Alors que cette option ne devrait être envisagée qu’en cas d’urgence extrême, force est de constater que le déstockage des produits est une démarche systématique à chaque période de hausse des prix. En dépit des conséquences que cela puisse occasionner, les départements en charge de cette problématique optent pour le déstockage au lieu de mettre en place des mesures efficaces et radicales contre la spéculation et l’informel. Pour faire face à la flambée des prix des produits de large consommation et la non-disponibilité de certains aliments causés par les barons de la spéculation et l’informel, les ministères du Commerce et de l’Agriculture visiblement vaincus par le phénomène, recourent en effet à chaque fois à cette méthode pour stabiliser les prix. Une solution qui peut se révéler certes efficace mais qui reste temporaire car le problème de la hausse des prix de façon sauvage n’est pas solutionner de manière définitive. Aussi, le déstockage des produits peut poser des problèmes dans le futur si l’opération de renouvèlement des stocks ne se faisait pas tout de suite, ou celle-ci fait face à des problèmes. Il faudra souligner à ce propos que durant ce mois sacré de Ramadhan et pour stabiliser les prix de la pomme de terre touchée par la hausse des prix, le ministère du Commerce en coordination avait celui de l’agriculture ont procédé au déstockage de 10 000 tonnes de ce produit. Dans un communiqué, le ministère de l’Agriculture avait précisé que cette quantité de pomme de terre sera mise sur les marchés de détail et de gros cette semaine, dans 14 wilayas. À noter que cette opération avait commencé en mars dernier pour approvisionner les marchés et se prolongera jusqu’au 20 avril, selon la même source. Celle-ci s’effectue en coordination avec 31 opérateurs propriétaires de chambres froides ayant signé des contrats avec l’ONILEV pour que les quantités déstockées soient directement injectées sur le marché de gros en période creuse. Cette opération, toujours en cours, a concerné les marchés de 21 wilayas dont 14 marchés de gros, en sus de l’ouverture de 25 points de vente directe au profit des citoyens, au prix de 30 à 40 DA/kg. L’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV) avait rassuré sur le fait que les stocks nationaux de pomme de terre sont suffisants pour plusieurs mois encore. À rappeler, par ailleurs, que depuis plusieurs semaines, une flambée inexpliquée et anarchique touche les produits de base. Cette flambée s’est sensiblement accentuée avec l’arrivée du mois de Ramadhan et s’est élargie aux légumes et fruits qui sont même de saison. Un scenario auquel nous assistons chaque année, et à chaque occasion, sans que des solutions radicales ne soient prises pour lutter contre ce phénomène définitivement.
Ania Nait Chalal