Accueil ACTUALITÉ FLN : les belligérants calment le jeu

FLN : les belligérants calment le jeu

0

Depuis quelques semaines, le FLN fait face à une foultitude de sorties médiatiques qui émanent en dehors de ses instances organiques.

Anciens ténors, ex-responsables aux commandes du parti et des moudjahidine ont investi les devants de la scène politique. Tout compte fait, il semblerait que ce n’est pas les mêmes velléités qui animent ces acteurs.
En tout cas, c’est ce que pense, du moins, Abderrahmane Belayat, ex-ministre et non moins chef de file du mouvement de redressement de l’ex-parti unique. Il est bon de rappeler que depuis la tenue du 10e congrès du FLN (Front de libération nationale), en mai 2015, des anciens membres dirigeants du parti se sont regroupés autour d’un front pour appeler, dans un premier lieu et entre autres, au report de ce rendez-vous, en vain, avant de rebondir au lendemain de la tenue du congrès sujet à controverse, en saisissant le Conseil d’État, pour l’invalidation des résolutions qui en découlaient. À l’image du sénateur Salah Goudjil, Abdelkrim Labada, Kassa Aïssi, et Belayat lui-même, pour n’en citer que les figures les plus en vue du lot, ce mouvement a accusé, alors, les partisans de l’actuel secrétaire général, Amar Saâdani, d’avoir agi selon une logique «exclusiviste», pour ainsi dire, et d’avoir «transgressé les statuts du parti». D’ailleurs, ces frondeurs ont déni toute légitimité à la direction politique issue du congrès, dont son chef, Amar Saâdani. Plus d’une année après, les choses restent en l’état initial, de par la crise qui continue de miner le parti, comme le montre, d’ailleurs, le retour au-devant de la scène des partisans du changement au sein du FLN. Ainsi, mercredi dernier, Belayat, en compagnie d’autres responsables acquis à sa démarche, a tenu une rencontre dans la wilaya de Chlef, à l’issue de laquelle, les participants ont convenu de rendre public un communiqué. Le groupe de Belayat s’en est remis au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de président du FLN, lequel invite-t-il à «convoquer un congrès extraordinaire». Joint hier par téléphone pour en savoir davantage sur cette démarche, Belayat dira d’emblée que son mouvement n’entend point une quelconque opposition au parti, sachant que d’autres initiatives, tel que l’appel signé par des anciens moudjahidines qui ont dénoncé Saâdani et sa direction politique, ont crée la polémique. Tout en se démarquant de ce groupe où figurent entre autres Yacef Saâdi, Zohra Drif-Bitat et le Commandant Azzedine, notre interlocuteur estime que «l’appel des 14 moudjahidine est une autre affaire». Et à lui de faire savoir concernant son initiative, que «notre demande s’adresse à ceux qui occupent actuellement le siège national du parti à Hydra», pour désigner la direction politique du FLN. Selon Belayat, l’actuel membre du Bureau politique, chargé à la communication du parti, «a déploré notre absence au sein des instances dirigeantes».
Cette déclaration qu’il impute à Hocine Kheldoune, puisque c’est de ce cadre qu’il s’agit, est en soi «un appel de pied» adressé aux partisans du changement qui réclament l’organisation d’un congrès extraordinaire. Visiblement, la direction politique de Saâdani aurait privilégié la solution d’apaisement devant la pression des adversaires à l’actuel SG du parti. Car, en plus de Belayat et ses troupes, l’ex-chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a fait son comeback médiatique en juillet dernier, sans oublier la sortie inopinée du groupe des moudjahidine. D’ailleurs, Belayat semble avoir bien reçu le signal et se montre plus que jamais près à enterrer la hache de guerre. Désormais, après avoir épuisé tous les moyens de recours légaux, les redresseurs s’adressent à Bouteflika pour la convocation d’un congrès extraordinaire, voulu «réunificateur des rangs», a expliqué notre interlocuteur. «Nous avons demandé au président du parti de réparer la crise du FLN», a-t-il indiqué, avant d’expliquer que les statuts du parti permettent cette possibilité. Pour lui, cet appel intervient comme ultime recours, sachant que la Justice n’a pas tranché leur requête prévoyant l’annulation du 10e congrès ordinaire. Pour faire valoir la possibilité d’une telle démarche, il a rappelé que le même scénario s’est produit en 2004, notamment après la démission d’Ali Benflis à la tête du parti. Interrogé au sujet de la sortie de Belkhadem, cet ex-ministre a fait savoir que contrairement à la position des uns et des autres, la sienne ne reconnaît même pas la légalité de Saâdani et sa direction politique. Pour lui, ce sont les intérêts du parti qui priment sur toute autre considération personnelle. «Notre démarche est limpide. Je n’ai aucune prétention pour moi-même depuis le début. Il n’y point de politique dans la réalité. Ils (membres de la direction dirigeante du parti) sont dans la fiction», dira-t-il, avant d’ajouter que, désormais, la balle est dans le camp adverse, entendre Saâdani est ses proches collaborateurs. Pour Belayat, son mouvement s’inscrit dans «la réalité», comme le montrent, a-t-il étayé ses propos, les actions de recours à la Justice et l’appel formulé auprès du président de la République. Et, à lui, de conclure, comme pour répondre à «l’appel de cœur» de ses adversaires, que si ces derniers «veulent notre présence dans le parti, qu’ils rétablissent les choses pour résoudre la crise».
Farid Guellil

Article précédentAlgérie-Télécom : Kebbal appelle à multiplier par dix les capacités de raccordement à l’ADSL
Article suivantBouira : un jeune se noie dans le barrage d’Oued Lakhel