Les budgets alloués aux festivals culturels devront encore connaître une baisse, jusqu’à 50%, en 2017, afin de « préserver les équilibres financiers », a annoncé, lundi à Alger, le ministre de la Culture.
S’exprimant lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan 2016 de son secteur, Azzedine Mihoubi a expliqué que cette réduction de « 20 à 50% » des budgets, s’inscrit dans le cadre de la politique de « rationalisation » des dépenses et du « suivi » des subventions publiques allouées aux établissements culturels. Sans plus de détails sur les festivals touchés par les réductions annoncées, Mihoubi a assuré que cette nouvelle révision à la baisse « n’aura pas d’ impact sur leur organisation réitérant l’engagement de l’Etat dans la promotion la culture. Qualifiant de postures « rentières » dans la gestion de « certains » festivals, le ministre considère qu’il est « nécessaire de revoir les méthodes d’octroi » des budgets, tout en invitant les organisateurs à « chercher d’autres sources de financement » en dehors de l’aide publique. Selon lui, une nouvelle liste détaillée des festivals maintenus pour l’année 2017 devra être annoncée prochainement. Le nombre de festivals organisés en 2016 a été ramené à 83 sur un total de 176, après une révision opérée en mai dernier. Evoquant le cinéma, le ministre a fait état de la révision prochaine de la loi régissant ce secteur, à la place de l’actuel texte qu’il juge « rigide », pour encourager la production cinématographique. En réponse à une question sur les salles de cinéma, 80 au total à travers toute l’Algérie et dont certaines sont inexploitées, Mihoubi a dit que son département ne pouvait s’en attribuer la gestion qui relève, a-t-il rappelé, des collectivités locales. Faisant le point sur l’année culturelle 2016, Mihoubi a souligné que son département avait financé quinze projets de films et 40 autres de pièces de théâtre, rappelant que l’année écoulée a été également marquée par une réorganisation et la fusion des établissements culturels partageant des missions identiques. A la question de savoir si les pouvoirs publics comptaient répondre favorablement à la demande des artistes de créer un « espace dédié à l’art et à la culture » aux lieux et place des actuels abattoirs d’Alger, le ministre a répondu que « la cession du site (abattoirs) relève des prérogatives de la wilaya d’Alger avec qui la question devra être discutée », selon ses propres termes. Un appel, lancé via Internet en 2013, qui avait recueilli plus de 700 signatures d’artistes et citoyens, réclamait la transformation du site abritant les abattoirs d’Alger en espace culturel pour faire sortir les arts visuels de la « léthargie » dont ils souffrent dans la capitale, argumentent les signataires. Le centre d’abattage du Ruisseau, situé au cœur d’Alger, qui s’étend sur une superficie totale de plus de 6.000 m² devrait transférer toutes ses activités à la périphérie de la capitale.