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FACE AUX RISQUES FRONTALIERS MAJEURS : L’Algérie et la Tunisie se serrent les coudes

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Les travaux de la première session du Comité bilatéral pour la promotion et le développement de la frontière algéro-tunisienne, qui discutera de nombreux axes pour déterminer une vision commune pour le développement de ces régions, ont débuté hier à Alger.
L’ouverture des travaux de cette session, qui durera deux jours, a été supervisée par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, et son homologue tunisien, Kamel Feki. Avec la participation, notamment, des walis des zones frontalières des deux pays, ainsi que du directeur général de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, Abed Hallouz, aux côtés de représentants des secteurs liés au développement des zones frontalières. Il est à noter que le ministre tunisien a été reçu par son homologue algérien, Brahim Merad. Lors de cette rencontre tenue avant l’ouverture des travaux de cette 1e session. Les deux parties ont évoqué plusieurs questions d’intérêt commun notamment le renforcement de la coopération dans le domaine de compétence des deux ministères.

Garantir la stabilité des habitants de ces régions et améliorer leurs conditions de vie
Dans le contexte des mutations économiques et géopolitiques que connaît le monde actuellement, et qui exigent, plus que jamais, davantage de coordination des efforts, les participants à cette rencontre se penchent, depuis hier, sur l’élaboration de la feuille de route qui comprend, notamment, les mécanismes en vue de développer davantage cette coopération bilatérale et faire progresser les zones frontalières, en réponse et selon les attentes et les besoins des citoyens des régions frontalières des deux pays frères. De nouvelles visions et de nouveaux projets de développement innovants, ayant pour but final de garantir la stabilité des habitants de ces régions et améliorer leurs conditions de vie. Outre le caractère fraternel liant Alger et Tunis, cet événement reflète la volonté politique des deux pays de se concerter sur les enjeux géopolitiques et le volet sécuritaire, ainsi que la lutte contre la migration et le crime organisé, par une rigoureuse coordination dans l’échange des renseignements et des expériences. Ce qui explique l’excellent niveau de coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme et contre toutes les formes de crime organisé, seul facteur permettant d’insuffler une nouvelle dynamique au développement dans ces zones.

« Développer les passages frontaliers et en faire des pôles de développement »
À ce juste titre, Brahim Merad a souligné « la nécessité de sécuriser les zones frontalières communes entre les deux pays et de les protéger des menaces sécuritaires, notamment de l’immigration clandestine ». Le ministre a ainsi appelé les walis à « se concentrer sur le développement de projets spécifiques, selon une approche conjointe et équilibrée, conformément aux résultats de la réunion des walis des zones frontalières tenue en 2018 en Tunisie ». Rappelons, à cet égard, qu’en 2018, déjà, les deux pays accordaient une grande importance à la frontière commune et les investissements réalisés dans cette zone, eu égard aux retombées positives sur les habitants tunisiens résidant à la frontière. »Saluant le projet visant à étudier la promotion des échanges commerciaux entre la wilaya d’El-Tarf et la ville de Jendouba », Mr. Merad a souligné « la nécessité de développer les passages frontaliers, et d’en faire des pôles de développement ». En outre, le MI a indiqué que « les zones frontalières font l’objet d’une attention particulière de la part du Président de la République, qui s’efforce de développer divers programmes et améliorer les conditions de ses habitants, ce qui permet de réduire les disparités et de corriger les déséquilibres enregistrés ».
Le MI tunisien : « La stabilité de la Tunisie dépend de la stabilité de l’Algérie »
Notant dans ce contexte que « le plus grand nombre de passages terrestres est partagé par notre pays avec la Tunisie », devant « être développée » compte tenu de « l’importance qu’elle revêt en termes de circulation des personnes et d’échanges commerciaux, lui permettant de répondre aux défis du développement », notamment local et, partant, durable. À la fin de son discours, le ministre de l’intérieur a ainsi appelé à « l’élaboration d’une stratégie commune pour faire face aux risques majeurs », en plus de préparer les zones frontalières communes et de les rendre plus attractives pour les projets d’investissement ». De son côté, le ministre tunisien de l’Intérieur, Kamel Feki, a fait part de la volonté de son pays à « approfondir la concertation sur les projets visant à susciter un mouvement de développement dans ces régions ». Le MI tunisien a ajouté que « la stabilité de la Tunisie dépend de la stabilité de l’Algérie », et de souligner: « nous devons donc coordonner étroitement les intérêts sécuritaires de nos deux pays, notamment au-delà de la frontière ».
Sakiet Sidi Youssef, un symbole de lutte commune entre Algériens et Tunisiens
Un événement qui intervient quelques jours avant la commémoration de l’anniversaire des évènements de Sakiet Sidi-Youcef (1958), lesquels confèrent aux relations algéro-tunisiennes un caractère hautement symbolique, et privilégié, compte tenu des liens de fraternité, de bon voisinage, d’histoire et de destin commun liant les deux pays. Pour rappel, les évènements de Sakiet Sidi Youssef, dont le 66e anniversaire sera célébré le 8 février prochain par les deux peuples algérien et tunisien, se veulent un symbole de la lutte commune et un véritable témoin de l’esprit de solidarité et de fraternité. En effet, cette date demeure un jour mémorable dans les relations des deux pays, reflétant l’ampleur de la barbarie du colonialisme français qui avait alors pilonné la région tunisienne de Sakiet Sidi Youssef, sous le prétexte du droit de poursuivre des moudjahidine algériens. Ce jour donne ainsi une forte impulsion au renforcement des relations bilatérales, à travers l’attachement au système des valeurs communes entre les deux pays et leur lutte unifiée. Par ailleurs, il est utile de rappeler que la Tunisie et l’Algérie avaient signé, à la clôture des travaux de la grande commission mixte tenue le 26 octobre dernier, un accord englobant plusieurs domaines dont le développement de la ceinture frontalière, le développement des échanges commerciaux et l’impulsion des investissements, en particulier, dans les régions situées à la frontière.
Hamid Si Ahmed

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