Le groupe de musique du monde et de Hip-hop « Gipsy.CZ », a animé dimanche soir à Alger, un concert au contenu authentique et à la forme moderne, dans un brassage des styles, où les rythmes polka, dance, rap, et hip-hop, soumis à la technologie numérique, ont fait bon ménage avec les sonorités et mélodies tziganes données par l’accordéon, le violon. Représentant la République tchèque dans le cadre du 17ème Festival culturel européen en Algérie ouvert le 9 mai dernier, « Gipsy.CZ », qui signe son deuxième passage à Alger, s’est produit à la salle Ibn Zeïdoun de l’Office Riadh El Feth (Oref), devant un public enthousiasmé, relativement nombreux. Dans des atmosphères festives renvoyant aux spectacles de rue empreints de l’esprit bohémien, une quinzaine de pièces, ont été rendues dans la langue tchèque par le chanteur, également aux commandes d’une boite à rythmes programmable, Radek Banga, issu des « roms » (ensemble de populations établies dans divers pays du monde, se considérant de la même origine indienne). S’adressant au public en anglais, l’interprète du groupe, également auteur et compositeur, en parfait animateur, présentait chaque pièce avant de la chanter, dans des explications courtes destinées à mettre le public au parfum, l’invitant ensuite, à s’impliquer à travers des danses statiques exécutées en posture assise avec les mains. Jan Sochor à la guitare et à l’accordéon et Tomas Baros à la basse, donnant en partie vie à Gipsy.CZ ou « le bohémien tchèque » ont fait montre de toute l’étendue de leur talent, soutenu également par l’époustouflant Viliam Didias au violon qui a brillé de technique et de dextérité dans des solos pleins et rapides. Durant près de 80 mn, des chansons, ponctuées de manière récurrente par des « ladies and gentlemen » (mesdames et messieurs), racontant la vie sociale, l’amour, les préoccupations quotidiennes, l’identité, l’acceptation de l’autre, la joie de vivre et à l’ouverture d’esprit, ont été interprétées dans des cadences rythmiques incitant au déhanchement. Parmi les titres au programme de Gipsy.CZ, dont l’ensemble reflète le tempérament tzigane qui se traduit par une joie d’être et une envie de partager, Halo, Desperado, Aha, Mafiozo, Banga Beating, Gipsy Tango, et Romano Hip-Hop, finissant tous dans des accélérations endiablées. En présence de l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République tchèque Martin Vàvra, le public a fini le concert dans les allées de la salle, cédant au relâchement dans des tours de danse empreints de bien être, sous les cadences percutantes de la boite à rythmes et les invitations répétées de Radek Banga. Né à Prague en 1982, Radek Banga s’est d’abord investi dans une carrière solo couronnée en 2004 par la sortie de l’album « Ya Favourite CD-Rom », avant de former en 2005 le groupe « Gipsy.CZ » qui a vite accumulé les succès à l’échelle nationale et internationale. Plusieurs distinctions sont à l’actif du groupe dont le prix de la découverte de l’année « Ange Gipsy.CZ », obtenu en 2006, où Radek Banga a été consacré meilleur compositeur de musique populaire, récidivant un an plus tard avec le prix Osa 2007. Le groupe « Gipsy.CZ » compte jusqu’à présent deux albums « Romano Hip-Hop » et « Reprezent ».
En début de soirée, dans la passion des mots et la force du propos le Collectif « Fabrique à lecteurs » a orné le silence de la salle avec des extraits de l’ouvrage de l’auteure portugaise Lidia Jorge « Les mémorables »(2014, traduit un an après) et du Tchèque Milan Kundera « La pomme d’or de l’éternel désir », tiré de son recueil de nouvelles « Risibles amours », publié en 1970. Programmé, outre à Alger, à Annaba, Béjaïa, Oran et Tizi-Ouzou, le 17e Festival culturel européen en Algérie se poursuit jusqu’au 21 mai avec au programme de lundi la trompettiste bahreïnie Yazz Ahmed et la chanteuse algérienne Amel Zen, représentant le Royaume-Uni.
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