Après l’extinction des incendies et l’installation des commissions de commune et de wilaya chargées d’évaluer les dégâts occasionnés et le recensement des familles et personnes sinistrées pour indemnisation, les autorités locales de Béjaïa -la wilaya la plus affectée- ont effectué, hier, une sortie sur le terrain à Beni Ksila pour « mesurer » les dégâts sur les biens privés, et les richesses animales et végétales. Les commissions déjà citées sont en train de recenser les pertes subies en vue d’accorder des réparations nécessaires à travers toutes les wilayas ayant connu des incendies. Une Commission multisectorielle chargée de l’examen des dossiers d’indemnisation des sinistrés a été également installée. Elle est composée de représentants de plusieurs départements ministériels et d’instances nationales. La Commission est présidée par le Délégué national aux risques majeurs, Abdelhamid Afra. Les Commissions communales et de wilaya ont pour mission de constater les dégâts et des pertes occasionnés aux citoyens, afin de les transmettre par la suite à la Commission multisectorielle pour évaluation et étude des dossiers d’indemnisation. Le wali de Béjaïa, Kamel Eddine Kerbouche, qui a reçu une délégation et les familles des victimes des villages de Ait Oussalah et Boudaoued de la commune de Toudja – deux zones durement affectées par les incendies- a réitéré l’engagement de l’Etat à indemniser toute personne ayant subi des pertes à cause de ces feux de forêt dès la clôture de la campagne de recensement et lancer un plan de développement pour la région pour améliorer le quotidien de la population. 18 000 ha de couvert végétal partis en fumée À se fier au bilan de la Conservation des forêts (CF), les derniers incendies ayant affecté la région de Bejaïa ont parcouru, en quatre jours, plus de 18 000 ha de couvert végétal. En comparaison avec le décompte effectué lors du sinistre de 2021 (13 000 ha) c’est 5000 ha de plus. Les incendies ont touché 17 communes, décimant plus de 3500 ha d’arbres fruitiers, 8000 ha de broussailles, 3000 ha de forêts et autant de maquis, affirme la source qui précise que les dégâts ont été enregistrés surtout sur des terrains privés, avec plus 10 000 ha de champs brûlés. Le domaine forestier national a perdu, de son côté, encore cette année plus de 4000 ha, a fait savoir la source. Les 16 postes de vigile, relevant de la CF, implantés notamment dans les zones à risque ont signalé du 23 au 25 juillet, pas moins de 20 départs de feu déclenchés simultanément, en particulier dans la journée de dimanche, fait-on savoir de même source. En plus de l’incendie destructeur qui a démarré de Beni K’sila, rasant une partie du littoral ouest, l’autre important foyer n’est autre que celui Bourbatache, dans le territoire de Fenaïa Ilmaten. Les aides affluent toujours Entre temps la campagne de solidarité au profit des sinistrés de différentes wilayas du pays se poursuit toujours. Une nouvelle caravane d’aide composée de denrées alimentaires, et autres besoins est arrivée, hier, à Toudja. D’autres sont parties en direction de Jijel, Skikda, Bouira sous la direction du Croissant rouge algérien en concertation avec les autorités locales, les donateurs et les entreprises économiques pour recenser les besoins. À Jijel, les autorités de cette wilaya ont entamé la distribution des aides aux familles sinistrées des incendies de forêts, dans la commune de Ziama Mansouriah. Ces aides contiennent des matelas, des couvertures, des lits, des appareils électroménagers et de colis alimentaires. Cet élan de solidarité a touché aussi les localités de Tadernounet, Tarcha et Azirou. Cette opération de solidarité a mis à contribution des bienfaiteurs de la région. Par ailleurs, le Croissant rouge algérien, l’entreprise portuaire de Djen Djen, le complexe sidérurgique Algerian Qatari Steel et des entreprises publiques et privées ont fait également des dons. Contrairement à ce qui était d’usage dans le domaine de la solidarité, où c’est les citoyens qui prenaient en charge ces actions d’entraide, cette année, ce volet est pris en main par l’administration qui a impliqué le mouvement associatif. En effet, que ce soit à Bouira, Jijel, Béjaïa ou ailleurs les opérations de solidarité sont toutes encadrées et prises en charge par l’administration pour garantir l’organisation. La direction de l’action sociale (DAS), de la santé (DSP) du commerce (DCP), appuyée par des associations issues de différentes régions du pays, ainsi que le Croissant-Rouge algérien, sont tous de la partie pour soulager un tant soit peu la douleur des victimes. De nombreux artistes algériens ont, par ailleurs, annoncé le report de leurs activités artistiques en solidarité et pour marquer leur deuil, tout en partageant les appels aux dons. Le pays a enregistré 140 incendies répartis sur 17 wilayas dont la plupart dans la partie nord-est du pays. Ces feux de forêt ont provoqué des pertes humaines et des dégâts matériels et ravagé de grandes surfaces forestières, de broussailles et d’arbres fruitiers. L’Etat a déployé des moyens humains et matériels énormes pour maitriser la situation. Un total de 8.000 agents et officiers de la Protection civile, en plus de 530 camions anti-incendie, d’avions et d’hélicoptères, en sus de la mobilisation des moyens de différents services de l’État, de l’Armée nationale populaire, d’établissements privés et des citoyens, ont été mobilisés pour venir à bout de ces incendies qui ont fait 24 morts parmi les civils et 10 éléments de l’ANP. Le bilan le plus lourd a été enregistré à Béjaïa.
Brahim O.