Alors qu’ils s’apprêtent à tenir un sommet consacré à la Palestine et que le Parlement arabe doit se réunir demain, la question se pose : les pays arabes se mobiliseront-ils enfin, usant de leurs cartes de pression, pour contraindre les États-Unis ou l’entité sioniste à stopper leur machine de guerre génocidaire en Cisjordanie occupée ?
Une inaction prolongée qui, depuis 15 mois, a conforté l’occupation dans son offensive contre Ghaza, causant la mort de milliers d’enfants, y compris des bébés arrachés à leurs couveuses. Le bilan est tragique : depuis le début de l’année 2025, 15 enfants palestiniens ont été martyrisés en Cisjordanie occupée et à El-Qods occupée. Cette escalade s’intensifie alors que les forces de l’occupation poursuivent leur agression contre la ville de Jénine et son camp pour le 35e jour consécutif, faisant 27 martyrs et des dizaines de blessés, tout en provoquant des destructions massives des infrastructures et des habitations. À Tulkaram, la situation est tout aussi dramatique : les forces d’occupation poursuivent leurs attaques contre la ville et ses camps pour le 29e jour consécutif, avec un blocus sévère qui empêche toute entrée ou sortie des habitants. Les incursions se multiplient dans les quartiers, où les forces sionistes investissent les maisons, détruisent leur contenu et les transforment en bases militaires. Les agressions sionistes ne se limitent pas à Tulkaram et Jénine. Le nord de la Cisjordanie est désormais sous une campagne d’invasion sans précédent, avec des incursions nocturnes menées par l’occupation dans plusieurs localités, notamment à Naplouse et à Qabatya. L’armée de l’occupant ne cesse d’augmenter ses effectifs dans ces régions, poursuivant une politique d’expulsions, d’arrestations arbitraires et de démolition des infrastructures palestiniennes. Dans la ville d’El-Khalil, le martyr de l’enfant Ayman Nassar Al-Haimouni (13 ans), tué par les balles de l’occupation dans la région de Jabal Jawhar, illustre une fois de plus la brutalité de cette guerre menée contre les enfants palestiniens. La fillette Rimas Omar Amouri (13 ans), assassinée dans le camp de Jénine, vient s’ajouter à la liste des jeunes victimes, portant le nombre d’enfants martyrs à 15 depuis janvier. Cette intensification des attaques s’inscrit dans la continuité de l’opération génocidaire menée contre Ghaza depuis octobre 2023. En 15 mois d’agression ininterrompue, l’entité sioniste, soutenue par les États-Unis, a provoqué la mort de plus de 160 000 Palestiniens, dont des milliers d’enfants. Les bombardements incessants, le siège total imposé aux populations et l’utilisation d’armes interdites au niveau international témoignent d’un crime de guerre d’une ampleur inédite. Face à cette réalité, la passivité du monde arabe interroge. Les réunions et sommets s’enchaînent, mais aucune mesure concrète n’est prise pour faire pression sur les États-Unis ou sur l’occupation afin de stopper cette machine de guerre. Les gouvernements arabes ont pourtant des leviers économiques, diplomatiques et stratégiques à leur disposition, mais ceux-ci restent lettre morte. Cet immobilisme renforce l’impunité de l’occupation, qui poursuit ses crimes en toute tranquillité. Le silence du monde ne fait qu’aggraver le calvaire des Palestiniens. Alors que les enfants palestiniens continuent de tomber sous les balles de l’occupation, la communauté internationale demeure spectatrice d’une extermination méthodique. La question se pose alors : jusqu’à quand cette complicité tacite perdurera-t-elle ?
M. Seghilani
