Alors que le phénomène existait auparavant, depuis quelques années l’on constate que de plus en plus de femmes, pour une raison ou une autre, ont été contraintes de prendre la rue comme domicile. Un état de fait qui pousse à tirer la sonnette d’alarme, mais surtout à interpeler les autorités au niveau des différentes wilayas du pays de prendre des dispositions, dont notamment la multiplication des centres d’accueil.
Il n’est pas possible de parler de la journée internationale de la Femme, célébrée le 8 mars de chaque année, sans évoquer cette catégorie de la société qui n’a pas été épargnée par les circonstances de la vie. Quelles soient célibataires, divorcées, avec enfants ou mineures, ces femmes en détresse sans domicile fixe semblent avoir été complètement oubliées et marginalisées. Souvent contraintes de s’abriter à proximité de commissariats, de mosquées ou à l’intérieur d’établissements hospitaliers, afin d’échapper à toute sortes de violences; elles sont surtout victimes d’abandon des organismes et institutions en charge. Mis à part, en effet, la solidarité de citoyens, et de certaines associations, les femmes SDF sont la plupart du temps livrées à elles-mêmes, dans un pays où pourtant les lois permettant leur protection ne manquent pas. Pour subvenir à leurs besoins ou à ceux de leurs enfants, celles-ci recourent le plus souvent à la mendicité ou à faire du ménage chez des particuliers. Il faut savoir que les structures d’accueil des catégories défavorisées sont suffisantes à l’échelle nationale, à l’exception des SDF dont notamment les femmes. C’est pourquoi, il est important que les wilayas et les APC redoublent d’efforts en particulier durant la saison hivernale, pour mettre à l’abri cette catégorie. Il faudra relever aussi que le nombre des Samu sociaux est insuffisant. Alors qu’a Alger, les SDF sont orientés vers des ailes des établissements dépendant de son département afin de leur permettre d’être au chaud notamment durant la saison hivernale, au niveau du reste du pays le problème se pose toujours. D’autre part, il est nécessaire pour les autorités concernées d’«accompagner» les bienfaiteurs qui font don de leur argent au profit de ces catégories, en facilitant la mise en place d’établissements abritant ces dernières de la rudesse de l’hiver et des divers dangers de la rue.
Ania Nait Chalal
VIOLENCE CONTRE LA FEMME
Des chiffres inquiétants
Alors que la violence est souvent la raison qui pousse beaucoup de femmes à sortir dans la rue, celle-ci, force est de le constater, est en pleine progression. Selon un bilan de la DGSN pour l’année 2020, il a été enregistré 5 835 femmes victimes des violences, et 43 féminicides durant les 10 premiers mois. En 2019, les mêmes services de la DGSN avaient enregistré 5 620 cas de violence contre les femmes dont des cas de violence physique, de coups et blessures volontaires entrainant la mort et d’homicide volontaire outre l’agression, le harcèlement sexuel et la maltraitance.
« La promotion des droits de la femme nécessite une contribution de tous »
Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer a affirmé, hier, que les efforts de l’État visant à promouvoir les droits de la femme nécessitent une contribution qualitative des différents partenaires, ce qui contribuera, selon lui, à effacer «l’image stéréotypée», conçue par des mentalités étrangères à l’Islam. Dans un message de félicitations adressé aux Femmes algériennes à l’occasion de la journée internationale de la femme, Belhimer a souligné que les droits acquis en faveur de la femme algérienne sont à même de contribuer à la promotion de son rôle au sein de la société et d’effacer l’image stéréotypée conçue par des mentalités étrangères aux préceptes de l’Islam qui prône la justice et la tolérance envers la femme. Les efforts de l’État visant à promouvoir et à développer les droits de la femme nécessitent une contribution qualitative des partenaires comme la société civile, notamment dans les régions où certaines pratiques négatives continuent à priver les femmes de leurs droits, a-t-il soutenu.
ANC