batterie de mesures visant à respecter les règles sanitaires. Depuis l’arrêt de l’activité de transport des voyageurs, la SNTF a adopté tous les protocoles sanitaires nationaux pour respecter les consignes sanitaires et se préparer à toute éventuelle reprise, en commençant par la désinfection des gares ferroviaires et des wagons. En guise de préparation à la reprise, il y a l’instauration de contrôle à l’entrée des gares pour veiller à dissocier, autant que possible, les flux des rentrants et sortants et en mettant des marquages sur le sol pour guider les voyageurs.
Dans l’attente d’une décision officielle
Les personnels et conducteurs seront équipés de masques et de gel hydro alcoolique par la filiale 100 % détenue par la SNTF, rail services, spécialisé depuis l’avènement du Covid-19 dans la distribution des bavettes – tissées dans ses propres ateliers – et tous les autres produits de désinfection, a révélé Sid-Ahmed Benatallah. Et comment faire pour éviter la surcharge des trains notamment lors des heures de pointe ? Pour le responsable de la communication à la SNTF, « cela en dépendra de la date de la reprise. Nous attendons une décision officielle sur le sujet. Et ensuite, on entamera une stratégie pour prévoir les destinations, le nombre des trains qui circuleront et combien de voyageurs autorisés à monter à bord ». Toutefois, il n’y aura pas de changement dans les horaires des trains : « les horaires de circulation resteront les mêmes, comme avant le confinement. Si les administrations reprennent normalement leurs activités, on ne peut pas commencer à 9H, mais bien avant pour ramener les gens à temps sur leur lieux de travail », a-t-il souligné.
À l’ETUSA aussi, le plan de transport sera adapté au fur et à mesure, accompagné d’une série de mesures préventives en prévision de la reprise de son activité après la levée du confinement. Entre autres mesures préventives adoptées en prévision de la reprise des activités après la levée du confinement par les autorités publiques, figure « la désinfection des bus avant de quitter le garage », a précisé hier le chargé de communication à l’ETUSA, Abbès Ahcene, cité par l’APS. Il s’agit également de « l’isolement de la cabine du conducteur via des barrières et la réduction du nombre de clients à 25 passagers au lieu de 100 passagers avant la propagation de la pandémie ». Pour répondre à la demande, le même responsable a fait état « de l’augmentation du nombre de bus et la réduction du délai d’attente à 15 minutes à compter du départ du premier bus et l’arrivée du suivant ainsi que du nombre de stations après avoir informé le client ». « Dans le souci d’éviter la contagion, l’ETUSA a choisi une nouvelle formule de la tarification et de la validité du ticket, où il sera procédé à la vente de tickets valables une semaine au prix de 200Da et d’autres valables 15 jours au prix de 500 Da », a-t-il expliqué. Dans le cadre des mesures préventives, l’ETUSA veillera à « la désinfection des bus avant leur départ ainsi que la mise en place de lignes de distanciation sociale à même d’organiser le service », a-t-il dit, relevant la dotation des bus d’un système de désinfection automatique permettant la désinfection de près de 100 personnes à la fois. L’entreprise a préparé, avant la reprise, des différentes activités à travers le territoire national et dès l’annonce de la levée du confinement, des affiches à même de sensibiliser les citoyens quant à l’impératif de faire preuve de discipline et de respect strict de ces instructions, a poursuivi Abbès Ahcene.
Moins de 50% des voyageurs à bord
Chez le métro d’Alger et la Société d’exploitation des tramways (SETRAM), on ignore encore la date de la reprise officielle d’activité, mais le personnel est en ordre de bataille pour appliquer les consignes sanitaires.
« Parce que votre santé et votre sécurité sont nos priorités, SETRAM met au point un dispositif de sensibilisation et de distanciation afin de vous permettre de voyager en toute sécurité. Ensemble, évitons la propagation du virus Covid-19 », a écrit la SETRAM dans une note d’information sur son site internet. Sur les rames, seulement la moitié des sièges est réservables, afin d’être sûr de voyager sans personne à côté, en respectant des règles de distanciation sociales. Des marquages sur le sol dans les gares et à l’intérieur des rames aussi pour indiquer le respect de la distanciation sociale. Concernant les taxis, ce sont les mêmes incertitudes. Le DG des transports au ministère des Travaux publics et des Transports avait déclaré que la reprise est tributaire d’une décision du gouvernement et que tout transporteur privé ne respectant pas les mesures sanitaires sera sanctionné. Par ailleurs, si les chauffeurs de taxi ne sont pas contre l’obligation du port de masques et la désinfection quotidienne des véhicules, ils s’inquiètent que certaines consignes sanitaires comme l’obligation de limitation du nombre des clients ne les ferait travailler à perte.
Hamid Mecheri