La fiction historique «Fadhma N’soumer» du réalisateur algérien Belkacem Hadjadj, consacrée à la figure de l’héroïne populaire de la résistance en Kabylie durant les premières décennies de la colonisation française, a été projetée mercredi soir à Alger en ouverture du 2e Festival d’Alger du cinéma maghrébin.
D’une durée de 96 mn, ce film s’intéresse au destin exceptionnel de «Lalla Fadhma», incarnée par l’actrice franco-libanaise Laëtitiea Eïdo -une jeune femme exilée de son village natal après un mariage forcé- dont l’influence spirituelle et politique grandissante jouera un rôle majeur dans l’unification des tribus kabyles contre l’envahisseur français. Le parcours de la jeune femme, devenue _guérisseuse» et dont la sagesse fédère les tribus, croise celui du résistant Cherif Boubaghla (joué par le franco-marocain Assad Bouab), qui a vite pris la tête d’une des premières révoltes populaires armées. Bien rendu par les acteurs, le rôle fédérateur de Fadhma N’soumer et son frère, le statut de chef de guerre de Cherif Boubaghla comme la cruauté du colonisateur français ont été servis par une direction photo et des repérages minutieux et épurés.Ce film sorti récemment a été projeté en dehors de la compétition du festival qui débutera jeudi avec 38 œuvres maghrébines en lice pour l’»Amayas d’or», grande distinction de cette manifestation. 11 longs métrages de fiction, 17 courts et dix films documentaires seront projetés, dont plusieurs en avant-première au Maghreb, à la salle El Mouggar à Alger qui accueillera la compétition. Les longs métrages «Révolution Zendj» de Tariq Teguia, «Estouh» (Les terrasses) de Merzak Allouache, «La preuve» de Amor Hakkar prendront part à la compétition officielle aux côtés, entre autres, de «Bastardo» du tunisien Nejib Belkadhi, «C’est eux les chiens» du marocain Hichem Lasri. Dans la catégorie court métrage des œuvres comme «Les jours d’avant» de Karim Moussaoui ou «Passage à niveau» de Anis Djaâd se disputeront l’Amayas d’Or avec «Précipice» de la tunisienne Nadia Touijer, «De l’eau et du sang» du marocain Abdelilah Eljaouhary, «Mémoires du passé» du libyen Faraj Mayouf ou «Gougouh» du mauritanien Mohamed Vall Ould Bilal.
Du côté du film documentaire trois œuvres algériennes seront présentées en avant-première maghrébines, à savoir : «Khadda, le signe et l’olivier» de Djaoudet Guessouma, «Novembre instant T» de Ali Beloud et «Mouloud gaïd, la nuit coloniale» de Rezika Mokrani, qui seront en compétition avec «Sacrifice» du réalisateur marocain Anis Lassoued ou «Dégage» du tunisien Mohamed Zran.Un panorama du cinéma algérien sera organisé à la salle de la cinémathèque avec la projection de films comme «La maison jaune» de Amor Hakkar, «Zabana !» de Sais Ould Khelifa, «Titi» de Khaled Barket ou «L’héroïne» de Cherif Agoune. Inauguré mercredi, le 2e Festival d’Alger du cinéma maghrébin se poursuivra jusqu’au 11 juin avec 38 œuvres en compétitions, un panorama du cinéma algérien et des tables rondes prévues sur la place et l’image du maghrébin dans le cinéma français et européen et sur les tendances actuelles du scénario maghrébin.